Royal Pottery : pour l’amour de la poterie

Une passion pour la poterie les a unis. Cette même passion les a encouragés à ouvrir leur propre entreprise. Aujourd’hui, Royal Pottery s’est fait un nom dans le monde de l’entreprenariat. D’une entreprise familiale, elle se distingue aujourd’hui parmi les entreprises les plus réussies à Maurice.

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Tout a commencé en 1990. Nandan et Sabrina travaillaient dans une usine de poterie appartenant à la compagnie Rogers. C’est d’ailleurs là que les deux se sont rencontrés et sont tombés amoureux de l’un et l’autre. Ils ont continué à travailler dans cette usine même après leur union.

Nandan, le co-directeur de Royal
Pottery, confectionnant un pot
sur le tour de potier

Toutefois, en 2004, la direction leur annonce la fermeture de l’usine. Le couple Nobin, contrairement à leurs collègues qui sont aller chercher de l’emploi ailleurs, décide de se lancer à leur propre compte. « Nous estimions à l’époque que nous avons eu suffisamment d’expérience dans le domaine pour lancer notre propre entreprise. De plus, nous étions tellement passionnés pour la poterie qu’il était difficile d’imaginer un autre métier. Ainsi, nous avons fait l’acquisition de certains appareils mis en vente par l’usine. De plus, mon époux travaillait dans la confection des moules. Donc, ce n’était pas la mer à boire pour lui », confie Sabrina.

Le couple transforme ainsi le rez-de-chaussée de leur maison, à l’Agrément, Saint-Pierre, en atelier de travail. « Nous avons lancé une petite entreprise et nous ne travaillons qu’à deux. Nous importons nos produits de matière première, c’est-à-dire l’argile en pâte et en poudre. Au départ, nous ne fabriquions que des couronnes de fleurs, utilisées pour des cérémonies mortuaires. Par la suite, nous avons diversifié nos activités pour proposer une gamme d’objets en terre cuite », relate Sabrina.

Sabrina Nobin, co-directrice
de Royal Pottery, s’adonnant
au modelage

Devenir de vrais leaders
Par la suite, le couple s’est inscrit à diverses formations dispensées par la SMEDA afin de perfectionner ses produits. « Nous étions des simples employés autrefois. Et depuis 2004, nous sommes devenus propriétaires d’entreprise. Donc, il fallait apprendre comment diriger une compagnie, comment gérer la comptabilité, comment promouvoir nos produits, entre autres. Et c’est grâce à ces formations que nous sommes parvenus à devenir directeurs d’entreprise », souligne Nandan.

Pendant cinq années, le couple a travaillé seul. Parallèlement, les commandes ont commencé à augmenter. Nandan et Sabrina recevaient des commandes des hôtels, des spas, ainsi que des magasins. Ils réalisent l’urgence de renforcer leur main-d’œuvre. Ainsi, le couple a employé trois personnes pour les aider. De plus, il décide d’agrandir leur entreprise et lui donne un nom. En 2013, Royal Pottery voit le jour. Après consultation avec un religieux, Nandan baptise son entreprise Royal Pottery.

Parallèlement, le rez-de-chaussée est devenu trop petit pour aménager l’atelier. « Nous avons dû agrandir notre maison et finalement, nous avons converti le deuxième étage en atelier. C’est là que tous les travaux se font », explique Sabrina.

Après plusieurs années de dur labeur, Royal Pottery figure parmi l’une des petites entreprises réussies à Maurice. Ce succès, ils le doivent à leur passion, patience et persévérance. « L’univers de la poterie n’est pas un métier facile. Il vous faut beaucoup de patience. De plus, il y a un temps où le métier de la poterie était réservée à des étrangers établis à Maurice ou à la retraite et des familles connues, car cela demandait beaucoup d’investissement. Les Mauriciens, surtout ceux de la classe moyenne ou pauvre, ne pouvaient se permettre d’acheter les matières premières, les moules et les machines. Nous sommes fiers d’avoir brisé cette coutume. Nous avons dû faire beaucoup de sacrifice et investi beaucoup, mais nous ne le regrettons pas », affirme Nandan.

Au fil des années, Royal Pottery évolue et devient une moyenne entreprise. Le couple Nobin a proposé davantage d’idées innovantes et une gamme de produits en argile. Outre la fameuse et traditionnelle couronne de fleurs mortuaire, Nandan et Sabrina proposent des objets décoratifs, des statuettes, des boîtes à bijoux, des cendriers, des bougeoirs, des lampes à table, des brûleurs parfumés, de la vaissellerie, des pots de fleurs, entre autres. Selon Sabrina, toutes ces idées sont venues de sa clientèle. « Quand nous nous sommes lancés dans cette aventure, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. Nous avons accueilli beaucoup de gens qui étaient impressionnés par nos produits, et voulaient qu’on leur confectionne des objets. Mais, tout ce que nous fabriquons, nous le faisons à partir du choix et de l’exigence du client. C’est ainsi que nous avons pu créer une panoplie de produits en argile », fait part Sabrina.

Et d’ajouter que tout objet peut être personnalisé chez Royal Pottery. Par ailleurs, Nandan et Sabrina ont diversifié leurs services en proposant de réparer les objets en argile abîmés. « Nous avons plusieurs clients qui sont attachés à un objet mais qui a été abîmé. Cela concerne particulièrement des statuettes, des objets décoratifs ou de grands pots que les clients ont payé très cher », indique Nandan.

Zoom sur la production
Ce dernier ajoute que la poterie est un métier très exigeant. Une opinion que partage son épouse, Sabrina. « Quand vous êtes dans la poterie, vous n’avez pas d’horaires de travail fixes. Parfois, nous nous voyons travailler même pendant la nuit pour accomplir une commande. De plus, une fois une commande passée, la production durera plus ou moins deux semaines, dépendant de la quantité des commandes et de la dimension du produit », dit-elle.

En effet, Nandan explique qu’une fois confectionné, l’objet doit être mis au four pour être cuit à une température allant jusqu’à 1 000 degrés Celsius. Ensuite, le four est laissé posé au moins un jour, en attendant qu’il se refroidisse. L’objet est retiré, et place à la peinture. Ensuite, il est à nouveau mis au four pour une deuxième cuisson. Nandan explique que deux cuissons sont importantes pour durcir l’objet. Enfin, il est prêt.

En revanche, d’autres objets peuvent être confectionnés sur un tour de potier, notamment les vases à fleur, des petits bols, des pots, entre autres. Certains objets sont fabriqués à la main, c’est-à-dire le modelage. « Ce sont principalement les objets qui demandent beaucoup de précisions qui sont faits à la main, comme les couronnes de fleurs, entre autres », indique Sabrina. Enfin, certains objets obtiennent leur forme dans une moule et sont mis à sécher. Puis, ils sont placés au four.

Nandan et Sabrina disent ne pas regretter le métier qu’ils ont choisi. Comme projets d’avenir, ils aspirent à agrandir leur entreprise pour qu’elle soit connue dans la région africaine.

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