Risky Exposures à la SBM : Ramgoolam réclame des comptes sur le prêt au consortium kenyan

  • Le leader du Ptr a lancé une mise en garde contre les tractations en vue de nommer Kris Lutchmeenaraidoo à la place de Raj Dussoye
  • L’ex-PM: «L’ICAC n’a rien fait jusqu’ici concernant les rapports qui lui ont été soumis sur Mmes Sumputh et Choomka »

Navin Ramgoolam, qui s’adressait à ses partisans lors d’un meeting organisé par le Ptr à Triolet, où il pourrait représenter sa candidature lors des prochaines élections générales, a évoqué une série de scandales, à commencer par ceux ayant secoué la SBM ces dernières semaines. Il a dénoncé les « prêts risqués » accordés par la Banque de l’État au Kenya et à Dubaï. Il a par la même occasion lancé une mise en garde contre les tractations en vue de nommer Kris Lutchmeenaraidoo à la place de Raj Dussoye, qui a démissionné de ses fonctions la semaine dernière.

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Abordant le dossier de la SBM, Navin Ramgoolam a observé que cette banque a accordé un prêt de Rs 3,5 milliards, assortis des intérêts accumulés, atteignant Rs 4,2 milliards à un consortium au Kenya. « Un courtier à Dubaï a aussi obtenu un prêt de Rs 942 M. Savez-vous ce qui s’est passé ? Le courtier a disparu. Cet argent a disparu. Est-ce ainsi qu’on accorde des prêts ? Allez demander un prêt à la SBM. À moins que vous soyez Lutchmeenaraidoo… Sans donner aucune garantie il avait obtenu un prêt pour l’achat d’or. Maintenant, on veut pousser un autre Lutchmeenaraidoo au sein de la SBM. J’ai adressé une mise en garde à ce sujet », a-til lancé.

« Or la personne concernée affirme n’avoir jamais pris de prêts. S’il n’a pas obtenu de prêts, qui a signé son nom à Maurice ? Qui a signé à Maurice donc ? Est-ce que quelqu’un a faussé la signature du Kényan ? C’est cela qu’il faut savoir. On affirme que le gouvernement kényan a garanti le prêt… Comment cela peut se faire si c’est une personne qui l’a contracté, sans compter qu’elle affirme n’avoir pas pris le “loan” ? Il faut qu’il y ait une enquête approfondie. La SBM a perdu Rs 560 M sur le marché boursier mauricien. Sa valeur a baissé de 40%. Or, ce sont des “ti dimounn” qui ont acheté les actions à la bourse. Alor pou laiss zot kokin kass pa pou fer narien. Just pou bisin ena. Ziste Raj Dussoye ki pou paie. Est-ce qu’il n’y a pas un conseil d’administration à la banque où siège Prakash Maunthrooa ? Ki zot role ? Quel est le rôle du gouverneur de la Banque dans cette affaire ? Quel est le rôle de Dev Manraj ? La vérité doit être connue. Je ne suis pas là pour prendre une vengeance. Vous me demandez de rendre justice et la justice devra être rendue », a-t-il déclaré au sujet des facilités bancaires à ce groupe du Kenya.

L’achat des turbines à gaz par le CEB a également été dénoncé. « Ivan Collendavelloo force le peuple de Maurice à acheter trois turbines à gaz et une à vapeur au coût de Rs 8,6 milliards alors que pays n’a pas besoin de ces turbines », a encore dit le leader du Ptr. « À l’époque, j’avais demandé un rapport de la Banque mondiale sur les risques de “blackout”. Est-ce que vous croyez qu’une personne comme Ivan Collendavelloo, qui est un QC, ne comprend pas l’anglais ? Le rapport de la Banque mondiale affirme que le CEB a mal fait ses prévisions et qu’il n’y a aucune raison d’avoir un black-out », a-t-il lancé.

Heures de pointe

Poursuivant son argumentation, Navin Ramgoolam affirme que, selon le ministre Collendavelloo, les turbines actuelles « seront vendues parce qu’elles sont vieilles ». Or, selon lui, « ces turbines n’ont été utilisées que pendant des heures de pointes et sont encore en bonne condition ». Il poursuit : « Pourquoi a-ton mis une fausse charge sur Hassen Fakim ? C’est une personne droite et il a dit la vérité et il n’acceptera pas la turbine à gaz. Ou kone ki dan asete ena kasse mai dan vander osi ena kasse », a-t-il poursuivi. Navin Ramgoolam a également fait une sortie contre Mauritius Telecom qui, ditil, est en train de remplacer les câbles en cuivre par d’autres en fibres optiques. Il affirme ainsi que « 15 containers de fils en cuivre ont été vendus à un acheteur en Inde sans appel d’offres », avant de demander : « Allez voir combien cela a coûté ! »

Le leader travailliste a également dénoncé l’institution d’une Task Force sur le rapport de la commission Paul Lam Shang Leen. Il a rappelé que l’ICAC, dont le directeur est M. Beekhary, « n’a rien fait jusqu’ici concernant les rapports qui lui ont été soumis sur Mmes Sumputh et Choomka ». Pour lui, la Task Force « ne servira à rien ». Il a tiré à boulets rouges contre le Premier ministre, Pravind Jugnauth, sans non plus épargner Raffick Gulbul, Roubina Jaunbocus et Sanjeev Teeluckdharry. Pour le leader du Ptr, « l’argent de la drogue a été utilisé lors de la dernière campagne » électorale. Et de s’étonner que Veeren Peroumal, qui avait été condamné à 27 ans de prison et dont l’appel a été rejeté à deux reprises, « a vu sa sentence réduite » en 2016. « Comment un prisonnier condamné pour trafic de drogue a pu quitter la prison afin de se divertir et de revenir par la suite ? » s’est-il demandé. Autres questions qu’il se pose : « Comment un prisonnier qui avait menacé de faire des révélations sur le parrain de la drogue s’est retrouvé dans une cellule où la caméra ne fonctionne pas avant d’être retrouvé ensuite pendu à un robinet ? Comment le commissaire de police a pu signer le passeport d’un trafiquant de drogue qui a, par la suite, été arrêté à La Réunion pour trafic de drogue ? » Le tout avant d’affirmer que « la drogue disparaît en prison ».

Navin Ramgoolam a ensuite accusé le mari de Roubina Jadoo-Jaunbocus d’avoir « organisé la manifestation qui a eu lieu devant ma porte, à Port-Louis, le jour de mon arrestation » avant l’arrivée de la police. « Tou sa ki fer mwa dimal pou degringole », a-t-il répété. À noter qu’au début de son intervention, il avait demandé la foule de garder une minute de silence en hommage à Atal Bihari Vajpayee, qui était un proche de son père.

 

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