Roshi Bhadain et le test électoral du Métro Express

Le projet Métro Express sur le corridor entre Curepipe et Port-Louis, avec l’ouverture des cotations mardi, pourrait avoir des conséquences sur le plan électoral. Le leader du Reform Party, Roshi Bhadain, brandit la menace de sa démission de l’Assemblée nationale au cas où le gouvernement persiste avec la mise à exécution de ce système de mass transit transport. Dans la conjoncture, la question qui demeure sans réponse: l’ancien ministre des Services financiers tentera-t-il le coup du 23 janvier dernier avec la prochaine présentation du budget par le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth?
À l’Hôtel du gouvernement, l’on n’écarte pas le scénario d’une démission du député Roshi Bhadain le 8 juin, dans une tentative de reléguer au second plan le Budget Speech à mi-mandat du gouvernement MSM-Muvman Liberater. L’entourage du Premier ministre, qui rentrera de mission officielle d’Inde en début de semaine, étudie les différentes options en vue de contrer les retombées de cette éventuelle démission et le coup d’envoi de la campagne pour une élection partielle à Belle-Rose/Quatre-Bornes (N°18).
De son côté, Roshi Bhadain ne compte nullement dévoiler sa stratégie dans l’immédiat. « Cette question de démission de l’Assemblée nationale ne relève nullement d’un gimmick politique. Mon opposition au projet de Métro Express remonte à l’époque où j’étais membre du gouvernement. Alors, je m’étais inscrit en faux à la décision du gouvernement en faveur du tracé le long de la route principale, plus particulièrement à la route St-Jean, avec l’élimination de deux voies jusqu’à la hauteur de la jonction avec l’avenue Victoria », souligne-t-il. Il avance que cette option comporte de graves risques à la sécurité des usagers de la route, sans compter le potentiel embouteillage du trafic routier.
« Aux États-Unis, à Houston, nous savons le coût humain du tracé du métro le long de la route. En Australie, c’est la même chose avec des dépenses additionnelles majeures en vue de rajuster le tir. En tant que ministre, j’avais attiré l’attention à ce sujet. Maintenant, la balle est dans le camp du gouvernement », poursuit Roshi Bhadain sans apporter de précision à son calendrier. « Nou atann nou guete ki zot fer. Mo repet li. Se pa zordi zour ki mo pe dir sa la lor Métro Express », ajoute-t-il, laissant entendre qu’il compte rendre son vote à l’électorat de Belle-Rose/Quatre-Bornes au cas où le gouvernement maintient le projet de Métro Express dans sa forme actuelle.
« En soumettant ma démission de l’Assemblée nationale, les électeurs du N°18 auront la possibilité de se prononcer sur le projet de Métro Express qui défigurera le centre-ville de Quatre-Bornes. Déjà, nous sommes témoins de l’incompétence flagrante du gouvernement, avec des dépenses par dizaine de millions pour une cérémonie de pose de première pierre, alors que l’EIA Licence n’a pas encore été sollicitée. Les Singapouriens, qui ont déjà bénéficié de contrats pour une valeur de Rs 650 millions, se sont vu confier cette tâche après des protestations de l’opposition. Avec cette élection partielle probable au N°18, les électeurs de Belle-Rose/Quatre-Bornes auront également l’occasion de sanctionner le deal papa-piti du 23 janvier dernier », s’appesantit le leader du Reform Party.
Le principal intérêt de l’ouverture des cotations de mardi se situe au niveau du coût de construction. Les offres des deux firmes indiennes en lice pour ce projet d’infrastructure majeure, Larsen & Toubro et AFCONS Infrastructure, devront déterminer si le budget de Rs 17,7 milliards annoncé par le gouvernement sera respecté ou si les estimations de l’Association des Consommateurs de l’Ile Maurice (ACIM), dans une fourchette de Rs 50 à Rs 55 milliards,  qui prévaudront. Avec le tender exercise de mardi, l’hôtel du gouvernement prévoit que le chantier du Métro Express devra être opérationnel dans un délai de deux mois, soit à partit d’août.
Affaire à suivre…

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