Sécurité routière : Le couperet pour les permis de 310 conducteurs

Pas moins de 310 personnes verront bientôt leurs permis de conduire respectifs être annulés. Elle sont en infraction du code de la route. En cette période de fin d’année, la police met en effet les bouchées doubles pour s’assurer que les automobilistes respectent les règles en matière de sécurité routière. Depuis la mise en place de nouvelles lois, le 1er octobre dernier, le nombre de victimes de la route est en régression comparativement à l’année dernière.

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« Elles sont 310 personnes qui sont en attente pour voir suspendre leur permis de conduire. Ces personnes ont déjà accumulé six “offenses” », a confirmé le chef inspecteur Mohit Ramah jeudi après-midi au siège du ministère des Infrastructures publiques, à Port-Louis, lors de la campagne d’explications sur les mesures de sécurité routière qui devront être prises en cette période de fin d’année. Cette session était animée par la Traffic Branch de la police et la Traffic Management and Road Safety Unit (TMRSU). Selon Mohit Ramah, les nouvelles mesures de la Road Traffic Act de 2018, en vigueur depuis le 1er octobre dernier, ont revu les Cumulative Road Traffic Offenses. Le nombre d’infractions sous cette section est passé de six à cinq. Ainsi, une personne, ayant commis six infractions dans une période de 24 mois, ne pourra pas conduire pendant six mois.

Par ailleurs, elles sont 55 personnes à avoir été disqualifiées par la cour en raison de leur nombre répété du non-respect du code de la route. Une autre mesure de la nouvelle Road Traffic Act est la “Cumulative Road Traffic Conviction Notice” qui permet à la police d’envoyer une note pour informer une personne son nombre d’infractions commises. Selon le chef inspecteur, certaines personnes disqualifiées par la cour prennent le volant alors qu’elles n’ont pas le droit. « Nous avons noté cela suite aux accidents sérieux et fatals », dit-il. Il dit avoir observé que plusieurs jeunes prennent le risque et conduisent sans permis de conduire. « S’ils sont pris en contravention, l’amende va jusqu’à Rs 100 000 et 12 mois d’emprisonnement leur sont infligés », dit-il. Autre fait noté, selon ce policier, est le nombre de jeunes qui n’ont pas l’âge légal pour conduire mais qui le font quand même. « Nous avons noté que ce sont les parents qui encouragent leurs enfants à conduire et ces derniers ont fait de graves accidents. Certains jeunes, qui n’ont pas de “learner”, ont perdu la vie sur leur motocyclette », indique-t-il.

Dharamdeo Nathoo, Deputy Director de la TRMSU, avance, lui, avoir noté un « relâchement au niveau du comportement des automobilistes concernant le respect du code de la route ». Selon ses chiffres, 139 personnes ont perdu la vie dans 128 accidents. « Nous faisons un appel pour que tout le monde respecte les consignes du code la route », dit-il. Les rappels sont les mêmes à chaque fois : interdiction de prendre le volant si on est sous l’influence de l’alcool et ne pas dépasser la limite de vitesse. Le taux d’alcoolémie en ce moment est de 20 ml dans 100 ml de sang. Une canette de bière est suffisante pour dépasser ce taux autorisé. Les pénalités varient de Rs 20 000 à Rs 50 000 pour la première offense. Une peine d’emprisonnement maximale de cinq ans est aussi prévue. Pour une deuxième offense du même genre, l’amende est entre Rs 50 000 et Rs 75 000 et une peine d’emprisonnement de huit ans est infligée. Une période de disqualification d’au moins 24 mois est aussi prévue et le permis de conduire peut aussi être annulé. Un appel est aussi lancé aux entreprises du privé, qui organisent des fêtes de fin d’année, de fournir un transport à leurs employés.

Par ailleurs, en raison des accidents ayant coûté la vie à ceux qui se sont assis sur le caisson d’un véhicule tout-terrain, Dharamdeo Nathoo demande que personne ne le fasse. « C’est une offense sérieuse et la pénalité est de Rs 2 000 », dit-il. Par ailleurs, il avance qu’un travail est abattu pour s’attaquer au problème de la sécurité routière, celle-ci étant bientôt enseignée dans les écoles primaires. Un tel programme sera aussi envoyé graduellement dans les écoles secondaires et tertiaires. La campagne de sensibilisation se poursuivra également et la campagne “to roule mal move dimal” a été relancée.
Par ailleurs, la police a noté une baisse dans le nombre de contraventions lié à l’excès de vitesse.

Comparant les accidents fatals de cette année à ceux de l’année dernière, 22 accidents de moins et 16 victimes de moins ont été enregistrés. Depuis la mise en application de nouvelles lois, une baisse de 10% dans le nombre de personnes tuées et une diminution de 14,7% dans le nombre d’accidents fatals ont été notées. Toutefois, de janvier à juin dernier, 15 accidents de plus et 20 victimes de plus ont été recensés, par rapport à 2017. Pour Mohit Ramah, la tendance s’est renversée depuis quelques mois et un petit changement dans le comportement des automobilistes a été noté. Du 1er janvier au 30 juin 2017 et, pour la même période de cette année, il y a eu 404 accidents de moins, soit une baisse de 0,3%. Mais de 2016 à 2017, le nombre d’accidents avait augmenté de 1,2%.

Au niveau des contraventions, pour les 11 premiers mois, la police a établi 223 874 contraventions. De ce total, 2 083 sont liées aux alcootests, 231 pour conduite dangereuse, 9 026 pour le non-port de la ceinture de sécurité et 8 008 contraventions pour l’utilisation du téléphone au volant. En 2017, le nombre était de 233 000. En termes d’équipements pour renforcer ses actions sur le terrain, la police dispose cette année de 26 “handheld speed detectors” et de 200 “screeners” pour les alcootests, ainsi que 32 “evidential breath analyser”, alors qu’elle n’en avait que 15 auparavant. S’agissant des sabots, la police en a 140, contre 33 l’an dernier.

Elle est déjà mobilisée depuis le 8 décembre dernier et poursuivra sa surveillance sur les routes jusqu’au 7 janvier 2019, et ce en menant des “targetted operations” telles des “preventive patrol” dans des centres commerciaux. D’autres unités de la police seront aussi de la partie pour mettre sur pied des barrages routiers. La Traffic Branch organisera plusieurs opérations, dont le contrôle de vitesse et des alcootests le soir. Une politique de zéro tolérance, dit-on, sera appliquée.

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