SAJ : « Le nombre de visites d’avocats à la prison en baisse »

La Private Notice Question de ce matin à l’Assemblée nationale était axée sur la situation à la prison après la publication du rapport de la commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen. Une occasion pour le mentor minister, sir Anerood Jugnauth, d’énumérer la série de mesures en vue de revoir la situation de la prison. Il a rappelé que sur les 87 recommandations, 32 ont déjà été mises à exécution alors que 22 autres sont en cours. Il a tenu à préciser que « it’s a fact that the implementation of a few other measures may take some time as they require amendments in legislation and major changes in policy decisions ». Et ce, tout en se félicitant que le nombre de visites d’avocats à la prison a diminué de manière drastique avec l’adoption d’une série de mesures.

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Lors des échanges sur les interpellations supplémentaires, sir Anerood Jugnauth devait ajouter au sujet des recommandations du rapport “Rotin Bazar” de la commission d’enquête que « it does not mean that every recommendation (of the Lam Shang Leen Report) is sacred and we are bound to agree with all that’s in the report » De son côté, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, n’a pas raté de souligner que « the Honourable Minister Mentor paints a rosy picture and completely at odds with the conclusions of the Commission of Inquiry ». C’est sur la situation dans les prisons que le leader de l’opposition, Xavier- Luc Duval, a voulu braquer les projecteurs cette semaine en demandant au ministre mentor, sir Anerood Jugnauth, si compte tenu des très graves problèmes concernant les services pénitentiaires recensés par la Commission d’enquête sur le trafic de drogue à Maurice, il indiquera s’il envisagera la mise en place, comme le recommande le paragraphe 7.13.14 du rapport de la commission, d’une enquête approfondie sur l’administration pénitentiaire, y compris pour enquêter sur les agents pénitentiaires corrompus et sur : a) le contrôle du commerce de la drogue depuis l’intérieur des prisons; b) la réadaptation et la réinsertion des prisonniers; et c) les infrastructures pénitentiaires.

Sir Anerood Jugnauth a expliqué que bien avant l’institution de la commission d’enquête, il avait demandé au commissaire de prisons d’initier une série de mesures pour contrôler les allées et venues dans les prisons. Il a énuméré toutes les mesures qui ont été prises, et qui concernent entre autres les fouilles – y compris des gardiens – ainsi que les nombreux équipements de surveillance qui ont été installés. Il a également expliqué qu’après la publication du rapport de la commission d’enquête sur la drogue, un comité a été institué pour se pencher sur le sort de tous les officiers dont les noms ont été cités dans ledit rapport. Il a par ailleurs annoncé que tous les gardiens de prison concernés ont été transférés pour effectuer des tâches en dehors de l’enceinte de prison.

De plus, les patrouilles ont été renforcées à l’intérieur et à l’extérieur des pénitenciers. Des caméras CCTV ont été déplacées et un contrôle strict est désormais exercé à l’entrée des prisons. La Task Force instituée par le gouvernement se penche en outre sur les cas cités dans le rapport. Prenant en compte les dispositions qui ont été prises, le ministre mentor a indiqué qu’il n’y a « aucune raison qui justifie l’institution d’une enquête approfondie sur l’administration pénitentiaire ». QG de la mafia de la drogue Le leader de l’opposition a constaté que selon le rapport de la commission d’enquête, les prisons « sont devenues le quartier général pour les mafias de la drogue », disant ensuite s’interroger sur les dispositions prises pour le recrutement des officiers devant travailler dans le service pénitencier. Ce à quoi sir Anerood Jugnauth a expliqué que « tous les officiers de prison ne sont pas corrompus ». Il nuance cependant : « Comme partout ailleurs, il y a des brebis galeuses et ceux qui ont été cités par la commission d’enquête ont été transférés. Il est inutile de leur interdire de travailler alors qu’ils continuent à obtenir leur salaire et sont en mesure travailler à l’extérieur. » Il a dans le même souffre expliqué que le commissaire de police fait un « marvellous job » et que la situation dans les prisons « s’est améliorée considérablement ».

Le leader de l’opposition s’est demandé comment un Senior Officer, nommé Etwaroo, avait été retrouvé en possession de drogue à l’intérieur de la prison. « Je n’ai pas d’information à ce sujet », a répondu sir Anerood Jugnauth, en lui demandant de venir avec une question à ce sujet. Xavier- Luc Duval a ensuite évoqué les accusations portées par un certain Siddick Islam contre des Senior Officers. « Qu’est-ce qui est arrivé à ce dernier ? » a demandé le leader de l’opposition. Sir Anerood Jugnauth a répondu : « Je n’ai pas toutes ces informations. (…) Vous être libre de croire à tout ce qu’a dit Siddick Islam. Ce ne sont que des mensonges. »

Accusations Ce à quoi Xavier-Luc Duval a affirmé que « toutes ces accusations figurent dans le rapport de la commission » d’enquête. Et sir Anerood Jugnauth de lui rétorquer que la Task Force enquête sur ces accusations. Xavier-Luc Duval devait à plusieurs reprises accuser le ministre mentor de n’avoir « pas lu le rapport » de la commission d’enquête. À un certain moment, il a cité le rapport pour demander une augmentation salariale des gardiens de prison. « Vous les blâmez et vous demandez une augmentation salariale en leur faveur ? » lui a alors lancé sir Anerood Jugnauth. À la question ensuite de savoir si les blocs A et B de la nouvelle prison ont un Fire Certificate, le ministre mentor a répondu : « There is no fire there. » Et le leader de l’opposition de poursuivre ses interpellations en observant qu’il y a « seulement un officier pour suivre les informations obtenues à partir de 150 caméras ». Quant à la question de l’institution d’un juge d’application des peines, comme recommandé par la commission d’enquête, sir Anerood Jugnauth a observé que les recommandations de la commission d’enquête « ne sont pas sacrées » et que le gouvernement reste « libre de prendre en compte celles qu’il considère être bonnes ».

Le député Balamoody a remis en cause le système de contrôle à la prison et s’est demandé comment deux officiers avaient été retrouvés en possession de drogue. « Si on les a trouvés en possession de drogue, c’est parce qu’on les a fouillés », a répondu le ministre mentor. Répondant à une autre question concernant la possibilité pour certaines personnes d’entrer en prison, sir Anerood Jugnauth a affirmé que cette pratique « n’a plus cours ».

Quant à la fermeture de certains ateliers en prison en raison de l’interdiction de cigarettes, à l’exception d’endroits spécifiques, le ministre mentor a simplement rétorqué que « c’est faux ». Xavier-Luc Duval a finalement demandé à sir Anerood Jugnauth d’expliquer comment une personne reconnue coupable d’un double meurtre a pu être recrutée comme officier de prison. Selon sir Anerood Jugnauth, « il y a des institutions qui sont responsables du recrutement et lorsque ce problème a été découvert, la personne concernée a été renvoyée ».

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