Se départir de la Mécanique de l’Histoire

JACK BIZLALL

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Je nomme mécanique de l’Histoire, les changements, la dynamique, le fonctionnement et l’équilibre ayant contribué à ce que l’humanité avance depuis la Révolution néolithique (passage de la cueillette et de la chasse à l’agriculture et à l’élevage) jusqu’à la période du capitalisme industriel et ensuite technologique. Nous sommes les héritiers consentants ou pas, conscients ou pas, bénéficiaires ou pas, de toutes les formes d’exploitation de l’Homme par l’Homme.

C’est dans ce contexte que j’opère une distinction entre l’esclavage (condition de servitude et de soumission, qui a existé depuis avant la Révolution néolithique et qui perdure) et l’esclavagisme (en tant que mode de production, c’est-à-dire un système social et économique fondé sur l’esclavage). Nous avons connu d’autres modes de production, entre autres, le féodalisme (qui a fait la transition entre l’esclavagisme et le capitalisme).

Ce développement n’a pas été linéaire. Nous pouvons y ajouter d’autres sous-modes de production comme l’artisanat, l’engagisme, l’étatisme asiatique (produisant de grands travaux), l’étatisme bureaucratique (pour sauter les phases avancées du capitalistique)…

Question : quelle pourrait être la phase post-capitaliste de notre histoire ?

Jusqu’ici on a connu le capitalisme d’État des sociétés dites communistes. On a connu le Stalinisme, le Maoïsme, le Titisme… voire même le Kadafisme, le Castrisme, le Cheguevarisme, le KimIlsungisme…

Tout ce qui relève de la mécanique finit par craquer un jour ou l’autre… La fin du capitalisme est programmée par sa phase de surproduction, de désocialisation de la production, de crises déflationnistes avec ses bulles spéculatives, de l’endettement et de financements non productifs (soutenus pourtant par le secteur productif en régression).

Il faut donc sortir de la Mécanique de l’Histoire. Et qu’avons-nous comme intelligence individuelle et collective pour nous inscrire dans la conscience de l’Histoire ? Une classe moyenne, qui jouit de tout et qui entraîne la classe prolétarienne dans un abysse, dans un gouffre, duquel personne n’en sortira, en soutenant le capitalisme. Un groupe propose l’Étatisme et un autre le capitalisme d’État, un autre le Citoyennisme… Hier, on les appelait les Altermondialistes, ensuite les Indignés, ensuite les Insoumis, et aujourd’hui, les Gilets Jaunes. Demain ce sera le Nationalisme, voire même le Fascisme…

Ils sont ni de gauche ni de droite, rejettent la lutte des classes, veulent organiser la société civile par l’engagement des citoyens de la classe moyenne… Ce sont des con… disciples de Macron et de Trump qui tirent la société dans des directions opposées.

Entre-temps, nous entrons dans la phase du capitalisme ségrégationniste et bientôt dans celui du capitalisme eugénique.

La désobéissance civile ne date pas d’aujourd’hui. À l’époque de ma jeunesse, ce fut le mouvement hippie de contre-culture. Il faudra un jour évoquer les idéologues de ce mouvement. Fort heureusement, il y eut les mouvements de 1968 et l’application d’un changement politique aussi qualitatif que quantitatif. Pourquoi ce fut possible ? C’est ce qu’il faudra analyser.

Ce que je constate, c’est que TOUT est remis en question. Je ne m’attarde pas au superflu mais aux causes par la méthodologie de la causalité (j’ai déjà écrit un texte sur le sujet dans la page Forum du Mauricien). Deux questions pour l’instant.

1. Existe-t-il toujours des sciences exactes ?

J’ai écrit sur ma page Facebook que « Dans un passé pas très lointain on classifiait les sciences en deux groupes : la science exacte et la science inexacte. Par exemple, la psychiatrie était considérée comme exacte alors que la psychologie et la psychanalyse étaient classifiées comme inexactes.

Puis on a tout concentré sur les mathématiques jusqu’au moment de la constatation que les formules mathématiques utilisées donnaient le contraire de ce que l’on avait “scientifiquement” proposé et appliqué. La crise de 2007-2010 a fait de l’économie une science inexacte.

