RELEVÉ BANCAIRE D’AURORE GROS-COISSY : La défense devra présenter une lettre officielle de sa banque

Le juge Bobby Madhub, siégeant aux Assises, a accédé hier après-midi à la motion de la Poursuite, représentée par Me Asha Egan-Ramano, pour contester la production en Cour du relevé de compte bancaire d’Aurore-Gros-Coissy. Présentant ses arguments, l’avocat du Parquet a attiré l’attention de la cour sur le fait qu’un tel document constituerait une “inadmissible hearsay evidence” car l’auteur du document n’est pas en cour pour certifier de son authenticité. Il a alors été convenu que la défense pourrait présenter ce document uniquement si elle obtient une confirmation officielle de la banque et de l’auteur du document. L’audience a été ajournée à vendredi prochain pour donner à la défense le temps d’entamer ses démarches.
Lors de sa plaidoirie hier, Me Ramano a souligné que l’admissibilité d’un document en cour est liée à son originalité et son authenticité. Or, dans ce cas, a-t-elle fait remarquer, la défense disposait de suffisamment de temps avant le procès pour faire des démarches afin d’obtenir le document original et aurait donc pu l’obtenir rapidement à travers les services de “speedy delivery”. La représentante du Parquet a fait savoir qu’elle objecterait à présent à la production de l’original car si l’auteur du document ne venait pas déposer en personne en cour, ce serait alors une “hearsay evidence”. La poursuite a alors soutenu que si la défense souhaitait aller de l’avant avec la production du relevé bancaire d’Aurore Gros-Coissy, elle devrait présenter une lettre officielle de sa banque et de l’auteur du document certifiant de son authenticité. Me Glover a donc demandé à la cour de lui accorder du temps additionnel pour prendre contact avec les parents de l’accusée et avec la banque concernée afin d’obtenir un tel document. Ces démarches pouvant prendre quelques jours pour aboutir, le juge Bobby a par conséquent ajourné l’audience à vendredi prochain.
Pour rappel, la Française Aurore Gros-Coissy a été appelée à la barre des témoins hier. Interrogée sur ce qu’elle faisait en France, l’accusée a indiqué qu’elle détient un brevet de technicien supérieur et une licence professionnelle. Après ses études, elle a exercé de petits boulots pour commencer sa carrière. Avant son déplacement pour Maurice, elle travaillait dans une société s’occupant d’animaux de laboratoires. Elle avait auparavant oeuvré comme ramasseuse de cerises et, pendant un certain temps, remplacé un agriculteur dans une société. Elle avait 23 ans à son arrivée à Maurice. À son retour en France, elle devait passer un entretien d’embauche.
Aurore Gros-Coissy avait fait la connaissance de son ami, Tinsley Cornell, dans un camping, en août 2005, avec qui elle avait gardé contact jusqu’en décembre 2005. Habitant loin l’un de l’autre, ils avaient mis un terme à cette relation. Vers fin 2010, ils devaient se reparler et garder contact à travers le réseau social Facebook. La Française a indiqué en cour que c’est elle qui a eu l’idée de faire le voyage à Maurice en compagnie de Tinsley Cornell et qu’il était convenu, dès le départ, qu’elle allait financer son voyage par ses propres moyens. C’est en arrivant à Paris qu’elle aurait appris que son ami n’allait pas faire le voyage avec elle.

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