Réussir le chantier de l’avenir !

L’euphorie de la victoire passée et les fêtes de fin d’année terminées, très vite les exigences de l’électorat vont se faire sentir. 2015 devrait être l’année du démarrage d’un grand chantier, car il y a une économie à dynamiser, une société à assainir et une révolution éthique à opérer dans la gestion les affaires du pays. Pour mener à bien ce chantier, il faudrait une direction politique qui puisse faire preuve d’une unité et d’une cohérence sans faille avec comme seul souci l’avancement et le progrès du pays et de la population. Commençons par un clin d’oeil sur le premier « miracle économique ».
Premier miracle 1983-1990
Faisant l’état des lieux de l’économie mauricienne en juin 1982,  P. Bérenger, alors ministre des Finances du gouvernement MMM-PSM parle de Maurice comme d’une « colonie » du FMI, d’une économie en ruine. Il prône la ligne rigoureuse et inscrit l’orientation économique dans la continuité du plan d’ajustement structurel prôné par le FMI et déjà initié par Sir Veerasamy Ringadoo avec les deux dévaluations de la roupie en 1979 et 1981. Le gouvernement MMM-PSM va connaître plusieurs tensions et secousses qui vont finalement déboucher sur la cassure du MMM le 22 mars 1983, cassure suivie de la formation du MSM. On assiste à une recomposition de l’échiquier politique avec la formation de l’alliance Bleu (PMSD) – Blanc (MSM) – Rouge (PTr) qui remporte les élections de 1983 et de 1987. Et à la direction économique du pays se trouve Vishnu Lutchmeenaraidoo. Le pays connaitra un  développement impressionnant entré dans l’histoire comme « le miracle économique mauricien ». 
Une combinaison de facteurs internes et externes ont été à la base de ce « miracle ». En interne il y a la recomposition radicale du paysage sociopolitique avec une opposition politique — le MMM — affaiblie, un mouvement syndical déboussolé, une mutation dans  le paysage des valeurs symbolisée par un changement dans la représentation de la société – de champ de bataille, elle était devenue un champ de courses. C’est le triomphe de l’idéologie du développement et du libéralisme. Le gouvernement exploite toutes les opportunités qu’offre la conjoncture internationale avec l’attraction que représente Maurice aux investisseurs de l’Asie du sud, Singapouriens et Hongkongais. Concrètement, les « Années décisives » c’est l’envol de la zone franche, le boom de l’industrie touristique, la modernisation de l’agriculture, les débuts de l’offshore, l’ouverture sur le monde avec Singapore qui devient un modèle, le plein emploi – d’une terre d’émigration le pays redevient une terre d’immigration. Maurice se transforme en société industrielle où l’on note l’emploi massif de femmes dans les usines manufacturières. C’est aussi l’avènement de la société de consommation avec le début de la vente à tempérament avec les magasins Mammouth,  la « révolution vidéo », la détaxe d’autres équipements ménagers. La disparation des camps sucriers et la réduction de l’écart entre les régions rurales et urbaines sont des symboles d’un nouveau palier de développement. 

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