Retraités en lutte : Ils se battent pour la transparence, mais héritent d’un procès

NMH réclame Rs 50 millions à l’Association des retraités du groupe Beachcomber

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Les employés retraités des hôtels du groupe Beachcomber (membre de New Mauritius Hotels) se battent depuis une année, affirment-ils, pour plus de « transparence » dans la gestion de leur fonds de pension mais, à la place des explications qu’ils veulent obtenir, les dirigeants de leur association ont reçu du papier timbré. Rs 50 millions de dommages-intérêts, c’est la somme que le groupe réclame maintenant aux dirigeants de l’Association des retraités.

La direction de Beachcomber reproche à l’association de « ternir l’image du groupe à travers des manifestations et des attaques publiques incessantes malgré que toutes les explications qui lui ont été fournies concernant ses revendications et également d’attaquer le caractère des directeurs du groupe. » Un des principaux griefs de l’Association des retraités porte sur l’existence d’un trou de Rs 716 millions dans leur fonds de pension.

Ce qui, selon l’association, a eu pour conséquence que le montant de leurs retraites annuelles a été amputé d’une dynamisation de 3% depuis 2016. Dans certains cas, se plaint l’association, le manque à gagner de certains retraités se monte à Rs 10 000 sur l’ensemble de l’année.

Les dirigeants de l’association soutiennent qu’il n’ont pas jusqu’ici été convaincus par les explications de la direction du groupe hôtelier et qu’ils « remuent ciel et terre pour y voir clair, y compris en sollicitant l’intervention de la Commission indépendante anticorruption et de la Financial Services Commission. »

Dans sa plainte en réclamations de dommages-intérêts, New Mauritius Hotels soutient que son CEO, Gilbert Espitalier-Noël, a déjà expliqué « pourquoi il n’y a pas eu de dynamisation du montant de la retraite ainsi que la raison du déficit de Rs 716 millions. » Le groupe avance que « le déficit noté par l’Actuaire du fonds est seulement théorique et résulte de calculs actuaires complexes qui font des projections à long terme.

M. Espitalier-Noël a indiqué que le déficit est la conséquence de la baisse significative des taux d’intérêt au cours de ces dernières années et de l’augmentation de la durée de vie des pensionnés. Ce déficit n’affecte en rien la capacité du fonds de pension à pourvoir aux retraites actuelles et futures, les recettes annuelles du fonds étant bien supérieures aux montants des retraites payées chaque année.

De plus, les investissements du fonds se montent à plus de Rs 3 milliards et continuent à grossir. » Cependant, les dirigeants de l’association n’en démordent pas et déclarent leur « incompréhension que les affaires de New Mauritius Hotels et Beachcomber réussissent dans tous les autres secteurs et que ces compagnies investissent partout dans le monde avec succès, alors que seul le fonds de pension dont dépendent largement ses anciens employés rencontre des difficultés. »

L’association dit croire fermement qu’il y a eu « mauvaise gestion » du fonds de pension, d’où son insistance que les instances régulatrices de la finance dans le pays s’intéressent à ce qui se passe.

Plus loin dans sa plainte, la direction de Beachcomber accuse le président de l’Association des retraités, Marco Alphonse, « d’être à l’origine de la fuite dans la presse d’informations susceptibles de gâcher l’image du groupe avec sa vente au Dr Keshan Malhotra de sa filiale Ex-Reef Hotel aux Seychelles. » « M. Alphonse a rapporté à la presse un deal suspect allégué de New Mauritius Hotels aux Seychelles.

Dans une lettre anonyme émise en septembre 2018, la presse a été alertée que le groupe Beachcomber s’apprêtait à vendre son hôtel ex-Reef à l’ancien propriétaire de la clinique MedPoint et que le prix de vente a été fixé à 6,5 millions de dollars US comparé à une valeur marchande de 10 millions de dollars US sans aucune erreur (unmistakably), cette lettre a été écrite par M. Alphonse, comme il a été employé pour quelque temps aux Seychelles », soutient la charge.

Dans cette lettre, il a été dit que, « à un moment où nous, les pensionnés de Beachcomber, nous demandons la justice sur ce qui nous est légitimement dû, le groupe est en train de faire d’énormes profits sur la vente de ses biens. Comme quelqu’un qui a travaillé chez l’ex-Reef Hotel dans le passé, je ressens un sens de profonde injustice. »

New Mauritius Hotels confirme que, « bien le projet de vente d’hôtel à Dr Malhotra est authentique, les allégations faites dans la lettre sont fausses et calomnieuses. »

Marco Alphonse récuse totalement l’accusation et réplique qu’il ne sait absolument rien de cette affaire. « À mon modeste niveau d’employé, je ne peux pas être au courant d’un projet de cette envergure. J’aimerais bien voir comment NMH va pouvoir prouver en cour mon implication dans cette dite lettre anonyme », déclare-t-il avec un sourire amusé.

« Est-ce là une tentative de faire taire les revendications de nos membres ? » se demandent les dirigeants de l’association. « Si telle était réellement l’intention de Beachcomber, c’est raté. Nous n’avons nullement peur. Au contraire, à travers le procès que va nous faire notre ancien employeur, ce sera une occasion, peut-être, de connaître enfin la vérité sur la gestion du fonds de pension », rétorque Marco Alphonse, lequel est soutenu par le vice-président de l’association, Vijaye Ramdhony.

Pour preuve de leur « détermination » dans le combat engagé, ils font remarquer que « la réclamation en dommages du groupe Beachcomber est datée du 3 octobre, mais cela n’a pas empêché l’association de rassembler une cinquantaine de retraités pour à nouveau manifester devant le quartier général de NMH à Curepipe le jeudi 11 octobre. »

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