SÉCURITÉ ALIMENTAIRE: 70 autres familles intègrent le Household Gardening Project

Quelque soixante-dix autres familles de la région nord ont intégré depuis lundi le programme de sensibilisation à la sécurité alimentaire que contribue à vulgariser le Mouvement pour l’autosuffisance alimentaire en collaboration avec des partenaires institutionnels, sociaux ou commerciaux, tel le Groupe Rogers dans le cas présent. Après les villages de Triolet, Terre-Rouge, Panchavati et Pamplemousses, c’est au tour de 40 familles démunies de Cité-Solitude, 30 autres de Cité Lumière et d’une trentaine de jeunes de Cité EDC-Pamplemousses de bénéficier de la formation, du soutien logistique et de l’expertise du MAA pour la culture de légumes en bac.
Cette deuxième phase du Household Bac Containers Gardening Project dans le Nord a débuté avec la distribution du matériel nécessaire : cette fois le nombre de bacs s’en trouve doublé pour atteindre 8 bacs par famille, permettant de planter sur une plus grande échelle, alors que le kit du cultivateur débutant comprend arrosoir, gratte, du compost et une variété de semences (haricot, cotomili, laitue, brède tompouce, petsaï et queue d’oignon), soit des légumes à cycle court, récoltables sur trois mois et pouvant être cultivés tout le long de l’année. 
Des carnets du petit agriculteur ont aussi été distribués aux plus jeunes participants qui ont appris à y noter les caractéristiques de chaque semence et légume, les dates de germination, de plantation, repiquage et récolte, entre autres. Sept volontaires ont été identifiés pour agir comme encadreurs et débuteront d’ici la semaine prochaine une session de formation en project management et monitoring qui leur fournira les outils nécessaires en vue de développer les indicateurs du programme.
Cette formation se veut globale, indique Éric Mangar, directeur du Mouvement pour l’autosuffisance alimentaire (MAA). Avec ce programme communautaire, l’organisation souhaite dépasser le simple cadre de culture potagère sur le plan familial pour aller plus loin : voir comment elle peut contribuer à améliorer la cohésion sociale, comment elle peut mitiger le rapport de causalité pauvreté / fléaux sociaux ; aider les participants à découvrir le dynamisme de la biodiversité, à développer chez eux une nouvelle relation avec la terre et l’environnement. Voire, à très long terme, si ce nouveau rapport à la nature pourrait éventuellement impacter sur leur style de vie et conséquemment modifier le système de production et de consommation alimentaires du pays axées sur le mode capitaliste. 
« On souhaiterait par exemple savoir si ? terme ce programme pourrait contribuer ? modifier notre d?pendance de pays ?trangers en mati?re d’approvisionnement alimentaire, si celle-ci qui est de 73 % actuellement serait r?duite, augmenterait ou se stabiliserait. Si le projet pourrait aider ? r?duire les habitudes alimentaires peu saines qu’occasionnent l’implantation de hypermarch?s, comme la restauration rapide et non ?quilibr?e, la tendance grandissante au repas hors foyer qui augmente les risques de maladies non transmissibles et si cette hortith?rapie pourrait combattre les probl?mes de stress », indique le directeur du MAA.
Le but ultime du Household Bac Gardening Project est de préparer la population, principalement les familles les plus économiquement faibles, à faire face aux risques grandissants d’insécurité alimentaire mondiale en conséquence des changements climatiques et de la volatilité des prix de denrées de base. À ce jour, le programme a touché 18 régions de l’île et plusieurs centaines de familles et continue à s’étendre à d’autres. Engagé en 2009 par le MAA en collaboration avec la National Empowerment Foundation, il a débuté à Rose-Belle, Les Mares, pour atteindre notamment Poste-de-Flacq dans l’Est, ensuite la région ouest, sud-ouest : Rivière-Noire, Case-Noyale, Chamarel, Le Morne, entre autres, puis une première phase dans le Nord avant de gagner les faubourgs de Beau-Bassin (Barkly et Chebel avec le soutien de K-Force Foundation) auxquels se sont joints 25 pensionnaires de Terre de Paix et 25 élèves du collège St-Mary’s West le mois dernier. La seconde phase est financée par Gamma Civic.

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