RÉFORME ÉLECTORALE : Publication imminente du livre blanc, Ramgoolam, « Suggérer sur les aspects controversés et chercher un consensus »

Dans son message à la nation à l’occasion du 46e anniversaire de l’Indépendance, le Premier ministre a confirmé la publication du livre blanc sur la réforme électorale avant la prochaine rentrée parlementaire. « Je pense qu’il nous faudra concentrer nos suggestions sur les aspects qui donnent à controverse et essayer de trouver un consensus », a déclaré Navin Ramgoolam. Il estime qu’un débat national est nécessaire sans toutefois rouvrir les débats sur les rapports Sachs, Carcassonne et Sithanen.
Comme attendu, le projet de réforme électorale a figuré en bonne place du message du PM hier. Abordant ce chapitre, Navin Ramgoolam a rappelé que depuis 2008 il souligne la nécessité de penser en termes de Mauriciens et pas en termes de communautés. « J’ai toujours considéré que ma mission est de rassembler les Mauriciens afin que nous puissions devenir une nation forte ». Il a souligné que Maurice, qui célébrera le 50e anniversaire de son accession à l’indépendance dans quatre ans, a hérité d’une constitution qui lui a bien servi jusqu’ici.
Cependant, poursuit le Premier ministre, après 46 ans, il est souhaitable qu’un vrai débat soit engagé avec toute la population sur les ajustements qui peuvent être apportés à la Constitution afin que la République de Maurice du 21e siècle puisse répondre aux exigences de son temps. La réforme du système électoral, dit-il, est un élément essentiel du projet de réforme constitutionnelle. Toutefois la réforme électorale demande une attention immédiate pour des raisons légales. « Je souhaite une réforme susceptible de consolider notre démocratie et d’être plus juste envers les femmes dans le respect des choix des Mauriciens. C’est comme cela que nous pourrons progresser davantage ».
C’est dans ce contexte que Navin Ramgoolam a annoncé son intention de publier le document sur la réforme électorale avant la rentrée parlementaire. « J’ai toujours dit que la réforme électorale est trop importante pour être décidée par les politiciens seulement. Il nous faut un débat national. Nous avons déjà eu certaines discussions dans le cadre des débats sur trois rapports précédents, à savoir le Rapport Sachs, le Rapport Carcassonne et le Rapport Sithanen. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de rouvrir tout le débat. Il nous faut nous concentrer sur les suggestions là où il y a des controverses et essayer de trouver un consensus. Tout le monde n’arrivera jamais à un accord sur tout. Certains politiciens rechercheront seulement un avantage politique. Nous n’obtiendrons pas une bonne réforme de cette façon. Il nous faudra mettre l’intérêt du pays avant tout et pas l’intérêt politique partisan. Aucun système n’est parfait. C’est pour cette raison que je souhaite que nous regardions la réforme constitutionnelle et la réforme électorale dans leur ensemble et que nous apportions les modifications avec l’accord de la majorité des Mauriciens. Je souhaite qu’après la publication de ce document, il y ait un débat sur les points essentiels et je souhaite que je puisse obtenir le soutien d’une grande majorité de Mauriciens et l’adhésion de tous les différents courants politiques », a dit Navin Ramgoolam.
« Mo swe se ki apre piblikasion du document, ena enn deba lor bann pwin esansiel e mo swe se ki nou kapav obtenir soutien enn gran mazorite Mauriciens e ladezion de nou bann diferan kouran politik ».
Importance de la culture
Le Premier ministre est revenu sur le progrès accompli par Maurice durant les 46 dernières années. Il a rappelé que le pays a eu à faire face à beaucoup de défis. Cependant, alors que des mesures d’austérité ont été introduites dans beaucoup de pays, Maurice a connu la croissance année après année. « En plus de cela, nous avons augmenté les salaires, payé le PRB dans sa totalité, continué à augmenter les pensions à un taux supérieur à celui de l’inflation, augmenté les subsides sur les produits essentiels comme le gaz ménager, augmenté les budgets de la santé et de l’éducation. Des investissements massifs ont été effectués au niveau des infrastructures. De nouvelles routes ont été construites, de même qu’une nouvelle aérogare, des investissements importants ont été effectués dans le port. Nous avons fait le choix d’investir dans l’avenir et d’adopter une vision à long terme tournée vers la modernité », affirme Navin Ramgoolam,
Le Premier ministre a également rappelé que l’éducation, la zone franche et le tourisme ont jeté les bases de l’économie moderne du pays. Il est nécessaire de poursuivre la diversification de l’espace économique en ajoutant de nouveaux piliers, dit-il. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les initiatives gouvernementales en direction du continent africain et le développement de l’économie océanique. Navin Ramgoolam a également insisté sur la nécessité que Maurice devienne un service hub où les compagnies mauriciennes et internationales seraient en mesure d’offrir leurs services dans la région.
Le Premier ministre a eu une mention spéciale pour Confluence 2014, le Salon international du Livre, pour rappeler que cette manifestation a rassemblé quelque 50 écrivains locaux et internationaux venus partager leurs expériences. Pour lui, Maurice doit devenir une terre de rencontres et la culture est très importante dans la construction d’une nation. « Que ce soit ce salon international du livre, ou la création d’une National Art Gallery qui est en cours, ces initiatives sont pour moi une manière de donner une dimension culturelle internationale à Maurice », a-t-il poursuivi.

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