Selon une étude: Alerte à la contamination par des particules de plastique

Aqua, Aquafina, Dasani, Evian, Nestlé Pure Life, San Pellegrino, Gerolsteiner ou encore Minalba. Ce sont quelques-unes des marques de bouteilles d’eau minérale contaminées par de minuscules particules de plastique, d’après une étude publiée sur le site Orb Media le 14 mars dernier. Des échantillons analysés dans neuf pays, 93% contiendraient du polypropylène, du nylon et du polytéréphtalate d’éthylène. Parmi ces marques, Dasani, Evian et San Pellegrino sont présentes à Maurice. Alors que Phoenix Beverages rassure en invoquant des tests accrédités par les autorités compétentes et qui prouvent que ses produits sont propres à la consommation, Tea Blenders (Evian), qui a réceptionné la sollicitation du Mauricien pour une réaction, n’a pas été en mesure de faire de déclaration à ce stade. Quant à Scott, la compagnie est en attente d’un communiqué de San Pellegrino, son concessionnaire, pour se prononcer.

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Les consommateurs se posent des questions, sachant que de grandes marques de bouteilles d’eau en plastique, de surcroît pas forcément toujours abordables à tous, sont concernées. D’autant que, dans un souci de santé, certains préfèrent consommer l’eau en bouteille à celle du robinet, optant quelquefois pour des marques étrangères, qu’ils considèrent plus sûres.

Pour Phoenix Beverages, représentant de la marque Dasani – dont l’eau est embouteillée à Maurice –, « tous les produits embouteillés par PhoenixBev répondent aux normes » locales et internationales. « L’entreprise effectue des tests microbiologiques qui sont accrédités par les autorités compétentes et qui démontrent sans équivoque que ses produits sont propres à la consommation. »

Selon l’étude faite dans neuf pays, dans chaque litre d’eau, une moyenne de 10,4 particules d’une taille d’environ 0,10 millimètre a été retrouvée. D’autres particules de plus petite taille ont aussi été retrouvées et étaient encore plus nombreuses, au nombre de 314,6 par litre d’eau en moyenne, selon les auteurs de l’étude. Par ailleurs, il faut préciser que les tailles des particules retrouvées étaient très variables selon les échantillons, allant « de la largeur d’un cheveu humain à la taille d’un globule rouge ». De même, les quantités étaient-elles inégales, allant de milliers à aucune. Ainsi, Nestle Pure Life et Gerolsteiner ont montré les densités moyennes les plus élevées, respectivement à 930 et 807 microparticules par litre, contre 30 pour San Pellegrino et Minalba, qui présentaient la plus faible contamination.

D’après la responsable de l’étude, Sherri Mason, professeure à l’université de l’État de New York à Fredonia, les particules de plastique proviendraient « de la bouteille elle-même, de son bouchon, du processus industriel d’embouteillage ». Quelque 250 bouteilles ont été testées au Brésil, en Chine, aux Etats-Unis, en Inde, en Indonésie, au Kenya, au Liban, au Mexique et en Thaïlande.

Si les risques de ces particules en plastique sur la santé sont encore méconnus, Sherri Mason soutient qu’il y a « un lien avec certains types de cancer, avec la diminution de la quantité de spermatozoïdes ou encore avec l’augmentation de certaines maladies comme le trouble du déficit de l’attention ou l’autisme ». D’après la responsable de l’étude, ces diverses affections sont liées à la présence de produits chimiques de synthèse  dans l’environnement. « Nous savons que les plastiques apportent un moyen à ces substances d’entrer dans notre corps. »

L’étude a été réalisée pendant une durée de trois mois au moyen d’une technique développée par l’Ecole de chimie de l’Université d’East Anglia (Grande-Bretagne) permettant de visionner les micro-particules de plastique à travers un laser infrarouge et une lumière bleue qui les faisait fluorescer. Dans un premier temps, l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) dit avoir pris connaissance de cette étude. « Nous suivons ce dossier et nous irons vers les ministères concernés pour demander la mise sur pied d’un comité en vue d’effectuer un suivi de plus près. Mais il paraît qu’il n’y a pas de normes de l’OMS sur la quantité de particules de plastique acceptables dans les bouteilles d’eau, ce qui pose un problème. » Pour autant, selon Anca Paduraru, porte-parole de la Commission européenne en matière de sécurité alimentaire, si les microplastiques ne sont pas directement réglementés dans l’eau embouteillée, « la législation indique clairement qu’il ne doit pas y avoir de contaminants ». Jayen Chellum, de l’ACIM, indique : « Nous étudions la question et animerons une conférence de presse en temps et lieu. »

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