RENCONTRES PROFESSIONNELLES—JEAN PIERRE DALAIS (CIEL): « Nous restons dédiés à la région »

Le premier dîner débat organisé par le Carrefour des Entrepreneurs de l’océan Indien à l’hôtel Sugar Beach a donné l’occasion à Jean Pierre Dalais, directeur exécutif du groupe CIEL, de réaffirmer la volonté de ce conglomérat de participer au développement de ses activités dans la région. Le secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI), Jean-Claude de l’Estrac, également présent, a annoncé que la COI lancera en mai prochain un projet de plateforme numérique et de mise en place d’une télévision régionale.
Le Carrefour des Entrepreneurs de l’océan Indien est un regroupement d’hommes d’affaires de la région lancé il y a une quinzaine d’années par cinq entrepreneurs basés à Madagascar et dont Xavier Desplanques assure la présidence. Le Carrefour a emmené une délégation de quelque 25 hommes d’affaires de la Grande île pour ses premières rencontres professionnelles à Maurice, choisissant comme thème de son dîner débat « Les nouveautés de l’économie mauricienne ». L’objectif des dirigeants du Carrefour était de mettre l’accent sur les démarches des secteurs public et privé mauriciens pour diversifier et moderniser l’économie mauricienne et les enseignements à tirer de la résilience de l’économie locale face à la crise financière et économique mondiale.
Premier intervenant à cette rencontre qui avait réuni une centaine d’invités, Jean Pierre Dalais a souligné d’emblée que CIEL est « un groupe avec une vraie vocation régionale », avec une présence marquante dans une dizaine de pays, notamment dans les îles du sud-ouest de l’océan Indien, en Afrique subsaharienne et en Asie. Le groupe compte cinq pôles d’activités : l’agro-industrie, le textile et l’habillement, l’hôtellerie, les services financiers et les services de santé privés. CIEL est présent sur le sol malgache depuis 26 ans à travers ses six unités textiles. Celles-ci assurent un peu plus de 30 % du chiffre d’affaires de ce segment d’activités du groupe, employant environ 8 000 personnes et produisant quelque 12 millions de pièces par an.
« Nous sommes heureux de la stabilité retrouvée de Madagascar », a déclaré Jean-Pierre Dalais. Ce dernier a parlé de l’entrée du groupe dans le secteur bancaire malgache en partenariat entre les secteurs public et privé, ajoutant que « nous sommes très satisfaits de la performance de la banque à ce jour » avant d’annoncer l’ouverture de nouvelles agences à l’avenir. « Nous restons dédiés à la région », a fait ressortir le directeur exécutif de CIEL. Et Xavier Desplanques de soutenir que l’association qu’il préside a pour objectif de promouvoir des partenariats concrets entre hommes d’affaires de la région. « Les six îles ont des complémentarités évidentes », a-t-il fait comprendre.
Axant son intervention sur le secteur des services financiers à Maurice, Patrick Ng, partenaire dans le cabinet d’experts-comptables et de conseils Ernst & Young, a parlé de la croissance soutenue enregistrée par ce secteur et de ses atouts. Patrick Ng s’attend à voir le secteur bancaire poursuivre son développement dans des domaines tels le mobile banking, des facilités accrues en termes de mobile money, la gestion de patrimoines, l’accroissement des activités d’islamic banking. Le marché des capitaux ne sera pas en reste et devrait avoir un rôle plus important dans des activités de levée de fonds, d’émission d’obligations pour les entreprises ainsi que d’offres publiques d’achat. Patrick Ng anticipe l’émergence d’institutions parabancaires pour des opérations comme le crédit-bail et la microfinance. Il pense qu’il y a des perspectives de développement dans les créneaux d’activités (trusts, fondations, assurance captive, gestion centralisée de trésorerie, entre autres) du secteur du Global Business. La diversification des marchés dans ce secteur va se poursuivre. « Je suis confiant que la croissance du secteur se poursuivra », a déclaré l’intervenant. Confiance partagée par Kee Chong Li Kwong Wing, directeur de MITCO, qui entrevoit, par ailleurs, une intensification d’activités de substance et des efforts pour attirer plus de professionnels compétents.
Raju Jaddoo, secrétaire général de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI), a rappelé que le secteur des services financiers emploie environ 15 000 personnes et qu’il a enregistré une croissance moyenne de 5,5 % ces trois dernières années. Raju Jaddoo a mis l’accent sur le partenariat public-privé et l’environnement des affaires à Maurice, précisant qu’ils ont agi comme forces motrices du développement du pays. Il s’est référé également à la forte progression du secteur des TIC ces dernières années mais a prévenu qu’il « ne faut pas devenir complaisant ». Maurice, a-t-il annoncé, se positionne comme une plateforme de choix tournée vers la région. L’intégration régionale (pays du sud-ouest de l’océan Indien, du COMESA et de la SADC) mérite une attention particulière.
Autre intervenant, Patrick d’Arifat, CEO d’Alteo, a fait un survol de l’activité sucrière à Maurice et au niveau du groupe Alteo, mettant l’accent sur les changements profonds qu’à connus ce secteur avec le développement de l’activité de raffinage et de la production énergétique. « L’industrie s’est adaptée aux changements locaux et internationaux », a affirmé Patrick d’Arifat qui a, dans la foulée, évoqué l’implantation régionale d’Alteo, plus précisément en Tanzanie, au Kenya et en Côte d’Ivoire. Le groupe veut s’affirmer davantage dans la production énergétique, le développement des sous-produits de la canne, avec par exemple le projet d’une distillerie d’alcool de bouche en Tanzanie.

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