Sécurité routière : 8% de morts en moins sur la route à fin novembre

Cette tendance à la baisse, qui pointait à 13% au 6 décembre 2018, amorcée depuis le mois de mai

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Le nombre de morts cumulés sur nos routes en 2018 est devenu inférieur à celui de 2017 au mois d’octobre avec 7 décès de moins

Les accidents mortels ont baissé de 15% depuis le début de la présente année

Au 30 novembre 2018, le nombre de morts enregistrés sur nos routes depuis le début de l’année était chiffré à 135 contre 146 à la même date l’an dernier. Ce qui représente un recul de 8%. Ce recul est un signe encourageant. Si cette tendance à la baisse a été amorcée depuis mai dernier, ce n’est qu’en octobre 2018 que le cumul des décès liés aux accidents de la route est passé en dessous de celui de 2017. Après un mois de janvier 2018 encourageant avec une baisse de 14 à 10 victimes (-29%), la tendance à la hausse pour le premier trimestre de cette année a pris son envol en février, mars et avril avec 56 morts en trois mois, contre 35 pour la même période en 2017.

51% de morts en moins entre septembre et novembre

Mais à partir du mois de mai 2018, le nombre d’accidents mensuels allait enregistrer une baisse par rapport à 2017 qui s’est maintenue jusqu’à maintenant. En mai, il y a eu 12 accidents mortels comme en 2018. Depuis, chaque mois, les accidents mortels ont été moins nombreux qu’en  2017. Elle était moins visible de juin à août (37 contre 43 morts) avec une moyenne de 13,5% de baisse mais nettement plus marquée de septembre à novembre 2018 (20 victimes contre 42 en 2017), enregistrant du coup un recul moyen de 51%.

Le comparatif des courbes de cumul de décès liés aux accidents de la route entre 2017 et 2018 démontre qu’en octobre 2018, le nombre total de victimes est passé en dessous de celui de 2017. Depuis, l’écart ne cesse de grandir, ce qui démontre que la tendance à la baisse se poursuit.

Des résultats encourageants

Ce recul significatif chez les morts, dont la tendance à ce jour est de 13% pour ce début décembre résulte, sans aucun doute, d’un changement de comportement du conducteur mauricien puisque le nombre d’accidents a lui-même baissé de 15% sur la même période.

Le fait que cette tendance encourageante a pris naissance en mai 2018 semble indiquer que les accidents mortels à répétitions entre février et avril 2018 ayant fait 53 morts ont choqué les automobilistes. Par ailleurs, les campagnes gouvernementales et privées de prévention routière depuis ce moment ont, semble-t-il, joué un rôle non négligeable dans ce changement de résultats et d’attitude des automobilistes mauriciens.

Pour ce qui est des nouvelles lois relatives au trafic des voitures qui sont entrées en vigueur en novembre 2018, il est encore trop tôt pour mesurer leurs effets et les associer au nouveau comportement des conducteurs mauriciens. Certes, la perspective des sévères sanctions, surtout monétaires, qui y sont associées ne peut être totalement négligée. D’autant que, paradoxalement, il y a eu plus d’accidents mortels en novembre, mois de l’entrée en vigueur de ces nouvelles sanctions.

Les changements aux lois et code de la route, et leurs amendes associées, mis en vigueur il y a un mois par le gouvernement mauricien, ne sont pas mesurables encore. Ils sont définitivement de nature à influencer le comportement de l’ensemble des usagers de la route. Pour preuve, ils ont déjà influencé négativement sur la fréquentation des restaurants et bars par les automobilistes. Comment impacteront-ils sur les statistiques des accidents mortels dans le futur? Le mois de décembre, avec ses incontournables festivités très arrosées, donnera assurément une idée de son impact réel.

Les autres faits saillants

Les motocyclistes en pole position

Les motocyclistes ont été les plus grandes victimes des accidents mortels avec 52 morts jusqu’ici (contre 54 l’an dernier, -4%), mais ce sont les passagers de motos qui ont connu la plus forte progression cette année (+ 86% ; 13 victimes et les chauffeurs d’automobile (+45% ; 16 victimes).

Par contre, les cyclistes ont enregistré une heureuse baisse de -69%, ne faisant jusqu’ici que 4 victimes, de même que les passagers des voitures (-32% ; 15 victimes) et les piétons (-29% ; 34 victimes) qui ont aussi été épargnés par les fous de la route.

Les hommes, les plus touchés (-15%)

Dans le domaine du genre, ce sont les hommes qui demeurent les plus touchés mais à ce stade de l’année, à vendredi dernier, 19 victimes de moins ont été enregistrés par rapport à 2017 (-15%). Les femmes ne sont pas épargnées mais plus légèrement puisque le nombre de victimes se chiffre à 25 contre 110 pour les hommes. Le recul par rapport à l’an dernier est aussi plus faible puisqu’il ne totalise que -11%.

Les motos et les voitures les plus impliquées

Les motos et voitures de maître sont les plus impliquées dans les accidents depuis le début de l’année avec 54 et 53 occurrences. Mais les deux types de véhicules ont connu un recul dans leur implication dans des accidents mortels puisque le rôle des voitures a baissé de 32% et celle des motos de 7%. La même tendance a touché les mobylettes qui avec 16 implications enregistrent un recul de 16%. Seuls les autobus ont connu une responsabilité plus accrue dans les accidents mortels avec 33% de progression et 8 collisions fatales.

Le week-end et la soirée, les moments les plus propices

Les accidents en 2018 ont surtout eu lieu les samedi et dimanche qui se partagent équitablement les 44 accidents mortels survenus le week-end, avec 22 chacun. Le vendredi est le 3e jour le plus favorable aux accidents avec 20 occurrences. Quant aux heures les plus dangereuses, elles se situent entre 18h et minuit (38 accidents), même si le plus gros recul des accidents se situe dans cette frange horaire (-14%). Autrement, l’après-midi domine nettement la matinée comme moment favorable aux accidents. Ces tendances sont les mêmes que celles enregistrées les années précédentes.

Recul chez les 26-50 ans

La plus grande majorité des victimes de la route jusqu’ici font partie de la catégorie des 26-50 ans mais une baisse appréciable est notée comparativement à l’an dernier (-17%). Toutes les autres catégories connaissent soit un recul, soit le statu quo, mais ce sont les 51-59 ans qui ont connu la plus forte baisse (-50%) Par contre, la progression notée entre 2016 et 2017 s’est poursuivie  chez les 16-25 ans en 2018 et a atteint 40 victimes cette année (+11%).

4 alcootests seulement dans les 110 accidents mortels

Au 6 décembre 2018, le nombre de chauffeurs ayant dépassé la limite autorisée du taux d’alcool dans le sang (qui est passé, depuis novembre 2018, de 0,5g/l à 0,2g/l), impliqués dans les accidents mortels était 4 sur les 110 accidents (3%). Ils étaient 10 sur les 129 accidents en 2017 (8%).

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