RÉSIDENCES DE LUXE : Les explications d’Azuri et des résidents qui ne désarment pas

Les révélations de Week-End de dimanche dernier à l’effet que le rêve de certains propriétaires des résidences IRS du village d’Azuri à Rivière du Rempart avait viré au cauchemar suscitent la polémique. D’une part, BlueLife Ltd et ses filiales – dont le syndic Ocean Edge Property Management Company Ltd –affirment dans un communiqué de presse que les efforts nécessaires ont été déployés pour remédier aux différents problèmes cités dans notre article de la semaine dernière, tout en reconnaissant être “dans l’impuissance” – en raison d’un litige opposant le syndic à certains propriétaires – “d’intervenir pour l’entretien des parties communes qui se retrouvent dans un état d’abandon et d’insalubrité.” D’autre part, les propriétaires mécontents, toujours en colère et déçus, estiment qu’en raison de la situation prévalant et l’état de certaines infrastructures, leur résidence risque de perdre de leur valeur. Ils annoncent avoir reçu un courrier de Blue Life  leur expliquant la situation mais insistent sur leur volonté d’instaurer un syndic approprié et indépendant au sein d’Azuri.
L’article de Week-End qui a révélé   la   situation   très  inconfortable dont laquelle  vivent certains propriétaires des appartements luxueux d’Azuri a fait l’objet de commentaires de Blue Life dès dimanche dernier. Au désenchantement des propriétaires qui déplorent des toitures qui fuient, des plafonds qui s’effondrent, des baies vitrées qui ne ferment pas, du carrelage qui se décolle, des fissures dans les murs, des piscines verdâtres, les gestionnaires ont adressé un  courrier à Week-End assortie de menaces de poursuites contre l’auteur de l’article, le journal qui l’a publié et même ceux qui sont venus se plaindre à notre rédaction.
Dans les grandes lignes, BlueLife Ltd reconnaît les faits avancés mais tend à dire qu’il s’agit de cas particuliers et limités. En effet dans une mise au point à Week-End et dans un courrier envoyé aux propriétaires des résidences IRS d’Azuri, il fait ressortir – comme indiqué aussi par Week-End – qu’actuellement, Ocean Edge, n’ayant obtenu qu’une majorité simple lors de la dernière  assemblée générale, agit comme Syndic provisoire à la suite d’un ordre d’un juge en chambre. Si la société précise qu’”aucun Syndic n’a été imposé à Azuri et il a toujours été démocratiquement élu en assemblée générale”, notamment en juillet 2014, mars 2015 et mars 2016, les propriétaires qui ont pris possession de leurs résidences en décembre 2013 expliquent que le syndic Ocean Edge était commis d’office à l’achat des propriétés. Estimant qu’il y avait conflit d’intérêts — Ocean Edge étant une société soeur du promoteur  BlueLife Ltd— certains copropriétaires ont donc décidé de s’en séparer lors de la dernière assemblée générale. Ce que confirme également BlueLife Ltd, acceptant  quelques propriétaires  d’Azuri  on décidé pour leurs cop-propriétés respectives, de présenter à la dernière assemblée générale un/des Syndic(s) alternatif(s) à Ocean Edge qui est une société soeur des promoteurs. La majorité absolue a été obtenue par Ocean Edge pour 6 des 10 copropriétés d’Azuri alors qu’une seule était obtenue par une société concurrente.” Elle explique également que “pour 2 des 3 autres copropriétés, Ocean Edge n’avait obtenu qu’une majorité simple et le promoteur a, conformément aux dispositions du Code Civil, demandé à un juge en chambre de permettre à Ocean Edge d’agir comme Syndic provisoire afin de convoquer à nouveau une assemblée générale.” Et d’indiquer qu’il a aussi été requis du juge qu’Ocean Edge puisse entreprendre l’entretien des parties communes, pour des raisons évidentes de salubrité publique, en attendant qu’un nouveau Syndic puisse être élu. BlueLife Ltd soutient que “l’ordre du Juge a été obtenu dans les délais prescrits par la loi et Ocean Edge a agi selon l’ordre reçu.”
Des photos qui dérangent
Toutefois, concédant, face aux photos publiées dans notre édition de la semaine dernière qu’il y a effectivement des problèmes au niveau de certaines propriétés, BlueLife Ltd fait ressortir que “pour la dernière copropriété, dont les photos vous ont visiblement été envoyées, les propriétaires ont proposé pour l’élection du Syndic 3 prestataires, dont Ocean Edge, Sygeco et Iliad. Ces sociétés ont obtenu respectivement 38.00%, 38.23% et 16.37% des votes en assemblée générale. Un propriétaire a requis, devant un juge en chambre, la nomination d’Ocean Edge comme Syndic provisoire. Cette requête ayant été contestée par quelques propriétaires, la décision du juge est attendue.”
La société avoue également que “c’est avec regret et face à l’opposition de quelques propriétaires qu’Ocean Edge, dont le mandat n’a pas été renouvelé, se retrouve dans l’impuissance juridique d’intervenir pour l’entretien de parties communes, incluant la piscine et le jardin, qui se retrouvent ainsi dans un état d’abandon et d’insalubrité.” Ce qui confirme les faits révélés par Week-End. S’agissant des doléances des copropriétaires quant au non respect du code de bonne conduite par certains locataires qui logent dans des résidences figurant, selon eux, dans le rental pool de l’hôtel Radisson Blu Spa & Resort et loués à court terme, BlueLife Ltd rappelle que “les propriétaires sont soumis à un règlement de copropriété qui ne permet pas la location à court terme, à l’exception des résidences IRS qui sont en gestion locative. Des mesures nécessaires sont prises à l’encontre des résidents ne respectant pas les clauses du règlement de copropriété de même que toute personne occupant une résidence louée et faisant preuve d’incivilité.”
