Revendication sur les horaires : les médecins sur le pied de guerre contre le ministère

  • Dix minutes consacrées à chaque patient au lieu d’une minute au lieu des deux actuellement et manifestation devant l’hôtel du GM et dans les rues de Port-Louis
  • Le Dr Vinesh Sewsurn, président de la MHOA : « Finn ler pou aret pran dokter kouma manze garde »

Les médecins généralistes de l’État sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur combat concernant leur revendication, soit étendre les heures de travail de 33 à 40 heures par semaine. Ils ont voté à mains levées samedi trois résolutions : accorder dix minutes à chaque patient au lieu d’une à deux minutes pendant une consultation, organiser une manifestation de 11 personnes devant l’hôtel du gouvernement et une marche de protestation dans les rues de Port-Louis.

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Lors d’une assemblée spéciale samedi, au Tamil League, le Dr Vinesh Sewsurn, président de la Medical & Health Officers Association (MHOA), a insisté sur le fait que l’association a perdu une bataille en Cour suprême à propos du droit d’organiser des élections par voie de bulletins secrets dans les cinq hôpitaux de l’île en prélude à une grève générale illimitée, mais qu’elle n’a pas perdu la guerre. Ses hommes de loi, a-t-il dit, travaillent actuellement « sur un dossier solide en vue d’avoir recours à un arbitrage international à propos du non-respect des droits acquis des médecins ». Aussi, l’Organisation internationale du Travail sera appelée à prendre position sur les « delaying tactics » utilisées par le ministère du Travail pour que le délai prévu par la loi pour déclencher une grève soit rendu caduc.

En présence de plus de 150 médecins accompagnés de leur épouse et de leurs enfants, le Dr Vinesh Sewsurn, a déclaré que l’heure est maintenant venue pour faire entendre la voix des médecins. « Aret pran bann dokter kouma dir manze garde », a-t-il déclaré sous les applaudissements de l’assistance. « Lorsque la direction de la MHOA donne le mot d’ordre pour une manifestation pacifique, tous les médecins généralistes doivent descendre dans la rue. Le coup d’envoi de cette marche pacifique sera donné lors de la manifestation de onze personnes devant l’hôtel du gouvernement. Tous les médecins qui seront en congé le jour de la manifestation pacifique sont aussi invités à y participer », a déclaré le Dr Sewsurn. « Notre intention est de faire respecter nos droits. Le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, ne semble pas comprendre nos droits depuis qu’il est arrivé au pouvoir. Nous sommes aussi des travailleurs. Il doit respecter nos droits », a-t-il ajouté.

Parlant de la résolution ayant trait au droit d’ausculter un patient pendant une durée minimum de dix minutes, il devait déclarer que « celle-ci sera appliquée dans l’intérêt des patients et ceux du système de santé actuel ». Et de poursuivre : « Nous allons écrire au ministère de la Santé ce lundi pour faire part de notre décision qui a été votée à main levée par les médecins généralistes. Aret sa bann zafer “clear crowd” la aster. Je tiens à insister sur le fait que ce n’est pas un “go-slow”. Nou pe travay kouma enn pasyan merit gagn enn tretman. Nou pou travay jouma nou finn aprann travay. ».

Sur ce point, le président de la Federation of Civil Service and Other Unions, Narendranath Gopee, devait déclarer qu’un “go-slow” dans le jargon industriel veut dire travailler au ralenti. « La résolution visant à demander à chaque médecin d’accorder dix minutes à chaque patient ne s’apparente pas à un “go-slow”. Dix minutes accordées à chaque patient correspondent aux normes internationales », a-t-il dit.

Quant à la marche pacifique dans les rues de la capitale, le Dr Sewsurn a déclaré qu’il faut que celle-ci mobilise plus d’une centaine de médecins. Il dira qu’il fera connaître aux médecins quand celle-ci sera organisée. « Aret pran bann dokter kouma bann molo molo. Sa zot travay, zot pa pou fer nanyen. Aret sa », a-t-il lancé sous les acclamations de l’assistance. « Tous les médecins, hommes et femmes, devront descendre sur le terrain lorsque le mot d’ordre sera lancé. Il faut que les autorités entendent notre voix », a-t-il martelé.

Pour Narendranath Gopee, les autorités pensent qu’elles ont « cassé les reins des médecins à travers leurs tactiques dilatoires ». Et d’ajouter : « Mais elles ne savent pas qu’elles ont affaire à des médecins qui peuvent les réparer. Allons leur permettre de rêver qu’elles ont brisé nos reins pendant un moment. Me kan zafer la pou pran, zot mem pa pou kone kot pou danse. Zot pou danse kouma petar pe sone », a-t-il prévenu. Il a aussi signifié son intention d’adresser à une lettre à l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour lui « mettre au courant des manigances du ministère du Travail pour déclarer une grève illégale ». D’après les dispositions de la loi, a-t-il dit, le droit de grève « est un droit légitime ». Et d’ajouter : « Il faut que l’OIT soit au courant des subterfuges que le ministère du Travail a utilisés pour rendre caduque cette grève qui était pourtant à notre portée. » Il est à noter cette assemblée générale a aussi été marquée par une séance de questions-réponses.

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