SCHOOL CERTIFICATE 2011: Elle obtient six « credits » malgré une enfance difficile

Âgée presque de 20 ans, l’élève n’obtiendra pas de place en Lower VI malgré ses six « credits » obtenus aux derniers examens de School Certificate parce qu’elle a dépassé l’âge limite d’admission. La raison de son retard : Marie-Ange Mooroo n’avait pas pris part aux examens du Certificate of Primary Education, son père étant décédé trois jours plus tôt. Puis elle a passé une année à ne rien faire avant d’atterrir au Prevoc du collège MEDCO de Cassis. À partir de là, elle n’a cessé de progresser pour finalement atteindre son but : réussir aux examens de School Certificate.
Trois jours avant de prendre part aux examens du Certificate of Primary Education (CPE), soit le 17 octobre 2003, la vie de Marie-Ange Mooroo bascule. Son père rend son dernier soupir et elle est traumatisée. « Je suis allée quand même dans la salle d’examens mais je ne pouvais me concentrer. Mes mains tremblaient et j’ai dû rentrer à la maison. Je n’ai pris part à aucune épreuve », déclare au Mauricien la jeune fille en présence de sa mère Jeannette.
Deux ans plus tard, elle pense à nouveau à ses études. Marie-Ange Mooroo fait son entrée au Prevoc du collège MEDCO de Cassis. Sa décision est louable. Elle réussira son CPE et passera au mainstream, où elle progressera de mois en mois et d’année en année. « Pendant cinq ans, je n’ai obtenu que des notes de 60 / 70. Jamais moins grâce à mes enseignants au collège. Je n’ai jamais pris de leçons particulières parce que ma mère n’en avait pas les moyens », raconte la jeune femme.
Jeannette, qui travaille comme bonne, ajoute que très souvent Marie-Ange Mooroo part à l’école sans nourritures. « Mes profs m’ont bien soutenue, je ne me suis pas laissée abattre. Ce n’était pas facile ! » laisse échapper la jeune fille, qui est aussi présidente du Rotary Club de MEDCO Cassis.
À sa grande surprise et à la stupéfaction de ses profs, Marie-Ange Mooroo décroche à la distribution des results slips lundi six « credits » sur huit sujets auxquels elle avait pris part. Au total : 31 unités avec 3 en Economics, 6 en Français, 6 en Mathématiques, 5 en Arts & Design, 5 en Commerce, 6 en Accounts, 7 en Anglais et 8 en Business Studies. « Mo anvi rant dan Lower. Mo anvi apran ankor, mo anvi fer ACCA e vin enn kontab », déclare la jeune élève.
Sa mère Jeannette ajoute qu’elle n’est jamais à l’école et elle aimerait bien que sa fille poursuive ses études. Mais voilà qu’elle se heurte à un mur : son âge. Ayant dépassé 20 ans, elle ne pourra avoir de place dans une école publique, les règlements le lui interdisant. Un élève doit pouvoir terminer son HSC avant 20 ans. Elle a frappé aux portes de plusieurs collèges et aussi de la Private Secondary Schools Authority. Mais rien de concret jusqu’ici.
Éducateur au MEDCO Cassis, Vishnu Bundhun estime que le ministère de l’Éducation sait que lorsqu’un élève entre au Prevoc, il prendra trois ans de plus pour arriver en Form V. « Il est temps d’étudier le cas de ces enfants qui en dépit de leurs difficultés familiales réussissent, quoique un peu tardivement aux examens du SC. Nous sommes en présence de ce cas, peut-être qu’il y en a d’autres. Il faudra en faire un cas spécial », dit-il. Il ajoute : « Sa zanfan la oule fer HSC, bizin mett li dan enn kolez. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -