REMAKE DE 2000: SAJ nullement convaincu d’une diminution de la criminalité

L’ancien président de la République et leader du Remake de 2000, sir Anerood Jugnauth, n’est nullement convaincu d’une diminution de la criminalité dans le pays. « Le criminalité augmente de jour en jour », a-t-il déclaré, hier, lors d’une conférence de presse. « La population est traumatisée et ne veut plus sortir. Nous sommes assis sur un volcan ». Le leader du Remake de 2000 devait faire le lien entre drogue et criminalité. Il affirme que le trafic de drogue a gagné les villages ainsi que les établissements scolaires et accuse les autorités de « fermer les yeux ».
Sir Anerood critique de nouveau le « manque de leadership et de vision » de Navin Ramgoolam. Selon lui, ce dernier n’a aucune priorité si ce n’est « sa vie privée et sa clique ». « Son gouvernement est le gouvernement des seuls travaillistes ». Pour le leader du Remake de 2000, alors que le Premier ministre assure vouloir promouvoir la démocratisation de l’économie dans l’intérêt des travailleurs, les lois du Travail qui sont anti-travailleurs attendent encore à être amendées. Il qualifie de  « véritable honte » le fait que les élections muncipales attendent d’être organisées alors même que Navin Ramgoolam prétend être « un grand chef  à la tête d’un gouvernement solide ».
Poursuivant ses critiques contre le chef du gouvernement, l’ancien président de la République revient sur l’exercice de hedging « catastrophique » à la State Trading Corporation (STC) et à Air Mauritius. « Quand j’étais président et que je l’ai interrogé à ce sujet, il a prétendu qu’il ne savait rien », dit-il. Sir Anerood accuse ensuite Navin Ramgoolam d’être prisonnier des dirigeants d’organisations socio-culturelles. « Si, soutient-il, autant d’institutions sont en banqueroute, c’est dû au fait de la nomination, à la tête, de responsables d’associations socio-culturelles ou religieuses plutôt que de personnes compétentes, intègres et qualifiées ».
Le leader du Remake de 2000 évoque la création de l’Industrial and Vocational Training Board (IVTB) à l’époque où il était PM dans le but d’assurer la formation des jeunes. Il soutient qu’aujourd’hui, alors que le gouvernement dit vouloir d’un diplômé par famille, de nombreux diplômés se retrouvent sous-employés, touchant des salaires de seulement Rs 7000 à Rs 8000. Il rappelle le temps d’avant 1982 quand, sous le Priministership de sir Seewoosagur Ramgoolam, le pays comptait des centaines de gradués chômeurs. Pour lui, un gouvernement visionnaire aurait dû savoir à quel niveau assurer la formation des jeunes.
Il enchaîne sous ce même rapport en s’interrogeant sur ce qu’il en serait sans le projet de la Cybercité qui assure aujourd’hui des milliers d’emplois et qui fut mis en chantier sous son gouvernement. « A l’époque, Navin Ramgoolam  avait trouvé qu’il s’agissait d’un éléphant blanc dont la construction allait constituer un fardeau pour l’économie », rappelle sir Anerood.
Endettement: « C’est le peuple qui paiera »
S’interrogeant sur le dernier déplacement du PM à Londres pour officiellement rencontrer l’avocat s’occupant du dossier des Chogos pour le compte du gouvernement mauricien, l’ancien président de la République se demande si le Dr Ramgoolam ne pouvait pas plutôt demander à l’homme de loi de venir le rencontrer à Maurice même. « Il pouvait même, pour cela, avoir recours à une vidéoconférence », estime sir Anerood.
Parlant de la situation économique, le leader du Remake de 2000 prévient que si l’endettement se poursuit, on court le risque de se retrouver dans la même situation que sous Ramgoolam père quand l’Etat, ne disposant plus de liquidités, avait dû emprunter des banques commerciales pour payer les fonctionnaires. Alors qu’il se dit pessimiste quant à un ressaisissement du PM, l’ancien président de la République prévoit des années difficiles pour le pays. Il rappelle qu’en fin de compte, c’est la population qui aura à payer comme c’est déjà le cas pour le hedging.
Au chapitre du maintien de l’ordre et de la paix, sir Anerood se dit nullement convaincu que la criminalité soit en baisse. Il accuse à ce propos le Commissaire de police de se faire « le porte-parole du PM ». « La criminalité augmente de jour en jour. La population est traumatisée et ne veut plus sortir. Nous sommes assis sur un volcan. Si cela explose, ce sera fatal », dit-il.  Pour ce qui concerne le trafic de drogue, il affirme que ce fléau a gagné les villages ainsi que les établissements scolaires. Sir Anerood accuse les autorités de « fermer les yeux ».
Dans le cas particulier de l’affaire Gro Dereck qui défraie ces jours-ci la chronique, l’ancien président de la République dit espérer que la police fera l’effort de remonter la filière « jusqu’à sa tête ». A ce propos, il se demande comment les autorités ne se soient pas depuis longtemps interessées au changement rapide dans le train de vie du principal suspect jusqu’ici arrêté. Sir Anerood adresse à ce stade une pique à l’encontre du service de renseignements, le National Security Service (NSS) qui, dit-il, aurait mieux à faire de traquer les trafiquants de drogue plutôt que de veiller les allers et venues chez lui.
Drogue: « Commission d’enquête »
Le leader du Remake de 2000 souligne que le trafic de drogue est intimement lié à la prostitution et à la criminalité. « Les victimes de la drogue n’hésitent pas de voler et, si besoin, d’agresser en vue de se procurer leurs doses. » Il rappelle que, depuis longtemps, l’Opposition réclame une Commission d’enquête en vue de démasquer les activités des trafiquants. Le projet allégué d’utiliser Maurice comme base d’opération pour un trafic d’armes international fait aussi l’objet de commentaires de sir Anerood.
Il rappelle aussi que c’est grâce au rapport rédigé par Mme Kathi Lynn Austin que ce projet n’a pas abouti. L’ancien président de la République se demande, néanmoins, où en sont les enquêtes promises par le PM à ce sujet. Il s’interroge quant à la raison pour laquelle, à ce jour, les autorités concernées n’ont pas encore sollicité l’enquêtrice américaine pour des informations. Par ailleurs, après la décision du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) de modifier les charges retenues contre les prévenus dans l’affaire Tony Fine, sir Anerood lui demande de venir expliquer publiquement ce changement comme il s’est justifié dans le cas du député MSM, Showkutally Soodhun, dans l’affaire de diffusion de fausse nouvelle.
Parlant des élections municipales, il accuse Navin Ramgoolam d’être « un faux démocrate » et « un bluffeur ». Il rappelle que la nouvelle loi a déjà été votée, la réglementation est prête et qu’il ne reste qu’à prévoir les sanctions en cas d’infraction à la disposition concernant l’alignement d’au moins une candidate sur trois par arrondissement municipal. L’ancien président de la République  indique que le Remake de 2000 se range sur la position du State Law Office à l’effet que pour se faire il faut amender la loi.
Aussi demande-t-il  au  PM  de convoquer au plus vite une séance de l’Assemblée nationale à cette fin. « En un jour, cela peut se faire », dit-il. Et sir Anerood d’espérer que Navin Ramgoolam ne se sert pas de cette question de sanctions à prévoir à la loi pour renvoyer de nouveau les municipales.

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