Toutefois, dans le courrier envoyé aux propriétaires, elle concède qu’effectivement, un incident est survenu le 17 avril dernier quand le client d’un des restaurants, sous l’effet de l’alcool, a roulé à mobylette dans le village d’Azuri avant de faire une chute. La situation a été maîtrisée par le service de sécurité et la police mandée sur les lieux.
Des faits  confirmés
À aucun moment BlueLife ne conteste les faits rapportés par Week-End, mais apporte des éclaircissements. D’où son courrier aux propriétaires, confirmant également avec plus de détails que les problèmes cités dans notre article sont bien réels. Et d’expliquer surtout son incapacité de régler certains problèmes évoqués en raison du litige avec les copropriétaires en ce qui concerne le syndic.
Et si BlueLife Ltd soutient que les toitures défoncées et qui fuient – dont les photos ont été publiées par Week-End – relèvent d’un épisode précis de dégâts des eaux qui est intervenu le 13 février dernier quand il y a eu une inondation dans la région nord-est de l’île, précisant par ailleurs qu’”avec une pluviométrie de quelque 100 mm en 2 heures, le dispositif de drainage d’un des bâtiments n’a pas fonctionné comme il aurait dû et 2 appartements ont été inondés” et que “le promoteur est bien évidemment intervenu dans les plus brefs délais pour remédier à la situation lorsque sollicité par le propriétaire”, les propriétaires mécontents contestent. Ils soutiennent que deux de leurs résidences sont concernées par ces inondations à répétition qui durent, selon eux, depuis six mois.
Par ailleurs, si BlueLife Ltd affirme que toutes les mesures avaient été prises afin de pallier les problèmes rapportés par les propriétaires, il concède que ceux de deux unités n’ont pu être réglés pour les raisons suivantes. D’abord le propriétaire de la résidence aux baies vitrées défectueuses n’a pas accepté leur proposition de réparation et exigerait un changement de modèle. Ensuite l’accès à la résidence pour que des actions remédiables soient prises n’a pas été possible.
Dans l’incapacité de poursuivre des travaux
BlueLife Life reconnaît également qu’à ce jour une unité de Coralis n’a toujours pas été complétée par le promoteur, “car son propriétaire ayant logé une injonction nous interdisant l’accès à son unité, nous sommes dans l’incapacité de poursuivre les travaux sous peine d’être poursuivis pour outrage à la Cour”, ajouant que ces deux cas précités, “qui ne sont pas sous le contrôle du promoteur, ne pourraient en conséquence être pris pour exemple afin d’énoncer des manquements de celui-ci.”
Alors que les propriétaires mécontents ont fait état du manque de générateurs à Azuri et déplorent des problèmes d’électricité entraînant le blocage des d’ascenseurs. BlueLife Ltd explique que des générateurs ont été installés, principalement dans la zone technique, pour assurer le fonctionnement des services essentiels. “Pour ce qui est des résidences, afin de s’assurer que la fourniture d’électricité ne soit affectée par la maintenance du réseau ou en cas de cyclones, le promoteur a opté pour une solution pérenne, quoique plus onéreuse, avec l’installation d’un câble sous terrain connectant directement la sous-station d’Amaury à Azuri”, dit-elle, affirmant que “depuis la mise en opération du câble début 2016, aucune interruption de la fourniture d’électricité n’a été notée.”
Le promoteur s’est engagé à remédier au mieux
BlueLife Ltd se défend, par ailleurs, de “la surfacture de 40%” avancée par les propriétaires en ce qui concerne la somme des charges réclamée par Ocean Edge. Elle précise que le syndic travaille avec des prestataires de services qui sont choisis après un exercice d’analyse des prix et des services. Les syndicats sont alors directement facturés, estimant qu’il n’est pas judicieux de faire une comparaison avec des villas individuelles qui ne contribuent qu’à la partie générale du développement. La compagnie précise que les dépenses de maintenance de la villa, de sa pis-cine, de son jardin sont charge de son propriétaire et n’entrent pas dans le montant des charges syndicales.
La compagnie reconnaît finalement que pour certains propriétaires, la livraison de leurs unités ne s’est pas toujours faite dans la fluidité. Elle affirme toutefois qu’au cours des 18 derniers mois, le promoteur s’est engagé à remédier au mieux à tous les points en suspense. “Nous estimons que ces actions ont permis de réajuster le produit aux attentes de ses propriétaires. Nous regrettons qu’un tel article survienne alors que tant d’améliorations ont été effectuées”, avance-t-elle. Ajoutant, cependant, que “de tels propos, au-delà d’être infondés et inexacts, viennent ternir la réputation de ce village que vous avez choisi comme lieu de vie et qui en dépit de quelques imperfections, présage d’un avenir proche bien plus réjouissant. Nous espérons que les points ci-dessus ont dissipé les doutes que vous pourriez avoir quant à la qualité de notre développement et de notre engagement à vous servir.”

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