SANTÉ: Étude sur le taux moyen journalier de sel consommé

Pour la première fois, le ministère de la Santé a commandé une étude afin de déterminer le taux moyen de sel consommé par la population. Compte tenu de nos habitudes alimentaires, elle permettra d’établir une stratégie à long terme pour aider les Mauriciens à s’habituer aux low salt diets sachant que l’Organisation mondiale de la santé recommande une moyenne de 3 à 5 grammes de sel par jour. 200 personnes ont été sélectionnées pour ce panel.
Abaisser la consommation de sel journalière à 5 g. C’est ce que le ministère de la Santé envisage de faire grâce à une étude menée sur un échantillon de 200 personnes et qui a débuté le 17 mai à Goodlands. Huit autres régions ont été sélectionnées : Mesnil, Plaine-Magnien, Belle-Mare, Ste-Croix, Calebasses, Quatre-Bornes, Bassin et Gros-Cailloux. Des échantillons de ce panel de personnes seront collectés jusqu’au 6 juin puis analysés selon des critères aléatoires.
Au Mauricien, l’Acting Director des Health Services au ministère de la Santé élabore sur l’importance d’une telle étude. Le Dr Anil Deelchand est d’avis que les Mauriciens consomment plus de trois fois le taux moyen de sel recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Les Mauriciens aiment bien les achards, les confits et d’autres aliments dont les préparations demandent une grande quantité de sel. »
Parmi les principales sources de sel dans l’alimentation, le Dr Deelchand cite en premier lieu les plats préparés et la restauration rapide, puis, l’ajout de sel aux mets servis à table, et en dernier lieu, le pain. Selon lui, une étude menée aux États-Unis a démontré qu’en mangeant du pain l’on consomme plus de sel. Or, explique l’Acting Director des Health Services, le sel a un effet direct sur l’hypertension et les maladies cardio-vasculaires. « L’OMS nous montre qu’essayer de réduire les maladies non transmissibles en diminuant la consommation de sel c’est le best buy. C’est un moyen peu coûteux de contribuer à combattre la prévalence des maladies cardio-vasculaires dans le pays, car il suffit d’encourager les Mauriciens à consommer moins de sel. » Abaisser sa consommation de sel à environ 3 grammes par jour, pourrait prévenir la survenue de 100 000 crises cardiaques et de 92 000 décès, révèle cette étude américaine. Les bénéfices d’une réduction de la consommation de sel seraient équivalents aux bénéfices d’une réduction de la consommation de tabac.
En termes de stratégie, souligne le Dr Deelchand, des campagnes d’éducation pourraient sensiblement améliorer la connaissance de la population sur les principales sources de sel. La plupart des pays qui ont engagé une stratégie nationale visant à réduire la consommation de sel chez la population, ajoute-t-il, ont opté pour une combinaison d’interventions telles que des campagnes d’information, la réglementation de l’étiquetage des produits alimentaires, et, en collaboration avec l’industrie agroalimentaire, la réduction de la teneur en sel des produits alimentaires transformés. Entre 75 et 80 % du sel alimentaire provient de produits alimentaires transformés.
Cette étude à Maurice se fait avec la collaboration du Baker IDI Heart & Diabetes Institute d’Australie et le National Public Health Institute de Finlande. Les premiers résultats pourraient être disponibles vers fin juin. Le ministère compte par la suite conduire une étude similaire à Rodrigues, car souligne le Dr Deelchand, les Rodriguais aussi consomment beaucoup de sel.
Le ministère mène en parallèle une autre étude intitulée National Nutrition Survey, visant à déterminer les habitudes alimentaires des Mauriciens.

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