Saisie d’heroïne : l’ADSU approfondit le lien kazakh de Dade Azaree

Une « official request for (confidential) information » sur les appels téléphoniques du patron de Gloria Fast Foods soumise à la commission Lam Shang Leen

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Après les « révélations » devant la Commission Lam Shang Leen lundi concernant les quatre appels effectués par Dade Azaree au Kazakhstan en 2017,  l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) est en quête de compléments d’informaion et souhaite une collaboration avec cette instance au plus vite. « Nous ne savons pas quand la commission soumettra son rapport. Entre-temps, il y a une enquête policière en cours concernant une saisie de Rs 105 M sur deux mules kazakhes l’année dernière. Nous estimons que les informations en possession de la commission peuvent nous aider dans notre tâche », avance une source proche du dossier aux Casernes centrales.

Des constacts à haut niveau devaient être établis avec la Commission d’enquête sur la drogue dans les prochains jours pour une « official request for (confidential) information » sur les appels téléphoniques du patron de la chaîne de restauration Gloria Fast Foods. Les prochaines séances d’interrogatoire du couple kazakh, Ravil Khakimoz (33 ans) et son épouse Olga Istyufeyeva (31 ans), seront axées sur leur lien avec Dade Azaree, qui a été dénoncé par le constable Basana-Reddi dans une autre enquête de drogue. Le policier avait récupéré 1, 2 kg d’héroïne valant Rs 19M à l’aéroport international SSR en juin 2017, et allègue que le commanditaire n’est nul autre que Dade Azaree.

Après la saisie de 7 kilos d’héroïne sur les mules kazakhes – ce qui avait conduit à l’arrestation de Marie Linda Manick (45 ans) et Jean Patrice Begue (20 ans) dans un hôtel cinq étoiles dans le sud de l’île –, la police était convaincue que le commanditaire de la drogue est un gros caïd opérant de la prison. Quelques jours plus tard, la police avait mis la main sur Jida Prosper, épouse du présumé trafiquant de drogue Jean-Michel Prosper – qui est en attente de son procès pour une affaire de drogue –, de même que Marie Claire Ravate et Jean Noel Ravina. La police disposait d’une information selon laquelle Jida Prosper agissait comme grossiste, et que c’est une autre personne haut placée qui tirait les ficelles. À un moment donné, la police évoquait même l’ombre de l’avocat ghanéen Robert Kordze, qui aurait facilité les démarches de l’importateur de cette cargaison de drogue sur le continent africain. D’ailleurs, sa proximité en prison avec le trafiquant de drogue Peroomal Veeren, Siddick Islam et les frères Chowrimootoo n’est pas un secret aux Casernes centrales. De plus, les mules ont déclaré ne rien savoir des personnes citées dessus, n’ayant jamais eu affaire avec eux. Entre-temps, Dade Azaree était, lui, déjà en détention et l’ADSU était incapable d’établir le lien entre ces étrangers et lui. Sauf que les informations fournies par la Commission d’enquête sur la drogue cette semaine ont tout relancé. Il s’avère que le suspect Ravil Khakimoz, chauffeur de taxi dans son pays, a visité notre île en février 2017. Lors de son séjour sans son épouse, il n’avait pas fait l’objet d’un contrôle rigoureux à l’aéroport, où exerçait déjà un certain Basana Reddi au comptoir du Passport and Immigration office (PIO). D’ailleurs, cet étranger avait logé dans le même hôtel de luxe pour moins d’une semaine. Sauf que Dade Azaree était, lui, déjà dans le collimateur de l’ADSU, qui le soupçonnait d’être impliqué dans des activités illicites; d’ailleurs, il faisait l’objet d’une surveillance discrète (de temps en temps) par les éléments de la Field Intelligence Unit. Or, des sources aux Casernes centrales évoquent une rencontre entre le patron de Gloria Fast Foods et un étranger d’origine caucasienne durant cette période à l’ex-rue Desforges à Port-Louis, sans pouvoir confirmer s’il s’agissait de Ravil Khakimoz. Ce dernier sera questionné concernant les personnes qu’il a rencontrées lors de sa première visite à Maurice. Pour dissiper les doutes, l’Adsu se réserve le droit à un exercice de confrontation entre les deux, si cela s’avère nécessaire. Pour le moment, les limiers se focalisent sur les informations de la Commission susceptibles de coincer Dade Azaree dans une deuxième enquête de drogue ; ou encore si les suspects arrêtés jusqu’ici décident de passer à table. Aucun d’eux n’a avoué son implication dans cette importation de 7 kg d’héroïne. Cependant, qu’en l’absence de « strong suspicion or evidence », il se pourrait que le patron de Gloria Fast Foods ne soit également pas inquiété dans cette affaire de Rs 105 millions d’héroïne.

Pour rappel, le vendredi 20 octobre, les éléments de la MRA Customs Anti-Narcotics section (CANS), basé à l’aéroport international SSR, se sont intéressés aux passagers voyageant sur le vol MK 535 en provenance du Kenya. Après un exercice de ‘profiling’ les soupçons sont tombés sur un couple kazakh : Ravil Khakimoz et Olga Istyufeyeva. Ces derniers ont emprunté le « Green channel » passage emprunté par des voyageurs qui n’ont rien à déclarer. La MRA a vérifié leur passeport, qui a été émis deux semaines seulement avant leur déplacement à Maurice et en plus, ils ne devaient rester dans l’île que pour trois jours dans un hôtel au Morne. En soulevant leurs valises, les douaniers ont noté qu’elles étaient anormalement lourdes. Celles-ci ont été passées au scanner et un double-fond a été détecté dans chaque valise. En l’ouvrant, un sachet contenant 3,49 kg d’héroïne a été découvert dans les bagages de Ravil Khakimoz, et 3,87 kg de cette même drogue saisis dans ceux d’Olga Istyufeyeva. La valeur marchande de cette saisie de drogue est estimée à Rs 105 millions. Un exercice de livraison contrôlé dans un hôtel Au Morne avait conduit à l’arrestation de Jean Patrice Begue et Linda Manick, voisine de Jida Prosper.

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