- La British High Commission annule à la dernière minute la réception officielle de cette soirée à la Westminster House pour marquer l’anniversaire de la reine Elizabeth II
- Le représentant diplomatique affecté à Port-Louis, Keith Allan, rappelé à Londres pour des consultations
Les relations diplomatiques entre la Grande-Bretagne et Maurice ont atteint ces jours-ci leur plus bas niveau. Selon des sources diplomatiques bien informées, c’est un quasi-gel de ces relations après le vote intervenu à l’Assemblée générale des Nations unies le 22 mai dernier, avec la Grande-Bretagne sommée de mettre un terme dans un délai de six mois à l’occupation illégale de l’archipel des Chagos. Ainsi, la réception officielle annuelle, que devait organiser dans la soirée la British High Commission à la Westminster House pour marquer l’anniversaire de sa majesté la reine Elizabeth II, a été annulée à la dernière minute. L’hôtel du gouvernement de même que les VVIPs invitées à cette occasion ont été informés de ce contretemps dû officiellement to Unforeseen Circumstances.
Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources concordantes indiquent que dès son retour de la prestation de serment de Narendra Modi pour son nouveau mandat électoral en Inde, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a été informé Viva Voce de cette décision diplomatique des autorités britanniques annulant cet événement, un fait rarissime dans les annales du Commonwealth. Des sources avancent que le haut-commissaire britannique, Keith Allan, aurait été aperçu en ce début de semaine au Treasury Building à cet effet.
Toutefois, derrière ces Unforeseen Circumstances se dessinent les premières représailles contre la prise de position de Maurice lors des débats sur la résolution présentée par le Sénégal le mercredi 22 mai. Londres n’aurait pas digéré les commentaires dans le discours officiel du Premier ministre, qui a qualifié l’éviction des Chagossiens de leur archipel natal de « crime contre l’humanité ». Dans un premier temps, la représentante de la Grande-Bretagne aux Nations unies, Karen Pierce, avait protesté à la tribune des Nations unies contre cette allusion du Premier ministre.
Toutefois, avec l’annulation de la cérémonie à l’occasion de l’anniversaire de la reine de cet après-midi, Londres a voulu consigner de manière plus formelle et directe ses protestations. Cette démarche de la Grande-Bretagne s’inscrit également dans la perspective d’objection à la demande de Maurice pour l’expulsion de Londres de l’Indian Ocean Tuna Commission se déroulant à la mi-juin à Hyderabad en Inde. C’est ce qui se rapporte en privé pour justifier la réaction de la Grande-Bretagne dans la conjoncture.
Le Mauricien a également appris de sources bien informées que les milieux diplomatiques britanniques à Port-Louis se font un devoir de souligner que cette annulation a été décidée avec la bénédiction de Washington, un allié inconditionnel des Anglais.
Par ailleurs, on fait également état du rappel du haut-commissaire britannique par Londres pour des consultations en vue de décider de la marche à suivre sur le dossier des Chagos et des relations diplomatiques bilatérales.