Rodrigues – Chasse au meurtrier de Chancella Perrine : Psychose dans l’île

Recherché depuis le 20 août dernier, après l’agression mortelle de Chancella Perrine à Rodrigues, son époux et présumé meurtrier Maurice Collet court toujours, malgré une forte mobilisation policière. Pour aider à mettre fin à cette psychose qui règne à Rodrigues, une équipe de la Central Criminal Investigation Division (CCID), sous la supervision du Deputy Commissioner of Police, a quitté Maurice pour aller épauler les enquêteurs de la CID de Rodrigues dirigée par l’ASP Sethul.

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Selon nos informations, le fugitif en cavale a été le talk of the  town, hier matin à Port-Mathurin, où les habitants de différents villages convergent vers le bazar pour acheter ou exposer leurs produits.

Contacté au téléphone hier après midi par Week-End, B.C, un proche de la victime Chancella Perrine et du fugitif Jean-Maurice Collet, lance un appel au fugitif pour qu’il se rende de son propre gré à la police. “Li fini commett liréparable. Commié tant li pou continué faire le tour Rodrigues?”, se demande-t-il. Notre interlocuteur demande à la police de “pas rentre dans lakaz dimoun brit avec dibois planche, azir avek brutalité ek trappe ban inosan. Ban Rodriguais senti zot humilié. Sinon, zot pas pou ni coopérer ni donn information. La police bizin revoir zot lapros. Zot bizin moins arrogant”, conseille-t-il.

Pour rappel, quatre personnes – deux hommes et deux femmes – soupçonnées de complicité avec le fugitif Jean-Maurice Collet ont été arrêtées par la police. Ils ont comparu devant le tribunal de Port-Mathurin sous une accusation provisoire de complot. Les quatre suspects ont été reconduits en cellule policière. Leur prochaine comparution a été fixée au 26 décembre prochain.

Restaurant Manz Lakaz

Jean-Claude Perrine, le père de la victime, travaille comme jardinier chez Nicolas Von-Mally, le Minority Leader de l’Assemblée Régionale à Rodrigues. “Ce père de famille de six enfants vit dans la peur. Li  pas dormi à soir parce ki à n’importe ki moment, li dire ki le suspect capa vine touye nou a soir. Li souhaité la polis arrête li au plis vite”, a-t-il confié à Von-Mally.

Selon les enquêteurs, il aurait cambriolé le restaurant Manz Lakaz à Port-Mathurin. Ses frasques ont été filmées par les caméras du commerce. Le sentiment de frayeur s’est accentué dans l’île depuis cet épisode, les Rodriguais craignant que le suspect ne soit armé.

Malgré le déplacement d’une équipe du CCID, dirigée par le DCP Devanand Reekoye à Rodrigues et les différentes opérations de recherche en cours, rien n’arrête Jean Maurice Collet, impliqué dans un vol dimanche soir au restaurant Manz Lakaz. Sunita Albert, la gérante du commerce, était surprise en visionnant les images des caméras de surveillance lundi matin. Elle a noté que le visage du voleur ressemblait étrangement à celui de Jean Maurice Collet. Le malfrat portait un sweat-shirt, avec le capuchon sur la tête, une casquette et un short. Il portait également un bandage à la main droite, confirmant qu’il était blessé.

La gérante a aussi constaté, grâce aux images enregistrées cette fois par la caméra d’un voisin, que l’individu a, vers 21h40 dimanche, pris les escaliers afin d’avoir accès au toit, pour ensuite emprunter un couloir menant au restaurant. En apercevant la caméra, Maurice Collet a tourné le dos pour ne pas être filmé. Il a ensuite tenté de dévier trois caméras de surveillance dans l’espoir de ne pas être aperçu.

Selon la police, il a fait un premier repérage avant de passer à l’acte vers 01h10 lundi matin, et ce, en forçant la porte qui donne à la cuisine du restaurant. Un appareil infrarouge a enregistré tous ses faits. Dans le noir, il s’est rapidement dirigé vers un réfrigérateur pour voler des plats, tels du poisson frit, des ourites et autres fruits de mer. Il a même grignoté sur place pendant quelques minutes.

Jean Maurice Collet s’est ensuite rendu dans la pièce principale, où il a ouvert un buffet pour s’emparer de deux couteaux valant Rs 1,500. Dans un autre placard, il a volé un trousseau de premiers soins, un appareil audio et un chargeur, tandis que, dans un tiroir, il est tombé sur des pièces de monnaie et des billets qu’il a mis dans sa poche. Le suspect a fouillé les autres meubles de la pièce, s’emparant des boîtes de conserve, des sachets de lait et d’  autres aliments.

De plus, les images ont montré qu’à un certain moment, il est tombé sur un sachet de soya, qu’il a ouvert et jeté à terre après en avoir mangé. Au fur et à mesure qu’il continuait ses recherches, il allumait un appareil Airbox pour avoir un peu de lumière. Après une trentaine de minutes, grâce à celle-ci, il a aperçu la caméra infrarouge et l’a immédiatement débranchée. La gérante avance: “Tou lé lundi, nou ariv 8h apre enn wikenn repo. Kan nou’nn ouver laport, nou finn trouv enn dezord indeskriptib! À Premier vi, nou finn panse ki sete enn sat ki finn fer sa.” 

Sa bann problem-là pou gat repitation Rodrig 

Sunita Albert a vite compris qu’il s’agissait d’un cambriolage en découvrant les placards ouverts, des pièces de monnaie par terre, les réfrigérateurs et congélateurs ouverts et une porte endommagée avec une vitre brisée. Elle avance que son voisin lui a confié avoir entendu du bruit le soir, mais qu’il s’est rendormi par la suite. Sunita Albert se dit “choquée” par ce vol et a alerté la police lundi matin. Elle explique que “kamera avwazinan osi finn filme li e li fer tou sa vol-là bien alez.” Elle ajoute: “Li finn gagn letan manze e li pa ti prese. Mo estime ki mo finn perdi anviron Rs 15,000 pou seki finn kokin.”

La gérante du commerce souhaite que la police effectue des patrouilles régulières chaque soir. Et d’ajouter: “Nou pe dekouraze avek sa bann problem ki pe arive là. Nou pe rekile. Sa bann problem-là pou gat repitation Rodrig. Nou bizin soutenir lafors polisier e denons bann zafer koumsa sa. Bizin ena plis prezans polisier dan bann rezion a risk. Sa sekirite ek larmoni ki ena dan Rodrig-là pe menase, sirtou enn fizitif ki pe apre enn mwa pa pe gagn li e li finn fer enn krim. Mo konvinki ki sa voler-là se sa fizitif Jean-Maurice Collet-là, sa. Li mem zafer ki sa foto ki pe sirkile partou.” 

Durant la semaine, des opérations ont été menées par les unités policières dans différents endroits de l’île. Munis d’armes et accompagnés de chiens renifleurs, des policiers tentent de mettre la main sur celui qui leur échappe. Au vu du vol commis dans ce restaurant, la police estime que le fugitif ne bénéficie plus d’aucune aide, contrairement au mois dernier, où quatre suspects ont été arrêtés pour l’avoir hébergé. La traque se poursuit pour mettre la main sur Jean-Maurice Collet.

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