SABRINA COMPEYRON (CO-SCÉNARISTE) : « L’énergie du premier film est merveilleuse car elle autorise tous les rêves… »

Sabrina Compeyron et David Constantin ont fait connaissance et travaillé ensemble à la faveur du Festival Ile Courts, où elle anime l’atelier d’écriture depuis plusieurs années avec Olivier Gorce. Le courant est passé lorsque David a mis sur la table son projet de court-métrage Made in Mauritius, un petit film sur les déphasages engendrés par l’évolution rapide la société mauricienne, qui annonçait déjà à sa manière le long-métrage en préparation. Sabrina Compeyron raconte ici avec un enthousiasme clair et net sa contribution au projet.
En quoi votre contribution au scénario a-t-elle consisté et comment la concevez-vous ?
Lorsque nous avons travaillé avec David sur Made in Mauritius, un de ses courts-métrages, je dois admettre que nous nous sommes un peu trouvés ! Sa manière d’envisager les choses me renvoyait à la mienne, son besoin d’évoquer à travers une histoire singulière les grandes problématiques humaines et contemporaines correspondait au mien.
David m’a alors fait lire le synopsis d’une histoire sur la fermeture d’un moulin à sucre et nous sommes partis de ce document. Tout d’abord en redéfinissant le cadre du récit, en recréant ou redéfinissant les parcours afin que ce tableau prenne du poids, du rythme et de l’envergure. Car nous souhaitions tout aussi bien parler de Maurice que du monde actuel qui nie les hommes au service d’intérêts d’autant plus puissants qu’ils deviennent invisibles et donc « incontestables ». Je suis rentrée à Paris et j’ai beaucoup lu, sur l’histoire de Maurice, ses défis politiques et culturels, sa population…
Puis, pour avancer de concert, nous avons écrit par échanges de mails, moi à Paris, lui à Maurice, des portraits extrêmement précis de nos personnages, de leur histoire, de leurs problématiques, de leurs désirs ou frustrations. Nous nous sommes interrogés sur leurs liens visibles et invisibles et avons précisé, au fil de ces échanges, le ton et la couleur que nous souhaitions donner au projet. Puis, ce fut l’étape du traitement d’une trentaine de pages, du séquencier et de la continuité dialoguée, tout ça au fil de nombreux mois évidemment au cours desquels David est venu à Paris et où je suis revenue à Maurice !

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