RODRIGUES | Politique – Franceau Grandcourt pressenti comme le nouveau Minority Leader

Les cinq dissidents du Mouvement Rodriguais, qui siègent en indépendants depuis mardi à l’Assemblée régionale de Rodrigues, passent à l’offensive. Franceau Aubrey Grandcourt, Nicolas Volbert, Rosaire Perrine, Marie Thérèse Agathe et Zepth Felicité ont enclenché les procédures de destitution de Nicolas Von Mally du poste de Minority Leader. Franceau Grandcourt est pressenti pour succéder à celui-ci.

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Les anciens membres du MR à l’Assemblée régionale ont transmis deux correspondances à la Chairperson de celle-ci, lui demandant de faire une requête auprès de la présidence de la République afin que Nicolas Von Mally soit relevé formellement de ses fonctions de Minority Leader. Intervenant lors d’un point de presse à Port-Mathurin mardi après-midi, Franceau Grandcourt, le porte-parole du groupe de parlementaires, a souligné que la décision de se dissocier du leader et de faire bande à part n’a pas été facile car le cordon ombilical reste attaché au parti. « C’était une décision douloureuse. Nous avons envoyé une lettre hier à la Chairperson pour lui demander que nous changions de place à l’Assemblée et par ce geste nous avons voulu nous dissocier du leader. Nous tenons à faire ressortir toutefois que nous ne nous dissocions pas de nos mandants qui nous ont fait confiance. Cette décision a été prise après mûre réflexion et cela n’est pas de gaieté de cœur car nous avons cheminé ensemble au sein du parti pendant plus de 25 ans. Nous avons parlé à nos mandants et nous les avons écoutés », a-t-il dit.

Franceau Grandcourt est revenu sur les différentes étapes menant aux événements de ce début de semaine. « Nou finn touletan koz avek lider ek dir li seki dimounn pe atann, me malerezman li zame ekout nou. Avec pour résultat la défaite cuisante du parti lors de ces élections. D’ailleurs, il n’écoute personne. Il n’y a rien de personnel contre Nicolas Von Mally. Mais en politique si vous n’écoutez pas l’électorat, vous n’aboutirez à rien et c’est exactement ce qui s’est passé », a expliqué Franceau Grandcourt. Il a fait comprendre que Nicolas Von Mally a fait la sourde oreille à une demande de « congé politique » après les élections législatives du 7 novembre de l’année dernière.

Répondant aux questions des journalistes sur comment on peut siéger en indépendant tout en n’ayant pas démissionné du parti, Franceau Grandcourt a précisé que ce groupe « n’a pas démissionné du MR et que toutes les options restent ouvertes ». Il a ajouté que si jamais la présidence de la République désigne un autre Minority Leader, ce sera au nom d’un groupe de parlementaires élus au sein de la minorité. « Il faut une nouvelle manière de faire de la politique à Rodrigues », a-t-il soutenu.

Rosaire Perrine a fait comprendre que si Nicolas Von Mally s’en tient à sa position, ils n’auront pas d’autre choix que « de le faire partir ». Il a précisé que les relations avec le leader restent cordiales mais sans plus. « Nou pa finn gagn lager ek person. C’est purement politique », a-t-il dit. Et Nicolas Volbert de renchérir qu’à aucun moment il n’a été question de « met lider deor dan parti ».


Von Mally :  « Qu’ils soumettent leur démission de l’ARR »

Sollicité à son domicile pour une déclaration, Nicolas Von Mally a déclaré : « Depuis que je me suis lancé en politique, je n’ai jamais exclu personne du parti. J’ai toujours maintenu le cap en travaillant dans la droiture envers et contre tout et malgré la tempête. J’ai toujours prôné l’ouverture quand il y a de bonnes idées qui sont émises. Mais je ne suis pas d’accord avec les mauvaises idées et les magouilles et quand je refuse on me traite d’orgueilleux. J’ai toujours travaillé d’après ma conscience. Franceau est avec moi depuis 20 ans. Il ne peut pas dire que c’est seulement aujourd’hui que je ne les écoute pas. Certains cherchent certainement à partir pour des raisons personnelles. Depi parti existe, zame mo finn met kiken deor, me mo pa dakor avek magouy. »

Poursuivant, le leader du Mouvement Rodriguais trouve que les dissidents auraient dû soumettre leur démission en tant que membre de l’Assemblée régionale de Rodrigues. « Je leur souhaite à tous bonne chance. Mais ils auraient dû démissionner de l’Assemblée régionale car ils ont été élus sous la bannière du MR. L’électorat du parti n’apprécie pas cette manière de faire. Ces cinq membres sont illégitimes. Je respecte leur choix. Me zot pa kapav indepandan ek MR an mem tan. Ils rejettent la défaite du MR sur moi. D’accord, j’assume, mais eux, ils ont fait quoi pour gagner les élections ? Je ne suis le bouc-émissaire de personne. Le MR reste solide avec la même philosophie et je n’ai jamais changé ma vision de voir les choses », devait-il conclure en annonçant des développements dans les jours à venir.

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