SCRAP METAL SAGA : L’ICAC saisie des liens entre Samlo Steel et GM

La publication des nouveaux règlements sous le Consumer Protection ACT en vue d’interdire l’exportation de vieilles ferrailles à partir du 30 juin prochain a pris de court les opérateurs de ce secteur, regroupés au sein de la Scrap Metal Workers Association (SMWA), alors que les négociations étaient en cours. Réunis d’urgence, hier après-midi, en présence de leur panel de conseils légaux, dont Me Rama Valayden, Me Nilkant Dulloo et Me Kaviraj Bhuhlortee, avoué, ils ont dressé un calendrier de travail pour que préjudice ne soit pas porté à leurs droits. Avec cette décision du ministère de l’Industrie et du Commerce, quelque 2 000 emplois directs seront éliminés. L’une des décisions entérinées hier est de saisir l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) d’une enquête sur les liens entre le groupe Samlo Koyenco Steel Co Ltd de Midlands, avec pour principal promoteur Mahen Gowressoo, et le gouvernement.
Intervenant lors de la réunion, Rama Valayden a confirmé que dès la semaine prochaine des dépositions formelles seront consignées à la police et à l’ICAC pour réclamer une enquête sur de possibles actes de corruption ou de collusion, de délit d’initiés entre le ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Protection des Consommateurs. Il s’est appesanti sur les liens étroits entre Mahen Gowressoo, décoré l’année dernière sur recommandation du Premier ministre, sir Anerood Jugnauth et certains membres du gouvernement de Lalyans Lepep.
D’autres initiatives sont envisagées, dont un sit-in devant l’usine Samlo Koyenco Steel Co Ltd à Midlands, des manifestations de rue dans la capitale et à Rose-Hill. « Les employés de ce secteur ne pourront être recyclés. Ils vivent déjà dans la précarité. C’est un gouvernement dominer », a dénoncé Rama Valayden. Sur le plan légal, la SMWA réclamera en Cour suprême une révision judiciaire des nouveaux règlements.
La SMWA compte également solliciter l’appui d’autres membres du gouvernement en vue de faire renverser cette décision. Une correspondance sera envoyée à certains Senior Ministers en ce sens et un appel direct fait au Premier ministre. Dans les rangs de l’opposition, le soutien du Parti travailliste est acquis avec la présence du député Osman Mohamed à la réunion d’hier.
Lors de son intervention, le conseil légal de la SMWA s’est attardé sur la séquence de négociations engagées avec le ministère de l’Industrie et du Commerce depuis le 15 janvier dernier quand le conseil des ministres l’avait évoquée. Estimant que cette mesure d’interdiction est injuste, il était convenu que des discussions auraient lieu avant toute décision finale du gouvernement. Alors que les deux parties étaient en discussion en vue d’élaborer une solution à l’amiable, le ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Protection des Consommateurs, en charge du dossier, a fait publier de nouveaux règlements, le 24 mars dernier, qui préconisent l’interdiction de l’exportation de vieilles ferrailles à partir du 30 juin 2016.
Dans les rangs de la SMWA, l’on s’interroge sur les procédures adoptées dans la mesure où c’est le ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Protection des Consommateurs qui a fait parvenir aux membres de la SMWA le draft agreement de la compagnie Samlo Koyenco Steel Co Ltd. De son côté, la SMWA exige que toute discussion ait lieu sous l’égide du gouvernement en présence du ministre Gungah ou d’un de ses représentants.
Stigmatisant la mauvaise foi des autorités, Rama Valayden soutient que « c’est un viol de vos droits les plus fondamentaux. Alors que le Premier ministre déclare que l’économie est à genoux et qu’il faut encourager les petites et moyennes entreprises, voilà qu’un de ses ministres tente de saborder des dizaines de compagnies tout en détruisant plus de 2 000 emplois directs, d’autant plus qu’ils ne pourront être recyclés ».

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