RÉOUVERTURE DE LA ROUTE CÔTIÈRE DE MON-CHOISY : Bras de fer légal enclenché

La route côtière de Mon-Choisy, B38 — fermée à la circulation depuis avril 2013 — ne devrait pas se rouvrir de sitôt. Ce, en dépit de la volonté affichée par les autorités pour que le public y ait accès librement. Pour cause, après la mise en demeure que lui a servie le ministère des Terres et du Logement, le sommant de restituer la route à son état original, Tarisa Resorts a répliqué la semaine dernière par une Notice in Reply. S’il a fait enlever la grille métallique qui bordait la route côtière, interdisant le passage, le propriétaire de Tarisa Resorts, Leckram Nundlall, l’ami proche de l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam, de la compagnie LVN Tourism Enterprises Ltd, est décidé à ne pas se plier à la requête du ministère.
Il argue que la décision de dévier cette route avait été approuvée par le Conseil des ministres en 2010. Sa Notice in Reply est actuellement à l’étude par le conseil légal des Terres et du Logement et le State Law Office (SLO) prépare la réplique. Si bras de fer légal il y a, le ministère des Terres et du Logement assure qu’il ne compte pas céder sur la question, car la décision de rouvrir la route côtière a été prise « dans l’intérêt public ».
Le propriétaire de Tarisa Resorts ne compte nullement abdiquer à l’ordre du ministère des Terres et du Logement s’agissant de restituer la route côtière de Mon-Choisy à son état initial. Dans sa « Notice in reply », qu’il a servi en début de la semaine dernière aux autorités, Leckram Nundlall dénonce ainsi un abus de droit de la part du gouvernement, arguant que le gouvernement ne peut venir de l’avant avec une décision qui remet en question une autre décision précédemment prise par le gouvernement lui-même. Et de faire ressortir que la déviation de la route à l’époque, relevant d’une décision du Conseil des ministres du 8 octobre 2010 (d’un gouvernement PTr en alliance avec le PMSD et le MSM) avait été prise en raison des accidents occasionnés sur ce tronçon, qui se trouve devant l’hôtel Tarisa. Indiquant que nulle autorité, dont la Road Development Authority (RDA) n’avait fait objection à la déviation de la route côtière sur environ 250 mètres dont les frais ont été encourus par Tarisa Resorts, Leckram Nundlall avance que « all attempts to remove the landscaping works to resume possession of the leased property will be resisted ». Ce, tenant compte que pour l’établissement hôtelier, la décision du gouvernement de rouvrir cette route côtière est « irrationnel and intenable », d’autant que « no compelling reasons have been advanced by you as to why the road which two years ago was in the public interest closed for safety reasons, should now be re-opened in public interest ».
Promesse électorale
Au-devant de cette Notice in Reply, le ministère des Terres et du Logement a fait part de son intention de référer le dossier à la Cour suprême. Actuellement, cette réplique est à l’étude par le conseil légal du ministère et le State Law Office (SLO). Aussi farouche que soit l’opposition de Leckram Nundlall au projet gouvernemental de rouvrir la route, le gouvernement est lui bien décidé à aller de l’avant. Il s’agit, rappelons-le, d’une promesse électorale. Il faudra cependant attendre le dénouement de cette bataille légale, désormais enclenchée, pour que les usagers de la route puissent à nouveau transiter via la route B38, aujourd’hui aménagée de palmiers et de gazon. La situation est similaire, rappelons-le, au niveau de Trou-aux-Biches, où il faut encore attendre un dénouement légal, pour que les autorités démolissent le restaurant du Pandit Sungkur, et procède à l’aménagement d’une aire de stationnement.

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