SECTEUR BANCAIRE (CAP) : Permettre la mobilité bancaire

L’option pour les consommateurs de conserver leur numéro de compte devrait être la mesure clé pour permettre la mobilité bancaire. Telle sera l’une des propositions de la Consumer Advocacy Platform (CAP) au comité institué par la Banque de Maurice pour recevoir des commentaires sur les recommandations du rapport “Banking Your Future”, rendu public la semaine dernière. Cette association des consommateurs estime que la portabilité des numéros facilitera le changement de banque et stimulera ainsi la concurrence.?« La CAP estime que la mobilité bancaire constitue actuellement un parcours du combattant », déclare Mosadeq Sahebdin, président de la CAP. Selon lui, les pratiques des établissements bancaires face aux clients souhaitant changer de banque sont pour le moins restrictives. « Elles seraient même en violation de la Competition Act. Elles restreignent le droit du consommateur au niveau du choix. La grande majorité des banques ne disposent d’aucun service “d’aide à la mobilité” ou n’informent pas leurs clients de l’existence d’un tel service », dit-il.?Parmi les autres propositions en faveur de la facilité de changer de banque, la CAP estime que la charge devrait revenir à la nouvelle banque choisie d’écrire à l’ancien établissement pour veiller à ce que tous les paiements soient transférés sur le nouveau compte. « Les banques devraient aussi réduire les coûts directs du changement de banque », souligne notre interlocuteur. De plus, faciliter le changement de prestataire pour les consommateurs, selon M. Sahedbin, « contribuera à accroître la concurrence dans les services financiers ». Il est d’avis que ce service devrait aider les clients des banques lors des changements de domiciliation bancaire auprès des organismes qu’il paie, et de lui faire récupérer la liste des prélèvements automatiques sur le précédent compte.?M. Sahebdin poursuit pour dire que la recommandation en faveur du “Compte Go”, ne requérant aucun solde minimum et permettant au client de bénéficier d’une carte de débit gratuite et d’un accès illimité aux guichets automatiques, est une « mesure importante » pour éliminer l’exclusion bancaire. « Actuellement, certaines banques exigent une balance conséquente pour maintenir un compte. Cette pratique exclut de nombreux ménages, qui ne peuvent ainsi jouir des services d’une banque », déclare le président de la CAP.?Sur le chapitre des termes et conditions des contrats, la CAP estime qu’il est grand temps que la Banque de Maurice reconnaisse enfin que certains contrats contiennent des clauses abusives, tant décriées. « Nous sommes en faveur des recommandations en vue de l’utilisation dans les contrats d’un langage simple et compréhensible à tous. L’utilisation de termes techniques, dans un anglais archaïque, ainsi que de très longues phrases, sera enfin délaissée », affirme-t-il.?La CAP se dit aussi en faveur de la consolidation et du renforcement des lois existantes concernant la protection des consommateurs et la création d’un tribunal spécialisé pour traiter les plaintes ou doléances du public sur les questions bancaires ou financières, comme préconisé par le rapport. « Nous déplorons toutefois que la Banque de Maurice, qui est autorisée sous la Banking Act d’instituer un Bank Ombudsman, recommande une Ombudsperson des services financiers, une mesure annoncée par l’ancien ministre des Finances en mars 2013, mais jamais concrétisée. Nous nous demandons aussi pour quelle raison la BoM n’assume pas ses responsabilités en faveur des clients des banques », conclut M. Sahebdin.

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