RÉUNION TRIPARTITE: Jeter les bases en vue de la création d’une zone de libre-échange

Quelque 130 délégués de 26 États membres du COMESA (Marché commun de l’Afrique orientale et australe), de l’EAC (Commission des pays de l’Afrique de l’Est) et de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) sont à Maurice dans le cadre du Tripartite Negociating Forum et de la réunion des Senior Officials qui démarre aujourd’hui. Le ministre des Affaires étrangères, Arvin Boolell, qui est rentré d’une réunion de la SADC en Angola hier, s’est adressé aux délégués dans la soirée en vue de leur demander de tout faire afin que le processus d’intégration économique aboutisse. « We cannot afford to let the process fail », a-t-il dit.
L’initiative tripartite a débuté le 1er juin au centre international de Grand-Baie, par la réunion des experts alors que la réunion des Senior Officials démarre aujourd’hui. Assad Buglah avait dirigé la délégation mauricienne durant la réunion des experts et c’est Anand Neewoor, Foreign Secretary, qui dirige la délégation mauricienne lors de la réunion des Senior Officials.
Tomaz Augusto Salomao (secrétaire exécutif de la SADC et président du groupe de travail tripartite), Francis Mangeni (directeur du secrétariat du COMESA) et Peter Kiguta (directeur général du secrétariat de l’EAC) ont fait le déplacement à Maurice dans le cadre de ces réunions.
« L’intégration économique du continent africain jouera un rôle clé dans l’amélioration de la transformation déjà en cours en Afrique », a souligné Arvin Boolell hier soir lors d’une réception organisée par Enterprise Mauritius. Pour le ministre des Affaires étrangères, le projet de création d’un grand marché commun allant de Cape Town en Afrique du Sud au Caire en Égypte n’est pas nouveau. Il s’inscrit dans la vision des pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité africaine comme Kwame Nkrumah, Gamal Abdel Nasser, Haile Selassie et Mwalimu Julius Nyerere en 1963. Cependant, ce projet, défini dans le traité d’Abuja, n’a jamais pu être concrétisé. Au lieu de cela, on a assisté à l’émergence des groupements régionaux qui se chevauchaient. D’où la portée historique de la décision des chefs d’État des pays membres du COMESA, de l’EAC et de la SADC, réunis à Kampala en 2008, d’engager un processus menant à la création d’une zone de libre-échange entre les 26 pays membres des trois entités régionales. « This is a pragmatic and realistic initiative in overcoming the complex problem of overlapping membership and in moving towards a wider market integration that will eventually pave the way for a single common market. This new milestone in the wider integration agenda created by COMESA, EAC and SADC has made a loud echo all over the Africa continent and has expedited the decision of the AU Summit in January 2012 to create a continental FTA in 2017 », a déclaré Arvin Boolell.
Le ministre des Affaires étrangères a rappelé que dès le départ, il a été convenu que le processus d’intégration régionale devait déboucher à terme sur une grande zone de libre-échange. « All the countries involved in this process should benefit from the framework of integration, be they the LDC’s, Developing Countries or Small Island Economies. Given their geographical isolation from mainland Africa, the latter group of countries should be given special dispensation to connect them to the continent, including by the creation of a maritime corridor. »
Les exportations intrarégionales entre les 26 pays des trois organisations sont passées de US $ 7 milliards en 2000 à US $ 27 milliards en 2008. Les importations sont passées de US $ 9 milliards à US $ 32 milliards en 2008.
La zone de libre-échange tripartite vise à jeter les bases de la synchronisation et de l’harmonisation des politiques commerciales parmi les pays membres des trois organisations régionales.
Les négociations en vue d’une zone de libre-échange ont été lancées lors du deuxième sommet tripartite en juin 2011 en Afrique du Sud. Les États membres procèdent actuellement à la préparation des modalités en vue des négociations. C’est dans ce contexte que se situent les réunions qui ont lieu à Maurice.

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