SCHIZOPHRÉNIE: Perte de contact avec la réalité

La schizophrénie est une psychose, c’est-à-dire une maladie où l’individu a perdu tout contact avec la réalité et n’a donc pas conscience de souffrir d’un trouble mental.
Le terme schizophrénie vient du grec skhizô, « je divise » et « phrên », esprit. Il désigne tous les états mentaux qui présentent comme caractère essentiel la rupture de l’unité psychique du sujet. Ceci se traduit par une dissociation entre l’idée, le comportement et la teneur affective contenus normalement de façon harmonique dans un même moment (exemple : raconter la mort d’un proche en riant).
Cette pathologie touche légèrement plus les garçons. La majorité des cas apparaissent entre 15 et 35 ans.
Quels sont les symptômes d’une schizophrénie ?
Les psychiatres répertorient deux grands types de symptômes dans cette maladie :
> Des symptômes liés au délire, dits « positifs » :
par exemple des idées délirantes de persécution, des hallucinations auditives, des angoisses de transformations corporelles, des crises d’agitation.
> Des symptômes dits « négatifs », qui sont liés à une baisse des capacités physiques et psychiques :
Par exemple, une tendance au repli sur soi et au retrait social pour se réfugier dans un monde intérieur ; des difficultés de concentration, d’attention et un appauvrissement du discours.
Selon les symptômes présentés par les patients, il existerait au moins sept formes cliniques de schizophrénie. Ainsi, les psychiatres préfèrent utiliser le terme « schizophrénies » au pluriel plutôt qu’au singulier.
Les sept formes principales de schizophrénie
1 — La schizophrénie simple. Les symptômes négatifs sont au premier plan : appauvrissement des relations socioprofessionnelles, tendance à l’isolement et au repli autistique dans un monde intérieur. Il y a peu ou pas de symptômes délirants.
Cette forme évolue lentement mais très souvent vers un déficit de plus en plus marqué.
2 — La schizophrénie paranoïde. C’est la forme la plus fréquente de schizophrénie. Le délire domine le tableau clinique et répond le plus souvent aux traitements antipsychotiques.
3 — La schizophrénie hébéphrénique. La dissociation de l’unité psychique du sujet est prédominante. C’est la forme la plus résistante aux thérapeutiques.
4 — La schizophrénie catatonique. Le patient est comme figé physiquement et conserve les attitudes qu’on lui impose, comme une poupée de cire. Il est enfermé dans un mutisme ou répète toujours les mêmes phrases. Actuellement, cette forme se traite et est donc rarement définitive.
5 — La schizophrénie dysthymique. Les accès aigus ont la particularité d’être accompagnés de symptômes dépressifs, avec risque suicidaire, ou au contraire de symptômes maniaques. Ces formes répondent au moins en partie aux traitements par lithium.
6 — La schizophrénie pseudo-névrotique. Elle associe des symptômes de schizophrénie et des symptômes importants de névrose (hystérique, phobique, anxieuse ou obsessionnelle).
7 — La schizophrénie pseudo-psychopathique ou « héboïdophrénique ». Il coexiste des passages à l’acte très violents et des symptômes dissociatifs comme une grande froideur affective.
Comment débute une schizophrénie ?
Le début peut être brutal par un premier épisode délirant. Mais ce peut être plus insidieux avec un fléchissement de l’activité du sujet et une baisse du niveau scolaire ou professionnel. Il peut s’agir également d’une modification progressive de l’affectivité et de la personnalité, ou d’un attrait pour des activités étranges, ou de troubles du comportement, ou encore d’un isolement social progressif.
Une maladie aux causes multiples
Il y aurait trois grands types de facteurs de risque : génético-biologiques, environnementaux précoces (comme des complications à la naissance ou une infection pendant la grossesse), et environnementaux tardifs (comme la consommation de cannabis ou certaines difficultés communicationnelles familiales).
Ces trois types de facteurs de risque favoriseraient la survenue de la maladie en agissant de manière indépendante mais aussi entre eux. Les psychiatres développent depuis une trentaine d’année cette notion de vulnérabilité multifactorielle à la schizophrénie, plutôt que d’envisager un tout biologique ou un tout psychoéducatif.
Le traitement de la maladie est multidisciplinaire
> Médicaments : les neuroleptiques, qui agissent au niveau cérébral sur les neurotransmetteurs impliqués dans la schizophrénie (dopamine, sérotonine)
> Psychothérapeutique.
> Social : une grande importance est donnée aux mesures d’aide à l’insertion socioprofessionnelle
Évolution de la maladie
Tout peut se voir depuis une insertion socioprofessionnelle et familiale de qualité jusqu’à une absence totale d’indépendance. Dans les formes les plus graves, le maintien à vie dans une institution psychiatrique peut s’avérer nécessaire.
Quelques chiffres
25 % des patients évolueraient vers une guérison, 25 % vers une forme grave de la maladie et 50 % auraient une forme intermédiaire avec un retentissement variable sur les domaines socioprofessionnels et familiaux.
À retenir
La schizophrénie est une maladie du cerveau qui affecte sévèrement la pensée, la vie émotionnelle et le comportement général de celui qui en est atteint.
Le diagnostic même de schizophrénie n’est pas évident parce que cette maladie n’est probablement pas un trouble unitaire et que nous n’en connaissons pas clairement les causes. Actuellement, il n’existe pas d’examens qui permettent de poser le diagnostic de schizophrénie avec certitude. L’avenir des patients dépend beaucoup de l’environnement sociofamilial et de la précocité de la prise en charge.
Il convient d’aller consulter un psychiatre en cas de survenue chez un adolescent ou un jeune adulte de plusieurs des symptômes évoqués dans cette fiche. Ceci est d’autant plus vrai s’il existe, dans la famille, d’autres personnes atteintes de troubles psychiatriques.

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