À RIVIÈRE DES ANGUILLES, MERCREDI : Le Pravind’s Club en démonstration

Véritable démonstration du Pravind’s Club, mercredi dernier à Rivière des Anguilles, pour une simple pose de première pierre du siège du conseil du village du même lieu. Organisé par le village, il y avait, comme il se doit, les responsables locaux de même que le ministre des Administrations régionales, Anwar Husnoo, mais aussi Pravind Jugnauth, leader du MSM, sur l’insistance du président du conseil de district de Savanne; le ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, certes, ancien député de la circonscription que ses mandants actuels au No 7 auraient d’ailleurs dû voir plus souvent; Ivan Collendavelloo, ministre des Services publics, et Menon Murday.
Si la présence des députés de la circonscription, Manish Gobin, Zooberr Joomaye, les deux plutôt en retrait, et Bashir Jahangeer n’a rien d’anormal, celle des ministres Lutchmeenaraidoo et Collendavelloo a quelque peu surpris d’autant que deux autres ministres en vue, proches de SAJ, Shawkatallly Soodhun et Roshi Bhadain, ont brillé par leur absence. On avait pu penser que le bon ami de Menon Murday, le ministre des Terres et du Logement, allait être de la partie, mais pas la moindre apparition de “lesklav du PM.”
Cette mobilisation coïncidait avec la nouvelle partiellement déformée selon laquelle le DPP avait décidé de ne pas loger de charges provisoires contre l’ancien ministre des Finances qui avait été largement répandue un peu plus tôt. L’heure était donc aux célébrations.
Mais outre la présence de ceux acquis à la cause de Jugnauth junior, les interventions ont le plus retenu l’attention. Vishnu Lutchmeenaraidoo n’a ainsi pas fait mystère de ses préférences en citant nommément ses soutiens. Il a évoqué la “vérité qui a triomphé” avant de remercier son épouse Suzanne et ses enfants mais aussi nommément Pravind et Kobita Jugnauth, les membres du MSM et la vaste majorité du Conseil des ministres, bref tous ceux qui l’ont soutenu.
Pas un mot, en revanche, sur le Premier ministre, Sir Anerood Jugnauth. Bien au contraire, il a même tenu à dire qu’il ne laissera personne, quelle que soit sa place dans la hiérarchie, jouer avec son intégrité. Nul besoin de décodeur pour comprendre qui il visait après les propos tenus sur lui au Château de Labourdonnais, le 30 mars, et le démenti d’une partie de son affidavit. Interrogé plus tôt, ce même mercredi 20 avril, sur une déclaration faite la veille par Vishnu Lutchmeenaraidoo à l’effet qu’il est “l’homme le plus droit et le plus transparent de ce gouvernement”, le PM a préféré faire dans l’ironie en disant que “si li li panse koumsa, mo dir li bonne chance.”
C’est aussi fort de la plate-forme qui lui était offerte, ce mercredi, que le ministre des Services publics et leader du Muvman Liberater en a profité pour adresser une mise en garde en direction de ceux qu’il considère comme ses détracteurs. Ivan Collendavelloo, qui a omis de saluer le député du MSM, Bashir Jahangeer, mais qui s’est montré très chaleureux vis-à-vis de ses autres “camarades” dont le député du MMM, le Dr Zooberr Joomaye, s’est réjoui qu’il n’y ait pas eu de charges provisoires logées contre Vishnu Lutchmeenaraidoo dont il a dit connaître “l’honnêteté.”
Vishnu ine passe    par là, mo osi pe passe par là
Il a vite renchéri pour dire qu’il y a “deux trois latet felé, malprop ek mentere, pa neseserman dan lopozisyon, ki la zis pou sali ou repitasyon, Vishnu ine passe par là, mo soi pe passe par là. Me mo pa Vishnu, mo pou tir manzé koto bizin. Mo pou demont ban latet félé.” S’il a été moins explicite lors de sa sortie au No 13 où était présent Bashir Jahangeer, Ivan Collendaveloo l’a clairement désigné le lendemain lors d’une réunion du ML à Rivière du Rempart lorsqu’il a déclaré “ki enn dépité dan lesid ki pe rod fer linteresan, ki pe rod zet labu lor mwa. Mo pou okip li. Pa en ti kuyon dan politik pa kone ki manyer li ine gagn ticket ki pu dres kont ar mwa avek mo 35 banané dan politik.”
L’histoire risque, ici, de se compliquer dans la mesure où Bashir Jahangeer est un membre en vue du Pravind’s Club, le leader du MSM étant celui-là même, si le leader du ML ne le sait pas, qui a décidé de lui accorder une investiture aux dernières élections générales. N’a-t-il pas posé, la semaine dernière, une question à Roshi Bhadain sur les travaux d’aménagement de son bureau à l’Ex-Gooljaury Building devenu la Sicom Tower, la semaine dernière, et étant un de ceux qui étaient aussi en première ligne pour critiquer certaines dispositions du GGIR du ministre de la Bonne Gouvernance.
Pour revenir au “camp” de Pravind Jugnauth, expression qu’il n’aime pas, présence aussi du candidat battu du No 13, Menon Murday, celui que Sir Anerood Jugnauth avait des-cendu en flammes, le qualifiant d’”attendant” pour expliquer qu’il n’avait pas les qualités pour être fait vice-président de la République. Une posture contredite publiquement par le leader du MSM qui a défendu Menon Murday tout en disant que le chef du gouvernement a dû être mal renseigné sur celui dont il a dit avoir été son choix personnel pour une investiture au dernier scrutin.
Bref, le fils avait exprimé sa solidarité envers celui qui avait été vertement critiqué par le père. Un peu comme pour Raj Dayal démissionné par SAJ mais obtenant quand même l’appui du gérant du Sun Trust et, comme pour Vishnu Lutchmeenaraidoo sur qui le PM avait publiquement dit “ne plus pouvoir compter” mais sur qui Pravind Jugnauth compte toujours. Ce qui s’est passé cette semaine vient confirmer, en dépit de ce que dit le leader du MSM, ce que nous écrivions la semaine dernière à l’effet qu’il a des camps distincts qui s’affrontent au sein du gouvernement, le fan Club de SAJ et celui de son fils.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -