REPORTAGE : Rencontrer Mahébourg autrement

Il y a le Mahébourg que l’on connaît, avec ses ruelles et le bitume. Mais Brummell Laurent, qui tient la Case Nautique de Mahébourg, tente une approche plus physique, plus intense, au plus près de la nature. En kayak, on apprivoise le lagon avant de remonter la rivière La Chaux jusqu’à la hauteur du Musée au Nativ Lodge. Changement d’air sympathique.
Située au Sud-Est de l’île, Mahébourg, autrefois chef-lieu de l’île, mais pas si longtemps, vit à l’ombre des grandes localités. Ce qui définit cette ville : un calme apparent, une brèche que des amoureux du lieu tentent de ne jamais laisser combler. On parle bien là d’un creuset, d’un espace-temps reclus entre la baie et la Montagne du Lion, identifiés au concret de ces petites marques d’histoire : « bato ros » à l’entrée de l’avenue Rémy Ollier, un écriteau indiquant « Trouver Dieu dans tous les hommes ».
On est lundi. La lumière du soleil est accueillante… Il fait chaud mais l’appel des eaux pristines suffit à rendre le tout supportable. On est loin de Port-Louis, de ses fumées, de ses klaxons. Ici, c’est une autre mer qui « remue ses chaînes » d’une aisance insolente. Mahébourg semble dire « merci » d’être restée petite, tranquille, si peu port, très « bourg » mais pas vraiment bourgeoise…
Aujourd’hui, Mahébourg s’offre à la manière d’un contresens. Le guide s’appelle Brummell Laurent et rendez-vous est pris à l’auberge Aquarella, à proximité de la fourche qui divise Remy Ollier et la route vers le waterfront. Un café pris sans trop de hâte, le temps d’évoquer ce qui rattache Brummell au village, lui qui a longtemps vécu en Australie. Le « coin » parle de lui-même, sa « simplicité », la « bonne entente », une harmonie et la mer… C’est de cette mer que devait parler Le Clézio dans son roman « Le Chercheur d’Or » avoue Brummell Laurent, passionné de cette lecture. Petit partage en très peu de mots – Mahébourg tend plus à la contemplation qu’aux envolées lyriques – autour de la Grande Habitante Bleue du Sud-Est : ses « moutons blancs », ses « nuances », son côté encore « sauvage » pour le plus grand plaisir. Mahébourg, la mer, le plus grand lagon de l’île : le plus beau des points de départ.

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