Simulation | À Jin Fei : Un camion se renverse avec 4,5 tonnes de gaz

La police, la Mauritius Fire and Rescue Service (MFRS) et le SAMU étaient sur le qui-vive jeudi matin à Jin Fei, Riche-Terre, après qu’un camion de la compagnie Total Mauritius transportant 4,5 tonnes de gaz liquide se soit renversé lors d’un accident. Même s’il ne s’agissait que d’une simulation pour tester la réaction de chaque unité, environ une cinquantaine de personnes se sont mobilisées pour le bon déroulement de l’exercice. L’opération, qui s’est déroulée en trois phases, a duré près de quatre heures.
C’est vers 10h30 que le camion a heurté une borne sur le deuxième rond-point de Jin Fei, faisant renverser son réservoir contenant du gaz destiné à un client. Au téléphone, l’aide-chauffeur prend immédiatement contact avec l’Information Room de la police. « Misie, inn gagn enn aksidan deziem rond pwin Risterr. Kargezon gaz inn ranverse. Sofer inn blese. » Interrogé sur la situation du réservoir, il devait établir qu’il n’y avait aucune fuite, ni de fissure. En attendant l’arrivée des secours, l’aide-chauffeur jette un coup d’œil de temps en temps sur le chauffeur, blessé au visage. « Pa gagn traka, lambilans pe vini la », rassure-il.

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Auparavant, il avait activé le “panic button” du véhicule, signalant ainsi au quartier général de Total Mauritius qu’un accident venait de se produire afin qu’une cellule de crise soit instituée pour suivre la situation. Sur le terrain, l’aide-chauffeur place un cordon autour du périmètre de l’accident pour empêcher tout véhicule de s’approcher. En sus de tenir en main un pavillon rouge afin de prévenir les automobilistes qu’il y avait danger.
Les premiers à arriver sont les officiers de la police de Terre-Rouge, lesquels ont immédiatement fermé l’accès vers Jin Fei depuis l’autoroute. « Vous devez vous diriger vers le rond-point de Jumbo pour entrer à Riche-Terre. Il y a eu un accident », fait alors comprendre la police aux automobilistes. « Nou pe kordon bann sekter ki bizin afin ki ponpie kapav fer zot travay », soutient l’ASP Juman. Ce dernier ajoute qu’une équipe s’est rendue chez les personnes résidant dans un rayon de 2,5 km pour les inviter à fermer leurs portes et fenêtres au cas où du gaz s’échapperait. « Nous leur avons également demandé de ne pas effectuer des travaux comme de la soudure pour éviter tout danger », explique le haut gradé.

Une dizaine de minutes plus tard, deux camions de la MFRS sont arrivés, mais devaient s’arrêter à plus de 200 mètres du lieu de l’accident. Suivant le protocole, ils ont établi trois zones : une “hot zone”, une “warm zone” et un “cool zone”. À l’exception des sapeurs-pompiers, personne n’avait le droit d’entrer dans les deux premières zones, y compris la police.

Deux pompiers portant une combinaison antifeu, couvrant tout leur corps, se sont approchés du camion accidenté. Ils ont demandé à l’aide-chauffeur de se calmer avant d’inspecter le réservoir de gaz. Satisfaits qu’il n’y ait aucune fissure ni fuite, les deux hommes ont alors donné le feu vert à leur collègue qui, muni d’une combinaison d’intervention, est chargé de connecter la lance d’eau sur 200 mètres depuis un camion-citerne. Ils ont alors effectué le “cooling system” en arrosant le réservoir afin de le refroidir et qu’un feu n’éclate.

Parallèlement, des secouristes ont placé le chauffeur blessé sur une civière, avant de le remettre à une équipe du SAMU, et ce pendant que la police et le MFRS échangeaient des informations sur l’évolution de la situation. La dernière phase de l’exercice a consisté au déchargement du contenu du réservoir dans un autre camion. « Des experts de Total Mauritius nous ont assistés afin que le réservoir du camion accidenté soit vidé dans les meilleures conditions car le gaz pouvait se répandre dans l’air au cours de cet exercice », explique l’Assistant Chief Fire Officer Zaid Heerah.

Ce dernier s’est réjoui que l’ensemble de l’opération se soit bien passé. « Nous n’avons pas eu de blessé au niveau des pompiers et nos équipements n’ont pas été endommagés. » Puis c’était au tour de la police de prendre le relais pour remorquer le camion accidenté jusqu’au poste. Félicitant les différentes parties prenantes de l’exercice, Zaid Heerah fait ressortir qu’en cas de situation réelle, « l’information de cet accident sera relayée aux médias afin d’informer la population de ne pas s’approcher des lieux dans un rayon d’au moins deux kilomètres ».

De son côté, Jayshree Bhajan, Communication Manager chez Total Mauritius, avance : « La sécurité est une valeur fondamentale au sein de notre compagnie. Cette simulation d’accident est une opportunité pour nous d’évaluer le temps de réactivité de nos équipes et des autorités. Par la suite, nous établirons un plan d’amélioration. » Et d’avancer que sa société met « beaucoup l’emphase sur la formation de nos chauffeurs, car ils transportent un produit sensible, et cela concerne également la sécurité du public ».

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