SOBRINHO’S STATE HOUSE CONNECTION : Les malheurs de Gurib-Fakim n’en finissent toujours pas

La présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, est de nouveau emportée dans la spirale des scandales avec l’Alvaro Sobrinho’s State House Connection. Le dernier épisode en date révélé publiquement porte sur une embarrassante facture de location de limousine de la marque Mercedes Classe S de Rs 522 500 (13 060 euros), qui est restée impayée depuis décembre de l’année dernière. La State House, qui a émis un communiqué officiel, hier, confirme que la note émise par Birbin Limousines en France depuis le 31 décembre n’a pas encore été payée. Cette affaire a été évoquée en marge d’une des Private Notice Questions du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, par rapport à l’Alvaro Sobinho Saga. En ce qui concerne cette dernière affaire, la vague de démissions au sein du Board de la Financial Services Commission (FSC), dont le vice-président, Me Dhiren Dabee, Solicitor General, et de trois autres Board Directors, à savoir Rhoy Ramlackhan, Jacques Li Chung et Warda Dulmar Ebrahim, ne seraient pas étrangères à la décision de lever l’interdiction sur les licences octroyées au groupe d’Alvaro Sobrinho.
Ce dernier continue à faire l’objet d’un complément d’enquête de Kroll pour le compte de la même FSC sur des délits de Money Laundering au Portugal.
Poussée à la démission en mars dernier suite à une série de révélations sur des agissements d’Alvaro Sobrinho sous le couvert de Planet Earth Institute, Ameenah Gurib-Fakim avait cru pouvoir se mettre à l’abri des déboires de son confident. Toutefois, elle a été rattrapée par une facture de location de voitures en France non payée pour une des missions entreprises au nom de ce même Planet Earth Institute à Rome. Le ministère des Affaires étrangères a refusé de puiser des fonds publics pour honorer cet engagement financier avec le dossier encore en suspens.
La State House a tenté de remettre les pendules à l’heure au sujet de cette compromettante affaire suite à la PNQ de la semaine écoulée. La présidente de la République concède qu’en novembre 2016, suite à une convention entre Planet Earth Institute et la Bill & Melinda Gates Foundation, elle bénéficiait de financement pour des missions à l’étranger en vue de « soutenir le développement de la science sur le continent africain ».
« La présidente a été ainsi appelée à participer à plusieurs conférences internationales, dont celle de la FAO à Rome et le World Economic Forum à Durban, entre autres. Toutes les dépenses ont été prises en charge par la Bill & Melinda Gates Foundation et d’autres institutions organisatrices », note la State House en ajoutant qu’avec la démission d’Ameenah Gurib-Fakim en mars dernier, ce financement n’est plus disponible. « La facture ayant trait au déplacement de la présidente à Rome fait donc partie des dépenses encourues lors de cette campagne de sensibilisation en faveur de la science en Afrique et sera réglée incessamment », rassure la présidente de la république, sans donner le moindre détail sur ce repaiement.
Dans un autre ordre d’idées, l’Alvaro Sobrinho Saga continue à hanter les affaires de la Financial Servivce Commission. La séquence des événements à la fin de mai dernier au niveau du Board de la FSC  jette un éclairage nouveau sur la série de démissions, dont celle de Me Dabee, de cette instance. Ces développements ne seront nullement étrangers à la décision imposée à l’effet que « the restriction imposed (sur les entités d’Alvaro Sobrinho) not to start operations is hereby lifted with immediate effect, subject to the condition that the company shall not raisie funds from Mauritius for its operations ». La communication de la FSC est en date du 30 mai dernier.
« Investigations »
Ces quatre directeurs de la FSC auraient préféré soumettre leurs démissions plutôt que d’avaliser une telle démission même si les conclusions de l’enquête au pénal du Central CID  contre des directeurs du groupe Alvaro Sobrinho sont encore en suspens. Plus grave encore est qu’en date du 25 mai, « the Financial Services Commission has requested Kroll to deepen its enquiry as proposed in its initial report and response is awaited ».
Dans le rapport sur le Project Arjan en date du 21 avril dernier, Kroll relève que le nom d’Alvaro Sobrinho est lié à « several investigations into alleged money laundering and other financial misconducts, in particular those conducted by the Portugese authorities. While the exact extent and current status of these matters is unclear (further enquiries in Portugal can be conducted on request), they represent a notable adverse feature of Sobrinho’s reputational profile. Many of the allegations against him relate to the collapse of the Portuuese bank Banco Espirito Santo where Sobrinho served as CEO/Chairman of its Angolan Branch between 2002 and 2012 ».
Plus loin dans le rapport du 21 avril, Alvaro Sobrinho est décrit dans la “UCIJ Offshore Leaks Database (specifically the Panama Papers) as a shareholder of Samoa-based companies White Ceder (Cedar) Ltd and Sherio Management Ltd and Seychelles-based Antao Holdings”.
En dépit de ces avertissements dans le rapport de Kroll et de la démission en bloc de quatre directeurs de la FSC, les interdictions contre Alvaro Sobrinho ont été levées avec la nomination de Yandranth Googoolye, First Deputy Governor de la Banque de Maurice en tant que vice-président de la FSC. Cette nomination a été effectuée un samedi à la mi-journée pour constituer un quorum de quatre avec trois fonctionnaires pour faire adopter cette résolution à 100% ce même samedi après-midi.
Alvaro Sobrinho s’est signalé en fin de semaine avec une Legal Notice, rédigée par les soins de Me Narendra Appa Jala, Senior Attorney, pour dénoncer la fuite du rapport confidentiel de Kroll. « The waiver of the suspension by the FSC is the result of successive representations made to the FSC by his legal advisors; The facts and the law militated in favour of the waiver. Mr Alvaro Sobrinho therefore denies and deplores the allegations or insinuations made that he has influenced and/or exerted in any manner whatever pressure on the government of Mauritius and the FSC to waive the suspension of his companies », fait-il comprendre en mettant sur le compte de la démagogie les allegations proférées.

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