RENCONTRE : Dominique Barret, Maloyamour

Les albums de Dominique Barret, auteur-compositeur, musicien-arrangeur, il les conçoit depuis trente ans en binôme avec Christian Lauret. L’artiste réunionnais originaire de Petite-île s’est aussi trouvé des instrumentistes qui forment le « Soulpak », son groupe fétiche. Pilier du séga maloya, en déjouant les codes musicaux, Dominique Barret fêtera ses 30 ans d’expériences musicales, dans un esprit collectif, le 8 juin 2013 lors d’un concert-anniversaire au J&J Auditorium à Phoenix. Au Sofitel, à Flic-en-Flac, Dominique revient en quelques traits saillants sur une trajectoire singulière entre séduction et quête.
Dominique Barret est issu d’une famille musicale pour qui le classique, puis le jazz ont été une école d’initiative lui permettant de revenir vers l’énergie de son époque — rock, soul — quand il était pianiste et choriste dans le groupe « Fun in the sun ». Si le jazz a été pour lui une école du geste instrumental, la prise de parole s’est faite avec le séga maloya. Il faut rappeler que Dominique a été le pianiste de Ti Fock, chanteur et musicien de maloya à la fin des années 80. C’est grâce à ce dernier qu’il découvre la richesse du maloya, comme musique d’ouverture. L’interprète de Une goutte d’amour, Destinées, (duo avec Maguy Payet), Tourner la page, Maloyamour, élargit son audience à Maurice avec Po ou mam’zel. En interview, cet artiste qui a commencé sa carrière par le piano, reste fidèle à une musique tout en balancements rythmiques et génératrice d’images : les idiomes de son île natale, l’amour des femmes, l’espace du vivre-ensemble… Il a développé son style de manière singulière, en apportant sa contribution à l’immense tradition que représente le maloya et en restant sincère. On ne crée pas à partir de rien. A chacun ses influences musicales. Si Ti Fock lui a permis de donner une cohérence à sa musique, il y a eu aussi le Mauricien Jean-Michel Pouzet, les soeurs Clarisse, se souvient Dominique. Le chanteur avoue qu’il souffrait d’une grande timidité et que c’est grâce à la musique qu’il a pu s’en sortir. Il y a trouvé une sorte d’apaisement. Ensuite, les mélodies sont venues et Dominique Barret a eu envie de chanter. Il y a cette extraordinaire mélodie traditionnelle qu’il arrange et chante sur scène.
Enthousiaste et prompt à évoquer les mauvais et les bons moments de sa vie (c’est évidemment sur les bons qu’il s’attarde), Dominique conçoit ses trente ans de carrière comme une phase de pur plaisir, un temps de maturité. Mais sa modestie, ses questionnements, ses doutes ne sont en rien altérés.
Dans son jeu de scène swinguant et spectaculaire, Dominique défend la musique populaire et exploite sa voix de manière optimale comme au temps où il était choriste. Aujourd’hui, ses mélodies sont renversantes. Le public féminin s’éclate avec lui. Portée par ses deux choristes, sa musique n’a jamais été aussi rayonnante — très libre dans ses formes, constamment à fleur de peau. Pour son concert à Maurice, Dominique Barret a eu l’idée lumineuse d’inviter ses amis musiciens à venir chanter avec lui sur scène. Le public aura droit à un beau duo avec Sandra Mayotte (Nou destiné). Faire chanter… et quoi encore? C’est par cette invective que pourrait s’annoncer le prochain concert de Dominique Barret à Maurice le 8 juin.

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