RÉPONSE -« MARE-AUX-SONGES –Pour des arguments raisonnés » : Et le Dodo ressuscite une deuxième fois…

Ceux qui pensent que le dodo est une espèce éteinte vont être surpris ; un spécimen s’est manifesté dans le sud de l’île. Téméraire, il est, sortant des bois par deux fois mais courageux il n’est pas car il n’abat pas son masque derrière lequel il ouvre grand son bec.
Peu importe, nous allons l’aider en répondant à ses interrogations. Vous comprendrez qu’après avoir passé trois siècles dans la mare, dans un songe ou dans la Mare aux songes… une remise à niveau est essentielle.
Élargissons notre horizon pour expliquer qu’il ne s’agit pas de « certains écologistes » mais de deux groupes différents, en l’occurrence FCL (Front des Citoyens libres) et AKNL (Aret Kokin Nu Laplaz), ayant des considérations sociétales, des idées créatives et modernes de développement alternatif en sus des considérations écologiques.
« Route par ci, route par là ». C’est bien l’impression que nous avons du tracé de la nouvelle route à La Cambuse. Si la belle route ombragée était privée, pourquoi ne pas l’avoir rendu publique comme tel a été le cas pour la « nouvelle ». Si Mon Trésor et les autorités ont pu s’entendre pour 2 kilomètres, ils auraient pu aussi bien le faire pour 800 mètres non ? D’ailleurs pourquoi la faire aussi longue et éloignée ? Le dodo pourrait nous éclairer, il semble si proche des intéressés.
Ce que nous savons de la route c’est que sa construction par le promoteur a été convenue depuis trois ans, soit bien avant l’obtention du bail et du permis de construire (dixit M. Foolchand, président du Village council de Camp Carol dans la vidéo du promoteur prometteur.)
La nouvelle route passe à quelque 30 mètres d’un bassin qui, lui, est relié à celui comportant les fossiles. Elle est cause de pollution sous forme de particules de vibrations et aussi d’écoulements de graisses, d’huile de moteur et autres résidus pétroliers des bus, vans, voitures et motos qui, au vu du superbe drain bordant la route, se déverseront directement dans ce bassin. Comme l’a bien expliqué le Dr. Kenneth F. Rijsdijk – qui, signalons-le est un « earth scientist » et pas un « certain écologiste » – cette nouvelle route et l’éventuelle construction de l’hôtel à La Cambuse menacent le site paléontologique de Mare-aux-Songes même s’ils sont éloignés de plusieurs centaines de mètres du bassin où se trouvent les fossiles car il s’agit d’un « système hydrologique souterrain ». Il ajoute que « si les os du dodo ont été préservés à Mare-aux-Songes, c’est grâce aux dunes de sable corallien qui les entourent ». (Voir Le Mauricien du 23 avril 2016). Si ça peut rassurer notre dodo sudiste, oui, le projet d’Omnicane pourrait aussi menacer le site de Mare aux songes et « les écolos » que nous sommes se sont déjà penchés sur la question. Affaire à suivre…
Quand à l’érosion de la plage et la dégradation du parc marin causées par le sentier, les bâtiments actuels, les autres hôtels riverains et activités, c’est de la petite bière en comparaison avec le projet qui prévoit, au vu des plans du projet (publiés sur le site AKNL.net), la fouille profonde des dunes pour abriter des bureaux et des passages de service. Au total, 1400 m² de bâtiment souterrain. Le point culminant de la dune se trouvant à 140 mètres de la mer est la raison pour laquelle les 100 mètres de recul ne sont pas suffisants dans ce cas précis.
À mon tour de poser des questions à notre cher Dodo, qui a « la parole facile ».
Sous-entend-il qu’un recul de 100 mètres est une garantie contre l’érosion ? N’est-ce pas lui qui devrait se renseigner avant de tenter d’induire les gens en erreur ?
Si d’autres hôtels et villas ont causé de l’érosion par mauvaise gestion de leur site, est-ce une raison pour permettre au 116e hôtel de le faire ? Si le parc marin est déjà mal-en-point, devons-nous l’achever ou tenter de sauver ce qui peut encore l’être ? Si demain le dodo se cassait une aile, est-ce qu’il se casserait la deuxième volontairement ? Venant de lui ça ne m’étonnerait pas, c’est sans doute pour cela qu’il continue à voler si bas, au ras des pâquerettes. En tout cas, ce n’est pas le poids de ses arguments qui devrait l’empêcher d’avoir une vue élevée du problème.
Enfin, qu’a-t-il donc à gagner à défendre autant ce projet ?
Cher dodo, vous avez la chance d’être du sud, région encore épargnée du dieu béton, restez-y mais de grâce, ce n’est pas une raison de perdre le nord. « Et assez de cette utilisation éhontée du dodo ! »

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