RYE JOORAWON : Evergeen relance le leader

Et si c’était enfin son année ? De mémoire de turfiste, Rye Joorawon connaît sans doute la période la plus faste de sa carrière, pour preuve ses deux derniers succès classiques (Coupe D’Or 2015 et Duchesse 2016) remportés haut la main et la pole position qu’il occupe depuis un moment déjà dans le championnat des jockeys. De retour de suspension, le recordman de victoires au Champ de Mars a fait à nouveau parler la poudre en se distinguant sur Evergreen, un pick-up ride tombé à point nommé pour l’aider à conserver son leadership (13 victoires), et ce, malgré le nouveau triplé de Donovan Mansour, qui comptabilise à présent 12 réalisations.
L’actuel leader au classement des jockeys s’attendait sans doute à passer un après-midi tranquille samedi dernier, car un rapide coup d’oeil sur sa carte ne laissait planer aucun doute quant aux possibilités qu’il avait de retrouver le box des vainqueurs. On dit souvent que le malheur des uns fait le bonheur des autres et les circonstances dans lesquelles Rye Joorawon s’est vu confier la monte d’Evergreen – blessure de Emamdee – tendent certainement à le prouver. Cette chance, le cavalier mauricien l’a saisie à deux mains pour gratifier les turfistes d’une nouvelle arrivée de haute facture.
« Ce n’est jamais facile de gagner sur un pick-up ride mais il faut bien avouer que la tâche est moins compliquée quand vous êtes en selle sur un favori, voire un second favori. C’était la première fois que je pilotais Evergreen. Quand j’ai passé en revue la carte, je me suis aperçu qu’il y avait plusieurs frontrunners engagés dans la course, et l’entraîneur et moi-même sommes tombés d’accord pour le garder en troisième-quatrième position. Après coup, je réalise que j’ai eu de la chance qu’il y ait eu du pas dans la course car Evergreen a tendance à beaucoup tiré quand il ne peut pas dicter son propre rythme », nous a-t-il expliqué à sa sortie de la jockey’s room samedi dernier.
Van Der Scaler, l’autre coursier de l’entraînement Gujadhur qu’il pilotait, n’a malheureusement pas connu le même succès. « J’ai été un peu déçu de la façon dont Van Der Scaler a couru. Comme tout le monde le sait, c’est un cheval qui n’est pas très facile à monter de par sa nature imprévisible. Il n’a pas pris un bon départ et cela ne pouvait qu’être compliqué pour lui par la suite ». Hormis ces deux pick-up rides, Rye Joorawon était également en selle sur trois coursiers de Ricky Maingard, en l’occurrence Rebel’s Game, Fleetfox et Captain’s Cronicle. Des trois, c’est sans doute le premier nommé qui paraissait le plus en mesure de s’imposer mais c’est une modeste quatrième place qu’il a prise à l’arrivée.
Menuiserie, soudure et mécanique
« Je n’ai rien à reprocher à Rebel’s Game car il a fait tout ce que j’attendais de lui. Il faut juste accepter que ses adversaires du jour étaient bien plus fort que lui. Face à un champ moins relevé, il devrait avoir son mot à dire, même sur 1850m », nous a-t-il déclaré. Captain’s Cronicle, qui s’aventurait pour la deuxième fois consécutive sur 1500m, s’est complètement effacé après un parcours éprouvant en tête. « Captain’s Cronicle s’est montré beaucoup trop ardent et il a d’ailleurs fini à la traîne. Je pense qu’il faudrait qu’on réduise la distance à sa prochaine participation. Pour être tout à fait franc, je ne pensais pas que League Of Legends allait autant insisté pour le commandement et c’est à ce moment-là que mon cheval a commencé à tiré. Je ne suis pas certain que cet incident soit à l’origine de la défaite de Captain’s Cronicle mais cela a certainement influencé le déroulement de la course ». Fleetfox, la nouvelle unité de Ricky Maingard, est, lui, à revoir après un baptême du feu en deçà des espérances.
Même si l’étau se resserre sur le leader avec une seule longueur d’avance sur son poursuivant immédiat, Rye Joorawon maintient le cap. Les semaines à venir s’annoncent donc palpitantes avec la montée en puissance de Donavan Mansour et Derreck David, la cravache d’or 2015, en embuscade avec 9 unités au compteur, mais le Mauricien devrait avoir son mot à dire cette année, surtout s’il bénéficie de montes intéressantes des différents entraîneurs comme cela a été le cas jusqu’ici. Mais comment s’occupe-t-on les samedis quand on purge deux semaines de suspension ? « J’ai fait un peu de menuiserie, de soudure, de mécanique, bref un peu de tout », nous a déclaré le principal intéressé avec toute l’espièglerie qu’on lui connaît.

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