SANTÉ PUBLIQUE : Le virus de l’encéphalite japonaise aurait-il fait une victime à Maurice ?

Le virus de l’encéphalite japonaise, une infection virale violente et éventuellement mortelle, aurait-il fait une victime à Maurice ? C’est la question angoissante à laquelle la famille Gopaul de Ste. Croix attendent une réponse des autorités sanitaires du pays depuis le drame qui l’a frappée cette semaine. Cette famille a effectivement eu la douleur de perdre un proche, Dhaneswar, âgé de seulement 39 ans.
Le jeune homme est décédé, jeudi dernier, et son incinération a eu lieu le lendemain. Encore bouleversé par sa disparition, Prakash, un de ses frères a confié à Week-End que Daneshwar Gopaul était employé comme superviseur à la Cargo Handling Corporation. A ce titre, « il était la première personne à monter à bord des bateaux qui entrent en rade de Port-Louis afin de coordonner le travail avec les capitaines et leurs équipages. Il était un sportif féru d’exercices physiques qui ne buvait ni ne fumait. Le 4 juillet dernier, Dhaneswar a commencé à avoir mal à la tête et à vomir sans arrêt. Il a consulté un médecin de Terre-Rouge qui lui a prescrit des médicaments et du sérum. Le lendemain, le malade paraissait quelque peu remis. Il pouvait se tenir debout et marcher. Toutefois, le 6 suivant, il a rechuté et a dû être admis dans une clinique privée où il était resté pendant 14 jours avant de mourir ».
C’est un neurologue très connu qui asoigné Dhaneswar et qui, après des tests de sang et une investigation (MRI) a annoncé à ses parents qu’il avait contracté l’encéphalite japonaise. « Le neurologue nous a d’abord demandé si mon frère a voyagé récemment. Quand nous avons répondu par la négative, il nous a demandé ce qu’il faisait dans la vie. Il nous a fait comprendre que c’est possible que ce soit sur un bateau qu’il aurait été contaminé par un moustique vecteur du virus », raconte le frère du défunt.
Au ministère de la Santé, un préposé a donné une version différente. « Nous avons appris dans notre enquête que le jeune homme ne serait pas mort de ce virus et que c’est un radiologue qui a dit ça. Des échantillons ont été envoyés en Inde pour des analyses qui détermineront la cause exacte du décès », a déclaré le préposé. Pour le ministère, « le virus ne sévit pas à Maurice ». Mais depuis que la nouvelle du décès de Dhaneswar Gopaul s’est répandue à Ste-Croix et dans le Port, une certaine inquiétude s’installe, d’autant que c’est dans pas moins de trois semaines que les résultats des analyses seront connues. Des voix ont commencé à réclamer une surveillance sanitaire accrue dans le Port en particulier.
Il faut savoir que l’encéphalite japonaise est un type d’infection virale cérébrale qui est véhiculée à travers les piqûres de moustique. Selon l’OMS, l’infection affecte surtout les pays du Sud-Est asiatique, de l’Extrême-Orient et des îles du Pacifique, mais est très rarement transportée par les voyageurs. Toutefois, la maladie qui peut se révéler très dangereuse est souvent confondue au début à une simple grippe. Environ une personne sur 250 qui s’en trouvent infectées développe des symptômes plus sévères entre 5 et 15 jours. Ces symptômes sont de la forte température, des raideurs au cou, de la confusion, des problèmes d’élocution, la paralysie ou faiblesse musculaire et des tremblements incontrôlables de certaines parties du corps.
A l’heure où nous mettions sous presse, le ministère de la Santé a soutenu avoir été informé du décès de Dhaneswar Gopaul, « depuis jeudi dernier ainsi que de l’envoi d’échantillons de son sang en Inde ». Les parents du défunt affirment, eux, « avoir eu à payer de très fortes sommes pour les soins prodigués par la clinique privée, mais sans jamais avoir reçu en retour copie d’un rapport officiel du médecin traitant.  

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