SANTÉ—CENTRE CARDIAQUE DE L’HÔPITAL SSRN: L’État investit Rs 43 M dans deux appareils de pointe

Le centre cardiaque de l’hôpital SSRN, à Pamplemousses, vient de faire l’acquisition de deux nouvelles technologies de pointe, en l’occurrence une échographie tridimensionnelle et une angiographie rotationnelle, permettant de mesurer, millimètre par millimètre, les segments d’une artère. Le ministre de la Santé, Lormus Bundhoo, qui procédait hier au lancement de ces deux appareils, devait souligner qu’environ 600 opérations cardiaques sont réalisées chaque année au SSRN pour un coût de Rs 300 millions. Quant aux appareils, ils auront coûté Rs 43 millions à l’État. Aucun autre centre de santé n’en est équipé, à l’exception de l’hôpital Apollo Bramwell, souligne-t-on.
« Ce matin (jeudi, Ndlr), nous avons reçu la visite d’un cardiologue de Londres qui s’est dit impressionné par notre centre. Nous avons réalisé trois opérations du coeur, 12 angiographies, dix dilatations ainsi que des installations de “stents”. C’est un centre qui vit 24/24h. » C’est ainsi qu’en prélude à des explications détaillées sur les deux nouvelles acquisitions, le directeur du Centre cardiaque du SSRN, le Dr Sunil Guness, devait donner un aperçu du quotidien de son département.
L’échographie tridimensionnelle permet au médecin d’analyser le coeur de son patient « comme s’il se trouvait dans une chambre et qu’il avait devant lui le coeur ». Et de poursuivre : « Le cardiologue est alors mieux à même de prendre la meilleure décision pour son patient. La machine permet de voir comment se déroule la réparation d’une valve. » Cet appareil est qualifié de « bijou » par les Drs Guness et Reebye. Ce dernier explique : « L’échographie tridimensionnelle vous donne la dimension verticale, horizontale et en profondeur. Quand nous installons un “stent” (prothèse métallique qui ressemble à un ressort et qui est placée là où l’artère est bouchée pour l’ouvrir de manière permanente, Ndlr), cela nous permet de voir où il se situe exactement. »
Concernant l’angiographie rotationnelle, une caméra permet de visionner l’intérieur de l’artère coronaire. « Si, par exemple, le cardiologue a installé un “stent” à l’intérieur de l’artère bouchée, la caméra permet de voir si le “stent” s’est bien déployé », détaille le Dr Guness. Deuxième avantage de l’angiographie rotationnelle : « Elle permet de ne pas opter pour une opération pour un oui ou pour un non. On sait désormais si une artère est malade, si cela vaut la peine d’opérer ou pas », réduisant du coup les frais de l’hôpital. Enfin, troisième avantage : il est possible de visualiser l’artère du patient en 3D. Contrairement à une angiographie classique, où il n’était possible de voir que l’extérieur de l’artère coronaire, cet appareil permet « de mieux voir les plaques les plus fragiles ». Et le Dr Guness de poursuivre : « Nous pouvons désormais mesurer les parois de manière plus exacte. » Les deux médecins s’attendent à réaliser une vingtaine de tests au moyen de cet appareil chaque année. « C’est quand nous ne sommes pas satisfaits avec un appareil classique, quand on a un doute sur l’état d’une artère, qu’on a recours à l’angiographie rotationnelle. »
Intervenant à cette occasion, Lormus Bundhoo a dit regretter que la presse ternisse l’image de son ministère dès qu’il y a un cas de négligence médicale. « Lorsque j’introduis des médicaments au coût de Rs 40 millions, la presse ne le mentionne pas en Une. Mais lorsqu’il y a une plainte, là, cela devient une nouvelle à sensation. Il faut être juste… » devait-il expliquer, avant d’énumérer, chiffres à l’appui, les réalisations de son ministère. Il a ainsi rappelé que Rs 100 millions ont été injectées au centre cardiaque de l’hôpital SSRN et que le service ICU de ce département a été rénové au coût de Rs 25 millions. Par ailleurs, en trois ans, pas moins de Rs 1,3 milliard ont été investies dans l’hôpital Victoria et Rs 3 milliards à l’hôpital Jeetoo. Selon le ministre, pour chaque patient subissant une intervention cardiaque au centre de Pamplemousses, et qui est suivi six mois après, l’État dépense entre Rs 500 000 et Rs 600 000. Et d’ajouter que ce même centre cardiaque réalise annuellement quelque 600 opérations, dont le montant total se chiffre à Rs 300 millions. Il devait par ailleurs indiquer que le Samu a été, à de nombreuses reprises, « prendre des patients du privé pour les traiter à l’hôpital ». Sur un ton plus philosophe, il a lancé : «  Travailliste ou pas, le gouvernement change, mais le centre cardiaque, lui, doit rester pour toujours. »

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