RODRIGUES – MEURTRE DE CHANSELLA PERRINE : Le présumé meurtrier signalé lors du cambriolage d’un restaurant

  • Des images de la caméra de surveillance de Manz Lakaz à Port-Mathurin enregistrées dimanche soir épluchées par la police

Un mois après l’agression mortelle de Chansella Perrine à Rodrigues, commis le 20 août, son époux et présumé meurtrier, Maurice Collet, court toujours malgré une forte mobilisation policière. Selon les enquêteurs, il aurait cambriolé le restaurant Manz Lakaz, à Port-Mathurin. Sa frasque a été filmée par les caméras du commerce. Le sentiment de frayeur s’est accentué dans l’île depuis cet épisode, avec les Rodriguais craignant que le suspect ne soit armé.

- Publicité -

Malgré le déplacement d’une équipe du CCID, dirigée par le Deputy Commissioner of Police, Devanand Reekoye à Rodrigues et les différentes opérations de recherche en cours, rien n’arrête Jean Maurice Collet, impliqué dans un vol dimanche soir au restaurant Manz Lakaz. Sunita Albert, la gérante du commerce, était surprise en visionnant les images des caméras de surveillance lundi matin. Elle a noté que le visage du voleur ressemblait étrangement à celui de Jean Maurice Collet. Le suspect portait un “sweat-shirt”, avec le capuchon sur la tête, une casquette et un short. Il portait également un bandage à la main droite, confirmant qu’il était blessé.

La gérante a aussi constaté, grâce aux images enregistrées cette fois par la caméra d’un voisin, que l’individu a pris vers 21h40 dimanche des escaliers afin d’avoir accès au toit pour ensuite emprunter un couloir menant au restaurant. En apercevant la caméra, Maurice Collet a tourné le dos pour ne pas être filmé. Il a ensuite tenté de dévier trois caméras de surveillance dans l’espoir de ne pas être aperçu.

Selon la police, il a fait un premier repérage avant de passer à l’acte vers 1h10 lundi matin, et ce en forçant la porte qui donne à la cuisine du restaurant. Un appareil infrarouge a enregistré tous ses faits. Dans le noir, il s’est rapidement dirigé vers un réfrigérateur pour voler des plats, tels du poisson frit et autres fruits de mer. Il a même grignoté sur place pendant quelques minutes.

Jean Maurice Collet s’est ensuite rendu dans la pièce principale, où il a ouvert un buffet pour s’emparer de deux couteaux valant Rs 1 500. Dans un autre placard, il a volé un trousseau de premiers soins, un appareil audio et un chargeur, tandis que, dans un tiroir, il est tombé sur des pièces de monnaie et des billets qu’il a mis dans sa poche. Le suspect a fouillé les autres meubles de la pièce, s’emparant des boîtes de conserve, des sachets de lait et autres aliments.

De plus, les images ont montré qu’à un certain moment, il est tombé sur un sachet de soya, qu’il a ouvert et jeté à terre après en avoir mangé. Au fur et à mesure qu’il continuait ses recherches, il allumait un appareil Airbox pour avoir un peu de lumière. Après une trentaine de minutes, grâce à celle-ci, il a aperçu la caméra infrarouge et l’a immédiatement débranchée. La gérante avance : « Tou le lundi, nou ariv 8h apre enn wikenn repo. Kan nou’nn ouver laport, nou finn trouv enn dezord indeskriptib e, a premie vi, nou finn panse ki sete enn sat ki finn fer sa. »

Sunita Albert a vite compris qu’il s’agissait d’un cambriolage en découvrant les placards ouverts, des pièces de monnaie par terre, les réfrigérateurs et congélateurs ouverts et une porte endommagée avec une vitre brisée. Elle avance que son voisin lui a confié avoir entendu du bruit le soir, mais qu’il s’est rendormi par la suite. Sunita Albert se dit « choquée » par ce vol et a été alertée la police lundi matin. Elle explique que « kamera avwazinan osi finn filme li e li fer tou sa vol-la bien alez ». Elle ajoute : « Li finn gagn letan manze e li pa ti prese. Mo estime ki mo finn perdi anviron Rs 15 000 pou seki finn kokin. »
La gérante du commerce souhaite que la police effectue des patrouilles régulières chaque soir. Et d’ajouter : « Nou pe dekouraze avek sa bann problem ki pe arive la. Nou pe rekile. Sa bann problem-la pou gat repitation Rodrig. Nou bizin soutenir lafors polisier e denons bann zafer koumsa sa. Bizin ena plis prezans polisier dan bann rezion a risk. Sa sekirite ek larmoni ki ena dan Rodrig-la pe menase, sirtou enn fizitif ki pe apre enn mwa pa pe gagn li e li finn fer enn krim. Mo konvinki ki sa voler-la se sa fizitif Jean Maurice Collet-la sa. Li mem zafer ki sa foto ki pe sirkile partou. »

Durant la semaine, des opérations ont été menées par les unités policières dans différents endroits de l’île. Munis d’armes et accompagnés de chiens renifleurs, des policiers tentent de mettre la main sur Jean Maurice Collet qui leur échappe. Au vu du vol commis dans ce restaurant, la police estime que le fugitif ne bénéficie plus d’aucune aide, contrairement au mois dernier, où quatre suspects ont été arrêtés pour l’avoir hébergé. La traque se poursuit pour mettre la main sur Maurice Collet.

Par ailleurs, des familles rodriguaises ont porté plainte officiellement pour des actes de brutalité policière lors de ces descentes des lieux en vue de retrouver les traces du meurtrier présumé. Ces allégations de brutalité policière sont intervenues en début de semaine à Mont-Lubin et à Grand-Baie aussi bien qu’à Rivière-Cocos où un habitant a été interrogé puis relâché faute de preuves.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -