RELATIONS INDUSTRIELLES : Sucre, médiation proposée par le ministre Mohamed

Avec le Notice to Strike sous la clause 79 de l’Employment Relations Act servi au ministre du Travail et des Relations industrielles, Shakeel Mohamed, et à la Mauritius Sugar Producers Association (MSPA), une ultime tentative de médiation en vue de désamorcer le mouvement de grève a été initiée dès hier. Le ministre du Travail a confirmé que sa porte est ouverte aux deux parties en présence pour des discussions sur une éventuelle sortie de crise.
Shakeel Mohamed a confirmé avoir tendu la perche aux dirigeants du Joint Negotiating Panel syndical en vue d’une rencontre au ministère du Travail et des Relations industrielles lundi en vue de procéder à une évaluation des différentes options à la crise. De leur côté, les syndicalistes ont pris note de la démarche ministérielle et ont annoncé qu’ils se concerteront avant de transmettre une réponse aujourd’hui. Ils ajoutent que la priorité de l’heure demeure le vote des laboureurs de l’industrie sucrière lundi et mardi de même que les préparatifs en vue de la grève illimitée dans l’industrie sucrière à partir du mercredi 12 novembre.
D’entrée de jeu, le ministre du Travail se félicite du fait que jusqu’ici les syndicalistes ont scrupuleusement respecté les procédures prévues dans la loi en ce qui concerne l’exercice du droit fondamental des travailleurs d’avoir recours à la grève. « Je suis très satisfait de voir que les différentes étapes prévues dans la loi ont été scrupuleusement suivies à la lettre par les syndicalistes. Ces derniers disposent avec le droit de grève d’un outil fondamental. Toutefois, il faut savoir en faire usage avec prudence », déclare-t-il.
Shakeel Mohamed reconnaît qu’en cas de deadlock dans un litige entre syndicats et patronat et quand toutes les procédures ont été usées, l’exercice du droit de grève peut être de mise. « La loi prévoit également que si les deux parties sont d’accord, l’État peut intervenir en tant que médiateur en vue de trouver une solution. En tant que ministre du Travail, je suis intervenu comme médiateur en pas moins de trois occasions dans le secteur. Et à chaque fois avec des résultats probants », dit-il.
« Comme dans les fois précédentes, si le besoin se fait sentir pour une intervention de ma part, ma porte est ouverte aux représentants des syndicats de même que de la MSPA. Dans la conjoncture, je me suis permis de lancer un appel pour tenter de trouver une solution en évitant la grève. J’ai déjà fait comprendre aux syndicalistes que je suis prêt à les recevoir lundi. Mais à cet après-midi, je n’ai pas encore eu de réponse de leur part. Je souhaite que la rencontre puisse se matérialiser si les syndicalistes expriment le désir d’arriver à une solution », s’appesantit le ministre du Travail en soulignant que « la balle est maintenant dans le camp des syndicalistes, qui sont libres de prendre la décision qu’ils veulent ».
Du côté du JNP, qui réunit l’Union of Artisans of the Sugar Industry, la Sugar Industry Labourers Union, l’Artisans and General Workers Union et l’Organisation pour l’Unité des Artisans, l’on confirmait être en présence d’une offre de rencontre formulée par le ministre du Travail. « Nous allons nous concerter et prendre la décision qu’il convient le plus aux intérêts de nos membres samedi. Toutefois, nous ne pouvons nous empêcher de rappeler au ministre Mohamed qu’il n’a pas sanctionné la MSPA pour violation des dispositions de la loi sur les travailleurs saisonniers. Les chiffres de 2012 démontrent clairement que le patronat sucrier a commis de grosses irrégularités à ce chapitre et le ministre n’a pas instruit de procès au pénal comme le stipule la loi », a déclaré Ashok Subron, négociateur syndical en guise de réactions à l’initiative du ministre.
Après le vote des artisans de l’industrie sucrière à 99 % en faveur d’une grève illimitée à partir du mercredi 12 novembre, le JNP affirme que la priorité de l’heure reste le vote des laboureurs, qui doit se dérouler lundi et mardi, et ensuite les préparatifs en vue de cette action syndicale à la veille du Nomination Day pour les prochaines élections générales.

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