SECTEUR ÉNERGÉTIQUE: Des profits de Rs 235 M par mois pour le CEB

Contrairement à la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, qui traîne des pertes annuelles de Rs 1 milliard au seul tableau de la Petroleum Hedging Saga, le Central Electricity Board (CEB) affiche des profits robustes avec la baisse du cours du baril de pétrole sur le marché mondial. Pour la période allant de janvier 2015 à mars 2016, la moyenne de profits réalisés est de Rs 235 millions par mois. C’est ce qu’a confirmé le vice-Premier ministre et ministre des Services publics, Ivan Collendavelloo, dans une réponse écrite en fin de semaine à une Parliamentary Question du député et leader du Muvman Patriotik, Alan Ganoo. Si sur le plan financier, le CEB se refait une santé, par contre le Mouvement Civique de Plaine-Lauzun monte en première ligne pour dénoncer les risques potentiels à la santé des habitants dans le voisinage de la Centrale Thermique de Saint-Louis avec quelque 200 000 tonnes d’huile lourde pour les quatre nouveaux moteurs de 15 MW en voie d’installation.
Le CEB profite pleinement de la manne que constitue le prix en baisse du pétrole sur le marché mondial. Le VPM et ministre des Services publics a confirmé que pour l’exercice financier se terminant au 31 décembre 2015, le CEB a enregistré des profits de l’ordre de Rs 2,8 milliards avec la tendance se maintenant au cours du premier trimestre de cette année, soit un solde positif de Rs 723 millions à la fin de mars dernier. Tout semble indiquer que le CEB pourrait rééditer en 2016 la performance financière de l’année dernière, avec des profits au-delà de la barre des Rs 2,5 milliards à moins d’un renversement majeur sur le marché pétrolier au cours du second semestre.
Avec de tels résultats financiers dans le sillage de l’évolution positive des prix pétroliers, le CEB s’est engagé sur la voie du redressement. Ainsi, le CEB a déjà procédé au remboursement de dettes de Rs 2 milliards contractées auprès du gouvernement ces dernières années. Le CEB compte également investir Rs 7,8 milliards pour les deux prochaines années dans le réarmement des centrales thermiques et le réseau de transmission d’électricité à travers le pays.
Toutefois, le CEB n’entretient nullement la possibilité de revoir à la baisse les tarifs d’électricité en vue de faire profiter ses abonnés. Ivan Collendavelloo a été catégorique à ce sujet en affirmant que toute révision générale devra attendre la mise en opération de l’Utility Regulations Authority. Il a maintenu la position exprimée le 5 décembre de l’année dernière à l’effet que « a general tariff reduction is not envisaged ». « At my request, the CEB has extended the social tariff 110 A to consumers with an average consumption up to 85 kWh. Priority has been given to households on the social register », devait ajouter le vice-Premier ministre et ministre des Services publics.
Entre-temps, un autre projet d’investissement majeur du CEB continue à prendre forme même si la controverse pointe déjà le nez dans cette affaire. Suite à des négociations ardues avec la Mauritius Ports Authority, le CEB a conclu un accord pour le site de la centrale susceptible d’accueillir les deux turbines à gaz avec une capacité variant entre 35 et 40 MW. L’ancien site réservé dans l’enceinte portuaire pour le projet de cimenterie de Binani et couvrant une superficie de deux hectares a été identifié à la satisfaction des deux parties.
« On 12 January 2016, CEB proposed to the MPA that a larger portion of land of 2 hectares near Fort George Power Station be leased to CEB. On 18 March 2016, MPA offered two hectares of land found on the ex-Binani site. An agreement in principle has been reached between CEB and MPA and will be finalised soon. The purpose is to install two heavy duty industrial gas turbines, configured in open cycle mode, each rated between 35 MW and 40 MW », a-t-il fait comprendre en réponse à une interpellation du député Joe Lesjongard.
Mais au tableau du CEB, tout n’est pas aussi rose, avec le contrat d’installation de quatre moteurs de 15 MW chacun, soit un total de 60 MW, à la Centrale Thermique de Saint-Louis. Le démarrage de ce projet vise à réduire les risques de black-out dans le pays à partir de l’année prochaine. Ce contrat, qui est en voie d’exécution, se heurte à des objections des habitants de Plaine-Lauzun, qui tentent de mobiliser l’attention contre des problèmes environnementaux. Outre une campagne d’affichage agressive contre la pollution, le Mouvement civique de Plaine-Lauzun multiplie les initiatives en faisant appel aux autorités concernées.
Dans une correspondance en date du 28 avril, le Mouvement civique de Plaine-Lauzun attire l’attention sur le fait que la réhabilitation de la Centrale Thermique de Saint-Louis est en nette contradiction avec la sous-section 15 du National Strategic Plan à l’effet que « a reduction in pollution is preferable ». Le président du Mouvement civique, Farade Nunnoo, note que « adding four new 15 MW (total 60 MW) engines that have been proven to be well above the local acceptable standards and the burning of an additional 200 000 tonnes of heavy fuel oil is simply not the way to reduce pollution ».
Le Mouvement civique de Plaine-Lauzun dénonce le fait que dans un rayon de moins d’un kilomètre de la Centrale Thermique de Saint-Louis, opèrent cinq institutions scolaires : deux écoles primaires, deux collèges d’État et une école préprimaire. « The thought of having developing children and adolescents exposed to the extreme pollution being caused is extremely disturbing », soutient le président du Mouvement civique.
Plus loin, Farade Nunnoo ajoute que « above 60 % of the adult inhabitants suffer from respiratory problems and more alarming is the rate among children, which is 70 %, but not limited to respiratory problems, allergies, skin diseases and eczema (all direct results to overexposure of a highly polluted atmosphere) », sans compter les maux de tête chroniques et la prévalence du cancer. Le Mouvement civique puise ces détails d’un Survey, dont les résultats seront rendus publics incessamment.
En dernier lieu, le Mouvement civique de Plaine-Lauzun s’appuie sur l’explosion d’un boiler tank le 9 mars dernier dans l’enceinte de la centrale. Les eaux usées de l’opération de nettoyage ont été évacuées dans le lit de la rivière Saint-Louis, polluant l’environnement. « The closest inhabitants are suffering the most, with extreme noise pollution that is causing partial deafness at an alarming rate and also many cracks have been identified in surrounding houses and the boundary wall of the station, a direct result of heavy vibration », ajoute le responsable du Mouvement, qui fait un plaidoyer pour des sources renouvelables car « the long time substitute to produce electricity from fossil fuels ate mainly solar and wind turbine ».

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