SITUATION DIFFICILE : Les éleveurs de porcs tirent la sonnette d’alarme

Les éleveurs de porcs n’arrivent plus à sortir la tête de l’eau. La concurrence de la viande importée, le coût de la nourriture et la baisse du prix du porc sur le marché affectent sérieusement ce secteur. De même, ils dénoncent le fait qu’ils aient été « contraints » à contracter un emprunt auprès de la Banque de Développement (DBM) pour la relance après l’épidémie de 2008. Avec la situation actuelle, ils n’arrivent plus à honorer leurs engagements. Ils invitent le ministre de l’Agro-industrie à s’intéresser à leur sort et rappellent au Premier ministre qu’il leur avait promis son aide.
« Les bouchers achètent notre porc à Rs 25 la livre, à prendre ou à laisser. Les supermarchés préfèrent la viande importée. La pochette de nourriture se vend à Rs 860. Nous sommes dans une situation difficile. Depuis le temps que nous tirons la sonnette d’alarme, personne ne s’intéresse à notre sort », déplorent les éleveurs de porcs. Selon Rajakrishna Pachamootoo, secrétaire de la Mauritius Pig Marketing Cooperative Federation, les éleveurs se retrouvent aujourd’hui avec une épée de Damoclès sur la tête. « Nous n’arrivons plus à rentrer dans nos frais. Certains n’arrivent plus à rembourser leur emprunt. Nous avons été en chômage technique pendant 7-8 ans et nous n’avons reçu aucune compensation », ajoute-t-il.
De son côté, Lindsay Veerapen, président de la Fédération des éleveurs porcins (Phase 2), dit avoir déjà eu une rencontre avec le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, par le passé, qui leur avait promis son soutien. Il souhaite que des mesures soient prises dans le prochain budget pour remédier à la situation. Un appel est aussi lancé au ministre de l’Agro-industrie pour qu’il s’intéresse aux éleveurs de porcs. « Nous ne l’avons jamais rencontré jusqu’ici, alors qu’à la télévision, on le voit aller à la rencontre des autres acteurs du secteur. »
Les éleveurs de porcs dénoncent également une pratique « imposée par la DBM » pour pouvoir toucher les indemnités dues suite à l’abattage de leurs animaux, dans le cadre de l’épidémie qui a sévi en 2008-2009. « Les autorités devaient rembourser Rs 25 000 par tête de porc. Le vétérinaire venu abattre les animaux avait donné un papier pour toucher l’argent à la DBM. Mais une fois sur place, nous avons appris que pour toucher cet argent, il fallait aussi signer pour recevoir un loan pour la relance. Nous avons été contraints de le faire, mais aujourd’hui, avec la situation, beaucoup n’arrivent plus à rembourser cet emprunt. »
Lindsay Veerapen fait aussi ressortir qu’un télédon avait été organisé à l’époque et qu’une somme de Rs 20 millions avait été recueillie. « Mais nous n’avons jamais su où est parti cet argent. Si on l’avait utilisé pour la relance, les éleveurs de porcs ne se seraient pas retrouvés endettés aujourd’hui. J’invite le gouvernement à enquêter sur cet argent. »
Les éleveurs de porcs dénoncent également une saturation du secteur. Ils invitent les autorités à faire une étude de marché avant d’octroyer de nouveaux permis.

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