SAJ: « Mo met au defi l’ICAC prouve ene case contre Pravin

« Mo mette au défi l’ICAC prouve ene case contre Pravind », a lancé hier l’ex-président de la République. Sir Anerood Jugnauth faisait sa première sortie publique à l’occasion de la célébration de son 82e anniversaire, organisée par un groupe socioculturel présidé par Bissoon Mungroo, à l’hôtel Manissa à Flic-en-Flac. Paul Bérenger, également présent, en a d’ailleurs lui aussi profité pour célébrer son anniversaire, les deux leaders politiques ayant chacun coupé leur gâteau. L’occasion pour les deux homme de souhaiter que le remake de 2000 puisse se concrétiser afin, disent-ils, de « redresser le pays » comme ils l’avaient fait « en 1982 et en 2000 ».
Étaient aussi présents des dirigeants du MMM et du MSM, dont son leader Pravind Jugnauth.
Dans son discours, sir Anerood Jugnauth a dit avoir rempli « avec professionnalisme et sans aucun reproche » toutes les missions qui lui ont été confiées dans sa vie, notamment les fonctions présidentielles. « Personne ne pourra me reprocher quoi que ce soit. »
Retraçant les moments forts de sa carrière, l’ex-président de la République a rappelé sa participation à la conférence de Lancaster House en 1965 et a expliqué comment il avait alors convaincu Sookdeo Bissoondoyal, alors leader de l’Independent Forward Block, d’accepter l’indépendance sans condition. M. Bissoondoyal, a-t-il dit, avait en effet hésité à se prononcer sur la question parce qu’il n’avait « pas confiance dans les dirigeants travaillistes ». Sir Anerood Jugnauth commente : « Je lui avais fait comprendre que même s’ils arrivaient au pouvoir, ils ne resteraient pas en fonction pour la vie. D’autres seraient appelés à les remplacer. Sur la base de la décision de l’IFB et du CAM, qui étaient pour l’accession à l’indépendance – mais pas dans l’immédiat –, les Anglais ont finalement décidé d’accorder l’indépendance à Maurice, estimant que trois partis sur quatre – à savoir le Ptr, l’IFB et le CAM – étaient pour, et que seul le PMSD était alors contre. »
SAJ a aussi rappelé dans quelles circonstances il avait quitté le gouvernement de SSR avant l’indépendance, et ce malgré l’insistance de ce dernier. Il a rappelé que le gouvernement MMM avait hérité d’un « pays en faillite » en 1982. « SSR a beaucoup fait pour le pays, mais il avait mené le pays à la ruine. » Et SAJ de rajouter : « Imaginez un instant ce qu’aurait été le pays si Navin Ramgoolam avait le pouvoir à cette époque. »
Sir Anerood Jugnauth a par ailleurs estimé que le pays est « exactement devenu » ce qu’avait prévu le rapport Meade. Mais Paul Bérenger et lui ont diversifié l’économie, dit-il encore, évoquant ensuite le développement industriel avec la construction d’usines à travers le pays. « Au début, les gens faisaient la queue pour obtenir un emploi dans les usines. Mais à la fin, il manquait de main-d’oeuvre pour travailler dans la zone franche. Au point qu’il a fallu faire venir des travailleurs étrangers. »
Évoquant l’alliance au pouvoir, SAJ a estimé que si le gouvernement restait le même jusqu’en 2015, le pays irait « vers la ruine », faisant des ministres actuels les « complices du désastre ». Et, ajoute-t-il, « les jeunes ne pardonneront pas aux responsables de la détérioration de la situation économique ».
Poursuivant, sir Anerood Jugnauth estime que « ene revolution pe leve ». Et de souhaiter que l’alliance MSM/MMM se concrétise car, dit-il encore, « le travail qui doit être abattu ne peut être fait tout seul ».
Remake ou pas remake, a pour sa part estimé Paul Bérenger, l’instant est aux retrouvailles. Le leader du MMM se dit ainsi « très heureux » de s’être « réconcilié » avec sir Anerood Jugnauth. « Ce n’est pas seulement le pouvoir qui compte, mais aussi les sentiments et l’amitié », a-t-il lancé.
Le leader de l’opposition en a aussi profité pour s’appesantir sur la carrière de SAJ tout en rappelant qu’il célébrera l’année prochaine le 50e anniversaire de son engagement politique. Il est en effet entré en politique en 1963, après avoir battu un vétéran de la politique, en l’occurrence Anauth Beejadhar, qui avait été élu dans la circonscription depuis 1948. Et de souligner le rôle décisif joué par SAJ à Lancaster House en 1965. De même, il a rappelé son rôle en 1971, alors que les dirigeants du MMM « étaient en prison ».
Paul Bérenger a estimé que les alliances qu’il a dirigées avec SAJ en deux occasions (1982 et 2000) ont permis de « redresser le pays ». Le leader de l’opposition conclut : « Tout comme SAJ, je suis conscient de la responsabilité historique qui pèse sur nos épaules. Mais nous avons toujours relevé les défis de l’histoire. »

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