SME BANK : « Oui » à une restructuration, « mais pas au détriment de l’emploi »

Des employés de la Banque de développement, regroupés au sein de la Development Bank of Mauritius Staff Association (DBMSA), ont organisé une réunion de mobilisation samedi à l’hôtel Saint-George, Port-Louis. Objectif : protester contre les pertes d’emploi qui découleraient du projet de transformation de la présente institution en une SME Bank. « La DBM a encore un rôle à jouer dans le pays, d’autant qu’elle s’est distinguée pour son rôle social », a déclaré Dadoo Bhagirutty, président de la DBMSA.
La direction de la Development Bank of Mauritius Staff Association (DBMSA) affirme que les employés ne sont pas contre l’idée d’une restructuration de la banque. Mais elle considère toutefois que cette dernière ne doit « pas se faire au détriment de l’emploi ». La DBM compte environ 245 employés et, selon le syndicat, 135 d’entre eux ont reçu une offre pour qu’ils optent pour un plan de retraite volontaire. « Parmi eux, certains ont plus de 45 ans. Pensez-vous qu’ils pourront, à cet âge, trouver, un emploi alternatif ailleurs ? » s’est interrogé Dadoo Bhagirutty. Ce dernier a soutenu que l’ensemble du personnel de la banque n’est pas contre toute initiative de restructuration mais qu’ils veulent cependant être rassurés pour leur avenir. La direction du syndicat affirme que, dans l’éventualité de la création de la SME Bank, seuls 75 employés seront recrutés. La DBMSA dit avoir appris du rapport du consultant Deloitte, sur le projet « SME Bank », que quelque 200 employés additionnels seraient embauchés dans les deux prochaines années suivant la création d’une nouvelle entité. « What about pension of staff ? Will they get their pension ? Will the ministry of Finance tag their pension with that of civil servants ? » s’interroge le syndicat.
La direction syndicale lance un appel au Premier ministre pour qu’il revoit le rapport du consultant sur la question. Les structures de la banque doivent, selon elle, être repensées, mais l’institution doit continuer d’opérer avant une protection des emplois. « La DBM est la banque des “ti-dimoune”. Elle joue un rôle social. Elle est à l’avant-plan pour ce qui est du financement de chauffe-eau solaire, d’acquisition d’ordinateurs et au niveau de l’octroi de prêts à conditions souples aux petits opérateurs économiques après le passage d’un cyclone. On ne doit pas occulter ces réalisations », a ajouté Dadoo Bhagirutty.
La DBM comptera l’année prochaine cinquante années d’existence dans sa structure actuelle. Créée en 1964, elle opérait depuis 1946 sous l’appellation de « Banque agricole ». « Les clients de la DBM sont en majorité ceux qui n’ont pas accès à des crédits ailleurs. Ces clients sont pour la plupart des fermiers, des pêcheurs, des artisans et des femmes entrepreneurs », souligne le syndicat, qui note dans la foulée que plus de 60 000 personnes ont bénéficié d’emprunt à très faible taux d’intérêt (3%) pour l’achat d’un ordinateur alors que plusieurs dizaines de milliers de ménages ont pu acquérir un chauffe-eau solaire avec une subvention de Rs 10 000 de la banque.
Les responsables de la DBMSA regrettent l’absence, au cours de ces dernières années financières, de projets majeurs canalisés à travers la DBM à l’exception, disent-ils, du Solar Water Heater Scheme. Ils considèrent que l’État a déjà des intérêts dans deux banques commerciales et qu’il n’est pas certain que la conversion de la DBM en une autre banque commerciale aidera l’institution à concurrencer les « grosses banques ».

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