SÉCURITÉ ROUTIÈRE: Hausse de 4,2% du nombre de morts

Le nombre des victimes d’accidents de la route du 1er janvier au 5 mai a connu une hausse de 4,2% par rapport à la même période de l’année dernière. C’est ce que font apparaître des statistiques de la Police Road Safety Unit. En l’espace de moins de cinq mois, 50 usagers de la route ont en effet perdu la vie dans ces circonstances, soit trois personnes qu’en 2015 à la même date. Cette fois encore, les motocyclistes sont les victimes les plus vulnérables, avec une totalité de 21 conducteurs tués, suivis des piétons, avec 16 victimes. De plus, avec une moyenne annuelle de 20 000 véhicules supplémentaires, il devient difficile de faire baisser les statistiques, « d’autant que nos infrastructures routières ne sont pas appropriées », estime Alain Jeannot, de l’Ong Prévention Routière Avant Tout (PRAT).  
Entre le 1er janvier et le 5 mai 2015, 48 accidents fatals avaient été enregistrés sur nos routes, causant la mort de 48 personnes. Cette année, le bilan a été revu à la hausse, soit un total de 50 décès, dont 21 motocyclistes, pour 47 accidents. Alain Jeannot, de PRAT, estime que le fait que les jeunes motocyclistes puissent circuler « en toute légalité sur nos routes avec uniquement un “learner” en poche » y est pour beaucoup. « Il est inadmissible qu’un motocycliste puisse circuler librement à moto simplement pour avoir correctement répondu à quelques questions ! », dit-il. Rappelons à ce propos qu’en janvier dernier, le ministre des Infrastructures publiques et du Transport, Nando Bodha, avait annoncé que de nouvelles lois entreraient en vigueur cette année afin de renforcer la sécurité des motocyclistes. Il avait ainsi indiqué que six à sept moto-écoles ouvriraient leurs portes en 2017 et que les permis de conduire pour ce type de véhicule seraient attribués sous un nouveau système (voir encadré). Mesures qui, avait ajouté le ministre, prendraient effet d’ici juillet.  
Les statistiques de la Police Road Safety Unit démontrent également qu’au cours de ces six dernières années, le nombre de véhicules enregistrés chaque année sur nos routes a augmenté d’une moyenne de 20 000, atteignant, au cours de l’année 2015, une totalité de 486 144 véhicules, expliquant en partie le nombre croissant d’accidents de la route. D’après Alain Jeannot, le pays « aurait grand besoin de changer ses infrastructures routières ». Selon lui, les solutions les plus appropriées pour y arriver seraient « d’investir dans des voies souterraines et des passerelles ».
Les statistiques font par ailleurs apparaître que des 50 personnes tuées sur nos routes au 5 mai dernier, on ne dénombre que quatre femmes, quatre piétonnes de surcroît. Alain Jeannot a une théorie : « Le fait que la femme donne la vie fait qu’elle est plus responsable. » Dans d’autres pays, dit-il, ce trait de caractère a poussé plusieurs femmes à s’impliquer dans des campagnes de sensibilisation sur la sécurité routière.
De son côté, Vinod Bunsi, Ressource Person chez Highway Code, explique que ce taux élevé de nombre de morts sur nos routes résulte du fait que « rien n’a été fait jusqu’à présent pour remédier au problème des black-spots », à Maurice. Pour rappel, les « black spots » répertoriés dans l’île en 2015 étaient sur la route de Beau-Bassin à Grande-Rivière-Nord-Ouest, la route de Rivière-Noire à Bambous et la route menant vers Flic-en-Flac, entre autres, dans l’Ouest, et la route reliant Le Hochet à Terre-Rouge, Chemin Vingt-Pieds, ainsi que la route de Solitude, près de Woventex, parmi d’autres, dans le Nord. Également moniteur d’auto-école, Vinod Bunsi pense qu’il serait primordial de mieux équiper nos forces régulières. « Ces officiers sont souvent débordés au poste de police et ne sont souvent pas suffisamment nombreux pour répondre à toutes les requêtes. Ils auraient également dû être équipés de radars ou d’équipements pour effectuer des tests d’alcoolémie », dit-il. Tout comme Alain Jeannot, Vinod Bunsi estime que nos infrastructures sont à revoir. Pour lui, les routes entourant nos ronds-points sont « beaucoup trop étroites », expliquant le nombre élevé d’accidents dans ces endroits.

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