On n’utilise aujourd’hui AUCUNE de ces deux définitions, puisque les chercheurs dans presque toutes les sciences ont conclu qu’elles sont toutes expérimentales. Dans plusieurs cas, des hypothèses sont proposées, et non des vérités scientifiques.

On parle de biologie quantique (apports de la physique quantique et la biochimie)…et du rien de la matière… Trois fondamentaux de la nouvelle recherche cosmologique…

Donc on peut avancer des hypothèses dans presque tous les domaines… La science n’est PLUS l’affaire des seuls scientifiques. Fort heureusement ! »

Que nos Docteurs en science se taisent et rejettent volontairement l’appel des technocrates pour créer une technocratie qui viendrait remplacer le politique et conséquemment la culture.

2. Faut-il adopter l’éducation d’assertion pour sortir de l’éducation d’insertion et du fordisme intellectuel ?

Dans la publication du MPM (L’Éducation d’assertion – juillet 2013) ceci est énoncé :

La décision des technocrates du gouvernement en place (1)

Ces conseillers qui viennent et qui partent après chaque élection, et qui insistent sur l’intégration économique. Ils ont tout fait pour que le système réponde à leurs besoins en termes d’exécutants instruits à tous les niveaux des secteurs de production ou hors production.

La décision des capitalistes (2)

Toutes les couches confondues, qui ont pourtant fait construire pour leurs enfants des écoles privées, où ils forment leur relève par le développement de l’individualisme et les facultés de créer (y compris celle de la création destructrice) et de prendre des décisions. Ils insistent pour que le système d’insertion perdure.

Il n’y a aucune raison pour démanteler ces écoles privées. C’est une question de respecter les libertés. Mais la qualité de l’éducation dans les écoles publiques doit être revue pour y pratiquer une éducation alternative. Une éducation qui enseignerait aussi comment résister à la classe dominante. Une éducation qui donnera une formation de management ou d’économie, mais pas au service de la classe dominante.

Il faut que toute formation soit au service de la société dans son ensemble et aucune société ne doive être conçue comme appartenant à la classe sociale dominante au point que tout doit être fait pour que cela soit compris et accepté comme tel.    

La décision des intellectuels, des décideurs  et des exécutants du système (3)

Ils sont en grande majorité des fonctionnaires qui se permettent de boycotter tous les projets qu’ils considèrent comme contraires à leurs intérêts ou à ceux des organisations auxquelles ils appartiennent, ou qui inventent carrément des projets qui n’ont rien à voir avec le système pour des raisons de promotion, d’accaparement des ressources, etc.

Il faut aussi faire preuve de rigueur sur un autre sujet d’intérêt concernant la sécularité de l’enseignement en République. Le monde d’aujourd’hui est un monde dominé par des sectes, dont plusieurs opèrent dans le secteur éducatif. Toutes avec de bonnes intentions a priori sous prétexte que notre monde est malade de l’immoralité du système et que les contradictions systémiques sont multiples…

Le recrutement dans ces sectes se fait parmi nos intellectuels, en particulier nos décideurs, qui deviennent ainsi des marionnettes. Ce qui est grave, c’est que ces sectes opèrent principalement dans le secteur éducatif. Dans les structures officielles et en marge du système. Le monde d’aujourd’hui est aussi animé par une opposition entre sectes, et entre les sectes et les institutions religieuses. Ces sectes dictent leur vision à la société. Comme ces institutions religieuses. Utilisant la spiritualité comme moyen de recrutement, ils sont financés par les organisations internationales et par la contribution des adhérents.

Il est donc non seulement nécessaire de définir notre projet éducatif. Il faut aussi définir les structures et les institutions qui seront responsables de son application. Il faut faire en sorte que les Mauriciens sortent de leurs caves ethniques.   

Mon souhait pour 2019

Que le système d’éducation soit repensé ! Ceux qui se placent comme l’alternative citoyenne n’ont rien dans le ventre, rien dans l’intellect et ils veulent TOUT accaparer. Qu’ils réalisent qu’ils ont une conscience individuelle et collective à construire !

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