RÉTROSPECTIVE 2012:Occasions ratées pour une République moderne

La réforme électorale annoncée en long et en large à la suite du rapport Carcassonne à la fin de 2011, sujet repris par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, à l’occasion de son discours à la nation au début de 2012, et dans lequel il affirme que cette réforme électorale est un pilier essentiel à l’avènement d’une république moderne, n’aura finalement pas eu lieu, malgré les multiples séances de « koze-kozé » engageant le chef du gouvernement et le leader de l’Opposition. La réforme électorale aura-t-elle lieu ? L’avenir nous le dira…
Dans son discours à la nation au début de l’année, le Premier ministre s’engageait aussi en faveur d’une moralisation de la vie publique. Échec également sur ce plan. En fait, la moralisation de la vie publique a pris un rude coup après les multiples « affaires » qui ont éclaboussé le gouvernement, mais qui ont été vite drapés dans le plus épais des mystères et des tactiques dilatoires – quatre mois pour obtenir un ordre de la Cour pour vérifier les entrées du portable incriminé dans l’affaire Gros Derek, contre une célérité époustouflante pour la saisie du portable de l’activiste Yogida Sawminaden dans l’affaire Nandanee Soornack ; gestion maladroite et louche de l’affaire de pédophilie présumée d’un instructeur du MITD (à quand une sortie en règle de ces dames pour défendre de la même manière, voire avec davantage de véhémence, un être aussi fragile qu’un enfant ?).
Si le gouvernement a définitivement perdu de sa superbe en matière de réforme électorale et de moralisation de la vie publique annoncées en début d’année, il s’est rattrapé, en fin de parcours, sur le plan de la vie démocratique en organisant les consultations populaires dues avec une participation accrue et garantie des femmes comme candidates à ces élections. D’abord, les villageoises, ensuite les municipales, avec les résultats de ces dernières confirmant une domination de l’opposition et du Remake 2000. L’alliance au pouvoir a perdu quatre des cinq municipalités qu’elle contrôlait jusque-là, ne faisant élire que 36 candidats contre 53 pour l’Opposition. Un recul sans doute lié à la mauvaise « perception » qu’a eue une majorité d’électeurs de l' »activisme » débordant dont le pouvoir a fait preuve pour « tacler » l’opposition – asphaltage des rues jusque dans les heures interdites par la loi électorale, bâillonnement des auditeurs radiophoniques par l’IBA, manipulation de la télévision d’État, distribution de petits cadeaux et de denrées alimentaires, etc.
Alors que tout ce bouleversement mine la scène politique où l’opposition a pris du poil de la bête et se pose en alternance crédible, l’état de l’économie demeure une source de préoccupation grandissante, comme souligné dans les deux derniers numéros de Week-End. Il est grand temps de s’en occuper et se donner du temps pour cela, d’autant plus que la prochaine échéance électorale n’est prévue que pour 2015…

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