SCULPTURE: Dans l’imaginaire de Marcel Prevost

Quel que soit le médium qu’il utilise, bois, corail, pierre ou terre, Marcel Prevost le travaille avec talent. Cet habitant de Bois-Marchand, âgé de 64 ans, exerce sa passion d’artiste-sculpteur depuis une quarantaine d’années tout en s’intéressant également à d’autres formes d’art telles que la poterie ou la conception de vitraux. Toutes sortes d’oeuvres d’art peuplent ainsi l’antre de l’artiste.
À partir de demain, Marcel Prevost entamera la restauration de l’autel de l’église de Cassis. Au cours de son parcours de sculpteur, il a ainsi contribué à la restauration de plusieurs églises et chapelles, et notamment celle des tableaux iconographiques représentant les 14 stations du Chemin de croix.
Marcel Prevost aime rester dans l’ombre, se contentant de réaliser les commandes de sa clientèle principalement composée d’hôtels et de restaurants. Dans ce milieu, son talent artistique est reconnu, surtout en ce qu’il s’agit des ornements de jardin, de cascades florales, d’objets de décoration ou utilitaires.
Cet homme sculpte passionnément depuis 1968 dans la pierre, le corail, le bois, ou à partir de la terre. En 1976, il obtient le premier prix de l’Agence culturelle technique, à l’issue d’une exposition regroupant des artistes internationaux.
Dans chaque recoin de son atelier à Bois-Marchand, où fenêtres, sol, mobilier et objets divers ont le même droit à l’embellissement et offrent des détails uniques, toutes les disciplines auxquelles il s’est essayé sont réunies : un vitrail travaillé selon les techniques de mosaïque et représentant un papillon, du marbre taillé en forme de fleur recouvrant une colonne, des éclats de verre sur une porte, de petites statuettes en terre travaillées à la main sur son bureau, des sculptures abstraites en bois à même le sol. Les découvertes sont ainsi au rendez-vous.
Ce lieu de création offre à l’artisan l’occasion de donner libre cours à son imagination et de façonner la matière au gré de ses envies. Il modèle la terre, taille la pierre à sa guise, sculpte selon son désir ou l’urgence du moment. Il a créé chez lui une fontaine d’intérieur « zen » composée de plusieurs éléments. L’eau coule par la bouche d’un ange et la fontaine est soutenue par une créature humaine qui complète l’ouvrage. Le ruissellement apporte fraîcheur et crée une effet apaisant, propice à l’inspiration.
Certaines de ses créations sont à la fois décoratives et utilitaires. À l’instar de ces deux femmes posées côte-à-côte dans sa cour et qui semblent directement provenir de la Rome antique. Façonnées en plâtre de Paris, elles portent chacune un flambeau qui éclaire l’extérieur. Dans sa petite cour trônent encore un cheval blanc grandeur nature, un chien et d’autres créatures et ornements. Des pièces se cachent même derrière d’autres, comme cette oeuvre taillée dans un bloc de corail et qui représente le Christ à partir de l’image du Saint Suaire.
En poussant porte de la petite pièce voisine, c’est un peu comme pénétrer dans une caverne d’Ali Baba. On peut voir une statue grandeur nature de sir Gaëtan Duval et d’autres fruits de son inspiration, dont certains sont encore inachevés, au milieu de gigantesques toiles d’araignées.
Amour, patience, détermination et précision ont guidé Marcel Prevost, artiste autodidacte, tout au long de ces années consacrées à la réalisation de ses oeuvres. Lorsqu’il ne reçoit pas de commandes, il puise son inspiration du folklore mauricien. Chacune de ses créations nécessite entre deux semaines et un mois de travail.
Marcel Prevost n’est pas issu d’une famille d’artistes. Mais le talent est inné. Aujourd’hui, il souhaite lancer une association regroupant des artistes – musique, peinture, pyrogravure – afin de transmettre leur savoir aux jeunes de la région. Ainsi formés, ces derniers seront guidés vers des secteurs d’emploi où ils pourront mettre leur talent à contribution.
Pour l’artisan de Bois-Marchand, tout a commencé en 1968 au cours d’une excursion dans le sud de l’île où il découvre la magie de la nature. Inspiré par les beaux paysages qui s’offrent à lui, il décide de les transposer sur un morceau de bois. La qualité de sa sculpture surprendra ses amis qui l’encourageront à continuer dans cette voie. Il expose alors ses premières pièces à l’occasion de manifestations locales et, dès le début, suscite l’admiration du public. Il participe à sa première exposition internationale et, en 1976, est proclamé lauréat d’un concours international de sculpture pour sa pièce intitulée Ève et sa pomme. Au fil du temps, il se tourne également vers d’autres matières telles que le plâtre, le corail, le bois, la terre et les vitraux. Aujourd’hui, Marcel Prevost est devenu un artiste pluridisciplinaire.

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