RENCONTRE : Le moine Yonten ou la crainte de la colère de l’Everest

De son vrai nom Pasanysherpa Thupten, Yonten est un moine tibétain bouddhiste de 31 ans, vivant au Kopan Monastry. Il est en visite à Maurice jusqu’au 5 juillet prochain. Sa visite chez nous s’inscrit dans le cadre d’une levée de fonds pour son village natal au Népal. L’initiative de sa visite et du fund raising revient au couple Gino et Nathalie Gauthier, gérant d’Adrien’s Dream Boat Charter, spécialiste dans le Dolphin Watching à Flic-en-Flac.
Lorsque Week-End l’a rencontré à Flic-en-Flac mardi à la mi-journée, le jeune moine était tranquillement installé dans un sofa dans le jardin de Nathalie et de Gino. Voyant notre hésitation quant à la manière de le saluer, Yonten finit par nous étendre sa main droite et nous invite à nous mettre à l’aise.
Le couple Gauthier, parents de quatre enfants, Eloise, 15 ans, Adrien, 14 ans, Lea 9 ans et Thybault, 5 ans, ont fait la connaissance du Vénérable Yonten Kame Sherpa, en mars dernier. Nathalie Gauthier s’est rendue au monastère pour célébrer son 40e anniversaire. Elle s’est enrichie après avoir précédemment embrassé la philosophie bouddhiste lors d’un précédent voyage en Inde.
Malgré son apparence timide, le vénérable moine que Nathalie décrit comme «un grand Monsieur avec une spiritualité profonde», répond à nos questions sans aucune hésitation.
Dans un anglais clair et plutôt fluide, il revient sur ses débuts comme moine. «I never dreamt to become a monk. When I was 11, my dad thought it would be good. So I became a monk. He took me to the monastery. At that time, life was difficult. We were four children. When you go to the monastery, you get everything for free, free food, and education», raconte-t-il.
Yonten habitait à l’époque dans un petit village de Rolwaling, entouré des chaînes montagneuses de l’Himalaya à 4300 mètres d’altitude au-dessus de la mer. Environ 63 personnes vivent  et se nourrissent principalement de ce qu’ils cultivent de la pomme de terre et élèvent des yak, des vaches de montagnes et des cabris en vue d’avoir des fertilisants pour leurs champs. L’argent est une facilité qui n’existe toujours pas dans son village. Pour se nourrir, les villageois font le troc avec les villages avoisinants.
Comme la plupart qui y vivent, la mère de Yonten est agricultrice et femme au foyer. C’est son père qui se charge de travailler en faisant le guide pour des touristes étrangers désireux d’escalader le Mount Everest jusqu’à sa mort d’une hypothermie (la baisse de la température centrale du corps) alors que Yonten n’avait que 14 ans. Ce dernier a toujours trouvé la montagne comme un «dangerous place». D’où la raison pour laquelle il n’a jamais été tenté de l’escalader.

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