RISQUES D’ÉBOULEMENTS—MACONDÉ : extension de la route au niveau du viewpoint

Trouver une solution aux risques d’éboulements de la falaise sur la route de Macondé, après le détachement d’un rocher de plus de 30 tonnes le samedi 26 avril, constituent un véritable casse-tête pour le ministère des Infrastructures publiques. Après l’étude de plusieurs options par une équipe composée entre autres de consultants du ministère et d’experts du Japan International Cooperation Agency, l’option la plus probable reste l’élargissement du tronçon sur une certaine distance depuis le viewpoint en direction de Baie-du-Cap. Une décision en ce sens a été entérinée hier après-midi avec l’approbation du vice-Premier ministre Anil Bachoo. En attendant, la fermeture de cet axe névralgique sur la côte sud-ouest cause un véritable calvaire aux habitants de Baie-du-Cap et du Morne, ainsi qu’aux usagers de la route.
Les sources approchées au ministère des Infrastructures publiques, après la session de travail dans l’après-midi d’hier, affirment que le projet d’agrandissement de la route devrait démarrer très rapidement compte tenu de l’urgence de la situation avec des rochers instables se trouvant sur la falaise de Macondé. Le tronçon connaîtra ainsi une extension sur une certaine distance depuis le viewpoint de Macondé en direction Baie-du-Cap. L’objectif est d’éviter la zone dangereuse où les rochers sont susceptibles de tomber. Les procédures nécessaires devront être exécutées dans les meilleurs délais.
Hier matin, l’équipe constituée d’experts de la Japan International Cooperation Agency (JICA), d’ingénieurs et techniciens du ministère et de représentants du National Disaster Risk Management Committee étudiait toujours une autre option. Celle-ci, soit l’enlèvement des rochers fissurés de la falaise, avait été décidée jeudi après-midi suite à une visite des lieux par le VPM Anil Bachoo et Alan Ganoo, député de la circonscription Savanne/Rivière-Noire (N°14). Mais cette option a été abandonnée à la lumière d’une étude de faisabilité menée sur le terrain en présence des responsables de la Special Mobile Force et du Groupement d’Intervention de la Police mauricienne. La principale difficulté relevée est qu’en haut de la falaise de Macondé, la surface est trop inclinée pour de tels travaux.
Répercussion directe de ces risques d’éboulements, la circulation routière de la côte sud-ouest connaît de sérieuses perturbations. Depuis la fermeture du tronçon de Macondé pour des raisons de sécurité le 26 avril, le jour même où un rocher de plus de 30 tonnes s’est détaché, des dispositions spéciales ont été prises. D’abord, des policiers de l’Emergency Response Service et de la Divisional Support Unit assurent une présence régulière des deux côtés du tronçon, où des barrages ont été installés. De plus, des navettes passant par les lacets de Chamarel ont été mises à disposition des habitants de Baie-du-Cap et du Morne. Avec une utilisation plus fréquente des routes de Chamarel depuis le 26 avril, des travaux ont aussi été entrepris sur les bordures de route à certains points en vue de rendre ce tronçon moins dangereux.
Cependant, cette déviation temporaire par les lacets de Chamarel fait l’objet de critiques venant notamment des députés de la circonscription. « La route de Chamarel est très étroite et surtout très dangereuse, car des automobilistes peuvent foncer tout droit dans les ravins. L’option Chamarel ne peut être une solution à long terme. D’autre part, même si des travaux sont en cours pour réaménager les bordures de route, nous savons tous qu’en cas d’averses elles seront à nouveau dans un piteux état », déclare la députée Josique Radegonde au Mauricien. Compte tenu du long détour de Chamarel et de la desserte irrégulière des navettes, les habitants préfèrent descendre de l’autobus au niveau de La Prairie avant de traverser la route fermée à pied pour regagner Baie-du-Cap. « Li pa fasil pour mars tousala sirtou kan lapli tonbe. Me nou oblize akoz nou bizin ariv travay dan ler. Patron-la li pa kone tou sa bann problem-la, li dir ou ki ou bizin aranze ou pou ariv travay ler normal », déplorent des habitantes de cette région. De temps à autres, les habitants se font d’ailleurs véhiculer dans les voitures de police pour éviter de faire ce trajet à pied…

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