RÉINSERTION SOCIALE: Le Centre Journalier Dominique Savio dans une situation ambiguë

L’association Dominique Savio plaide actuellement sa cause auprès de diverses organisations de patronage en vue de trouver une nouvelle source de financement pour continuer son oeuvre de réinsertion sociale auprès de personnes ayant un handicap mental. Depuis 12 ans, cette association philanthropique chapeaute un Centre Journalier à Beau-Bassin, où viennent se ressourcer, chaque jour, une trentaine de handicapés mentaux.
L’association est affiliée à la Mental Health Federation, à l’Edycs Epilepsy et au MACOSS sur le plan national. Sa réalisation majeure, jusqu’à présent, est d’avoir réussi à traduire dans la réalité sa vocation sociale avec la création d’un Centre Journalier pour handicapés mentaux dans un bâtiment qui appartient à un particulier à Beau-Bassin.
Rolande Uppiah, membre du comité exécutif, explique : « Notre installation à Beau-Bassin s’est produite en 2000, à l’époque où notre association venait tout juste de voir le jour. Nous étions à la recherche d’un lieu approprié pour aménager un Centre Journalier à l’intention des handicapés mentaux qui, déjà, à l’époque, attendaient de notre part un soutien instinctif et concret. De fil en aiguille, grâce à un heureux hasard, nous sommes tombés sur ce bâtiment qui est le lieu d’habitation, soulignons-le, d’un jeune handicapé mental orphelin de père et de mère et qui est placé sous la tutelle d’une de ses tantes. Tout de suite, nous avons mis en oeuvre notre bonne volonté pour arranger les choses pour le bien-être de tout le monde. Bref, dans la foulée, suivant un ordre émis par une cour de justice, nous nous y sommes installés après avoir accepté de payer une location mensuelle adéquate au handicapé mental qui est le propriétaire dudit bâtiment. Il s’appelle Désiré et, depuis cette date, il est devenu l’un de nos stagiaires tout en continuant à occuper une partie de sa demeure. »
Les prémices de l’association remontent à 1999 et l’une des premières personnes qui en a été à l’origine est le père Cyril Nalletamby, alors curé de l’église Ste Anne à Stanley. Depuis cette époque, petit à petit, grâce à la solidarité de plusieurs personnes de bonne volonté, et aussi grâce à une gestion saine, l’association n’a cessé de prendre de l’ampleur, ce qui explique qu’elle chapeaute à présent le Centre Journalier. Ce dernier emploie sept personnes dont quatre éducateurs, préalablement formés pour ce genre d’activité professionnelle.
Les stagiaires viennent de diverses régions de l’île et, chaque jour, ils sont au centre pour y passer la journée en accomplissant des activités à la fois ludiques et thérapeutiques. Ces activités les aident à s’affirmer dans la vie, en dépit du fait qu’ils soient des handicapés mentaux. De surcroît, sous la conduite de Jimmy Narroo, un éducateur, ils pratiquent des activités sportives sur le terrain de jeux du Youth Rehabilitation Centre, situé dans le voisinage.
Le plus jeune stagiaire du centre est âgé de 20 ans et le plus âgé a 54 ans.
D’où est venue l’idée à l’association de prendre l’appellation de « Dominique Savio » ? Christina Mungroo, un autre membre du comité exécutif, répond : « Au moment de la gestation de notre centre, une cofondatrice, Indira Chaillet, était en pleine lecture de la vie de Dominique Savio, un garçon d’origine italienne qui est décédé en 1857 à l’âge de 16 ans et qui aura été, durant sa courte vie, dévoué au service d’autrui. Il fut canonisé par le Pape Pie XII en 1954. L’histoire émouvante de ce jeune garçon a émerveillé notre collègue Indira, qui en a parlé à tout le monde. Voilà les circonstances dans lesquelles nous sommes arrivés à adopter Dominique Savio comme notre référence et, également, comme notre protecteur. »
La directrice du centre, Ella Georges, nous donne quelques indications au sujet des sources de financement : « Nos stagiaires, en général, viennent de familles ayant de modestes revenus, d’autant plus que quelques-uns d’entre eux sont orphelins. Les stagiaires, à travers leurs parents, nous versent une somme globale annuellement, mais ce n’est guère suffisant par rapport à nos frais de gestion et d’entretien. »
Selon ses dires, pendant de nombreuses années, les employés du centre ont travaillé comme des volontaires, moyennant une petite allocation. Puis, avec le parrainage de la Fondation Médine à partir de 2009, le centre a commencé à verser un salaire à chacun des employés. Néanmoins, ce parrainage arrive à expiration à la fin du mois d’août prochain et depuis quelque temps, le centre remue ciel et terre afin de trouver un autre commanditaire. Mais jusqu’à l’heure, toutes les démarches sont restées vaines.
Les responsables du Centre Journalier lancent un appel aux organisations actives au niveau de la Corporate Social Responsibility, car si rien n’est fait jusqu’à la fin du mois d’août, ils n’auront d’autre choix que de le fermer.

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